2e épisode : L’intérêt ne peut être pris pour argent comptant

Voici le balado : Les voix perdues
1er épisode : À bien y penser, nous sommes tous des archivistes
2e épisode : L’intérêt ne peut être pris pour argent comptant
3e épisode : Sans ma tradition orale, je ne suis rien
4e épisode : Votre vécu compte

L’intérêt ne peut être pris pour argent comptant

Comment la collection d’objets d’art et de lettres Gwillim a-t-elle tout à coup acquis un tel intérêt? Qui décide de la valeur des choses de toute façon? Qu’est-ce qui fait qu’une chose est une archive et l’autre pas? Alisha en discute avec Lauren Williams, bibliothécaire à la Bibliothèque des livres rares et collections spécialisées de l’Université McGill. La Dre Toolika Gupta, directrice de l’Indian Institute of Crafts & Design, nous parle de l’importance de la perspective de la femme indienne dans cette recherche. Les Pinterest et Instagram de ce monde sont-ils complices d’un certain formatage de notre vision de l’histoire? Alisha analyse notre besoin naturel de documenter et de collectionner, ainsi que le rôle des médias sociaux dans la détermination de l’intérêt de sites historiques.

Transcription

[thème musical]

ALISHA : Vous êtes à l’écoute de Les voix perdues, un balado visant à démythifier les archives et l’expérience sud-asiatique au Canada. Je m’appelle Alisha. Originaire de Toronto, je suis journaliste et éditrice. Si vous étiez des nôtres au premier épisode, vous vous souvenez sûrement que j’ai longuement parlé des nuances inhérentes au fait d’être une Sud-Asiatique de deuxième génération et de la manière qu’elles façonnent mon identité, dans la réalité et en ligne, ce qui revient essentiellement au même de nos jours. Aujourd’hui, nous verrons comment la collection d’objets d’art et de lettres de la collection Gwillim est devenue tout à coup si précieuse. Qui décide de la valeur des choses de toute façon? Ce sont des bibliothécaires assis en rond dans un parc en respectant la distanciation physique qui élaborent ces définitions? Et si on voyait les choses ainsi : qu’est-ce que vous collectionnez depuis que vous êtes enfant? Si vous vendiez ces objets aujourd’hui, obtiendriez-vous 10 fois ce que vous aviez payé? Certaines des choses que j’ai collectionnées pendant mon enfance, pendant les années 1990, valent très cher aujourd’hui, d’autres non. Par exemple, un de mes Beany Babies, Patti l’ornithorynque, vaut 10 000 $ aujourd’hui! Mais je ne vendrai jamais le collier en or de ma grand-mère. On a deux cas de figure différents ici : un ensemble d’objets collectionnés avec l’intention de les revendre et, l’autre, un objet avec lequel j’entretiens un lien personnel. Donc, d’où vient l’intérêt que peut présenter un objet? Sa valeur monétaire ou sa valeur émotionnelle? J’en ai discuté avec Lauren Williams qui travaille à la Bibliothèque des livres rares et collections spécialisées de l’Université McGill et comme bibliothécaire de liaison de la collection d’histoire naturelle Blacker-Wood. Cette collection a été créée en 1920 par le Dr Casey Wood, un ophtalmologue qui a délaissé l’étude de l’œil humain pour celle des yeux des oiseaux. Le Dr Wood a énormément voyagé et, de 1920 à son décès en 1942, il a été chargé d’acquérir des livres, des manuscrits, des peintures, des dessins et des artéfacts pour le compte de la bibliothèque Blacker-Wood. Les illustrations d’oiseaux d’Elizabeth sont longtemps passées inaperçues, du moins jusqu’à ce que les chercheurs reconnaissent l’intérêt de son travail artistique récemment.

[la musique s’estompe, puis s’accentue de nouveau]

ALISHA : Je crois qu’il est naturel de vouloir documenter et archiver notre vécu, que ce soit par des photos imprimées ou du matériel numérique. On le faisait même avant que les médias sociaux existent. Mais selon votre opinion professionnelle, qu’est-ce qui nous pousse à collectionner des objets?

LAUREN : Je soupçonne que ça relève d’un instinct humain primitif, un relent de notre passé, où nous devions amasser la nourriture et les objets essentiels à notre survie. Je crois que les humains ont commencé à collectionner des choses dès qu’ils sont apparus sur Terre et pour diverses raisons. Je suis convaincue que nous avons un besoin impérieux, instinctif de collectionner. Bien sûr, aujourd’hui ce besoin est moins pressant et nous créons des collections pour toutes sortes de raisons, qu’elles soient personnelles, matérielles ou pour transmettre le fruit de notre travail aux prochaines générations. C’est une activité avant tout agréable et je crois que les collectionneurs en retirent beaucoup de fierté, qu’ils accumulent des objets, des expériences, n’importe quoi en fait. Selon moi, cela vient aussi d’un certain besoin d’apporter de l’ordre dans un monde sur lequel nous avons bien peu d’emprise. En créant une collection de n’importe quoi, des chaussures ou des livres, en les disposant d’une certaine manière, nous mettons un peu d’ordre dans notre environnement, ce qui apaise une part de l’anxiété provoquée par tout ce qui échappe à notre maîtrise. Je crois que la nostalgie y est aussi pour beaucoup. Nous avons tous dans notre vie des moments, des gens, des endroits que nous ne voulons pas oublier. Alors si nous conservons un objet qui nous rappelle ce moment, nous nous attachons à ce moment. C’est une belle façon de l’ajouter à nos souvenirs. Que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles, je crois que nous sommes des collectionneurs dans l’âme et que cela puise à la source d’un aspect très profond de l’expérience humaine.

ALISHA : D’après vous, est-ce qu’un objet devient, entre guillemets, du « matériel d’archives » lorsqu’il est donné à l’institution? Comment ça fonctionne?

LAUREN : Ce que nous considérons comme des archives en bibliothéconomie et en archivistique, c’est généralement du matériel non publié réuni en fonction d’un thème quelconque. Il peut s’agir de n’importe quoi, d’un sujet en particulier ou simplement du matériel créé par une personne, par exemple un auteur comme Margaret Atwood dont les documents sont archivés à l’Université de Toronto. Tout a été gardé : les lettres et les courriels qu’elle a écrits, les manuscrits de ses livres avant leur publication, même des documents de son enfance comme ses journaux intimes et ses dessins, tout est là, mais rien de cela n’est publié. Évidemment, n’importe qui peut se procurer un de ses bouquins dans une librairie. Mais là on parle de tout le matériel supplémentaire, celui qui prépare le terrain à la publication de ses ouvrages. Quand on parle d’une collection d’archives, c’est généralement à cela qu’on pense, à un ensemble de documents ayant un lien avec une personne ou portant sur un sujet quelconque. Les établissements aussi ont des archives parce qu’il est important pour eux de conserver leur documentation comme les documents opérationnels, les courriels, les documents financiers, etc., au cas où ils seraient soumis à des audits. L’Université McGill a ses propres archives qui renferment non seulement tous les documents administratifs qu’elle produit, mais aussi tous les travaux de tous les professeurs qui y ont enseigné. Quant aux bibliothèques, qui sont distinctes des archives, tout ou presque tout est publié, comme des bulletins d’information, des livres, des trucs comme ça. Il arrive parfois, en dehors du monde de la bibliothéconomie et de l’archivistique, que les gens confondent archives et bibliothèque. En termes généraux, le mot archive peut avoir le sens de collection d’information, quelle qu’elle soit. Alors je ne crois pas qu’une chose doive forcément être donnée à un établissement pour qu’elle devienne une pièce d’archive. Autrement dit, tout ce que vous accumulez de votre vivant peut l’être.

[la musique s’accentue]

ALISHA : Les civilisations occidentales ont souvent utilisé les collections et les archives pour appréhender le monde. L’inconvénient, c’est que beaucoup d’entre elles ont tiré profit des intérêts expansionnistes et coloniaux de leurs créateurs occidentaux. Même si toutes les cultures ont leurs propres collections, il faut savoir que la démarche adoptée par les Européens pour en constituer prédomine presque partout dans l’Amérique du Nord du XXe siècle. Il faudra garder cela à l’esprit au fur et à mesure que le projet Gwillim avancera. Pour mieux comprendre les origines de la collection Gwillim composée de toutes les peintures d’oiseaux et de toute la correspondance des sœurs Gwillim, revenons à l’histoire du Dr Casey Wood.

[la musique s’estompe, puis s’accentue]

ALISHA : Donc, comme je l’ai mentionné plus tôt, le DCasey Wood, un ophtalmologue et grand voyageur, s’intéressait à la vision des oiseaux. L’Inde a été un des principaux pays où il s’est rendu plusieurs fois. Ayant accumulé beaucoup de livres au fil des années, il a décidé de les donner à un établissement qui veillerait à les conserver au profit des générations à venir. Il n’était pas de Montréal, mais il y avait fait sa médecine, alors c’est comme ça que sa collection a abouti à l’Université, puis jusqu’à moi. Casey Wood était un passionné des oiseaux; il avait même mandaté des agents partout dans le monde pour lui trouver des types très rares de travaux ornithologiques. Il aimait aussi partir à la chasse aux illustrations. C’était avant l’invention des caméras et des téléphones intelligents. Peu importe la branche de la vie sauvage que vous étudiiez, vous deviez être un artiste accompli pour pouvoir dessiner ce que vous voyiez avec exactitude et y revenir plus tard pour l’analyser plus en détail. Un jour, Casey s’est rendu chez un marchand de livres rares à Londres et lui a demandé s’il avait des dessins ou des illustrations d’oiseaux. Après quelques minutes de réflexion, le marchand et lui a dit : « Je crois que j’ai une boîte de ce que vous cherchez au sous-sol ». Il en a rapporté un énorme porte-documents couvert de poussière où Casey Wood a découvert 121 aquarelles représentant des oiseaux, qui avaient été peintes en Inde au début des années 1800 par une femme appelée Elizabeth Gwillim.

VOIX HORS CHAMP : Vous seriez aimable de ne perdre aucune occasion de nous envoyer du papier à dessin de toute sorte. Betsy dessine vraiment bien les oiseaux maintenant et elle est tient tellement à poursuivre sa collection qu’elle me prive du moindre bout de papier acceptable pour mon propre usage. Tout notre matériel devrait être épuisé avant qu’un nouvel approvisionnement parvienne jusqu’à nous. Nous aurions également besoin du matériel suivant : les couleurs bleu de Prusse, indigo, rouge pâle, ombre brûlée et ocre, et quatre ou cinq douzaines de crayons à mine noire et autant de pinceaux de toutes les tailles; les plumes, le papier à lettres, du sable, des sceaux de couleur, comme ceux que vous avez eu la gentillesse de nous envoyer déjà seront toujours les bienvenus, deux bons canifs et deux ou trois paires de ciseaux, quelques aiguilles et bobines de ruban de soie et de coton.

ALISHA : En fin connaisseur, Casey s’est vite rendu compte qu’il ne s’agissait pas là du travail d’un peintre amateur. Elles étaient l’œuvre d’une artiste de talent. Leur grand intérêt venait aussi de leur exactitude scientifique, ce qui pouvait être tenu pour acquis à l’époque. Souvenons-nous que c’était avant l’invention de la photographie. Elizabeth, la créatrice de ces œuvres, n’était donc pas vue comme une artiste que les gens pouvaient prendre au sérieux… simplement parce qu’elle était une femme. Lauren nous en parle d’ailleurs.

[la musique s’estompe, puis s’accentue de nouveau]

ALISHA : Je crois que l’idéal ce serait que vous nous racontiez l’histoire de Casey Wood et de sa découverte de la collection.

LAUREN : Il a tout de suite vu leur grande valeur, ce qui était une véritable chance parce qu’à l’époque, notamment au début du XXe siècle, le travail des femmes, surtout en sciences, n’était pas pris très au sérieux. Nous avons donc de la chance que Casey Wood les ait vues, en ait reconnu l’intérêt, même si elles étaient l’œuvre d’une femme, et ait décidé qu’elles valaient la peine qu’il les achète, ce qu’il a fait sur le champ. Il les a ensuite emportées à McGill. Donc, s’il n’avait pas fait cette découverte par hasard, qui sait ce que ces peintures seraient devenues. Nous aurions pu ne jamais les voir; elles auraient simplement pu rester dans ce sous-sol.

ALISHA : Nous n’aurions jamais entendu parler des sœurs Gwillim si la grande valeur de cette collection de peintures n’avait pas été reconnue d’emblée et elle l’a été de toute évidence par Casey Wood. Cette légitimité est ce qui nous permet d’en parler aujourd’hui, ce qui est troublant.

LAUREN : Il est toujours intéressant de s’interroger sur ce qui fait qu’une personne accorde de la valeur à une chose, c’est tellement subjectif. Un autre collectionneur aurait pu rejeter ces peintures du revers de la main parce qu’il n’y voyait aucun intérêt. Il a suffi qu’une seule personne les juge inestimables pour que leur préservation devienne importante pour les générations à venir.

[la musique s’estompe, puis s’accentue de nouveau]


ALISHA : Comme nous l’avons vu, si le sexisme sévit encore aujourd’hui, c’était encore pire à l’époque des sœurs Gwillim dont le travail a beaucoup été dévalorisé. Mais ce n’est pas le seul problème : Casey Wood et les sœurs Gwillim sont des Blancs, des Blancs qui créent, définissent et déterminent ce qui a de la valeur à propos de l’histoire de l’Asie du Sud-est. Et nous voyons ce sexisme et ce colonialisme intervenir dans les choses auxquelles nous accordons une grande valeur sans que ça ne nous interpelle. Prenons un exemple de la culture populaire. Vous souvenez-vous du mariage de Blake Lively et de Ryan Reynolds qui a eu lieu en 2012 à Boone Hall, une ancienne plantation située en Caroline du Sud? People Magazine, Harper’s Bazaar et Vogue en ont tous vanté la beauté. Au début, les médias n’ont pas relevé à quel point toute cette situation était problématique. Pensez à votre fil Instagram. Vous le faites dérouler machinalement, vous voyez une photo de ce mariage et vous cliquez sur le cœur. Je doute que vous vous arrêtiez pour vous renseigner sur l’histoire derrière ce décor romanesque. Pourtant, les historiens et les activistes martèlent depuis longtemps que le choix de ces endroits pour des célébrations comme des mariages glorifie le système d’esclavage états-unien et l’oppression violente des personnes de race noire. Selon le magazine InStyle, ce n’est qu’en 2020 que le couple a abordé la controverse et fait des excuses publiques. Ryan Reynolds et Blake Lively ont admis avoir vu la plantation proposée comme lieu de mariage sur Pinterest et que ce n’est que plus tard qu’ils ont constaté qu’il s’agissait, et je cite, « d’un endroit érigé sur un drame dévastateur ». En 2019, Pinterest annonçait qu’elle cessait de publier les contenus vantant les mariages dans des plantations, mais il aura fallu attendre sept ans pour qu’elle le fasse. C’est vrai, Pinterest a cédé et restreint la publication de pareil contenu, mais vous pouvez encore chercher « mariages dans une plantation », sauf que là, un bandeau mentionnant que le contenu peut contrevenir aux politiques de l’entreprise va s’afficher. Nous pouvons voir que les femmes, ou être une femme, enrichit les archives. Et qu’est-ce que ce serait si nous aussi nous pouvions entendre les femmes indiennes nous donner leur point de vue? J’en ai parlé à Toolika Gupta qui dirige l’Indian Institute of Crafts & Design, à Jaipur, en Inde, et qui participe au projet Gwillim à McGill depuis qu’elle a lu les lettres des sœurs Gwillim. Complètement fascinée par leurs observations — surtout en tant qu’universitaire indienne — elle tenait à mettre son expertise au service des archives.

TOOLIKA : Les lettres des sœurs Gwillim sont très, très intéressantes. Comme je fais déjà des recherches en histoire coloniale britannique, plus précisément sur les textiles et les vêtements, je n’y ai rien vu qui m’ait vraiment étonnée, mais je dois dire que la lecture de ces lettres m’a beaucoup amusée parce qu’elle m’a confirmé un tas de choses sur lesquelles j’avais travaillé auparavant. Je suis l’historienne vestimentaire de ce projet. Le plus beau, c’est l’absence totale de censure dans ces lettres. Elles sont tellement amusantes à lire.

ALISHA : Pouvez-vous nous donner un exemple d’un élément qui vous a vraiment frappée dans les lettres des sœurs Gwillim?

TOOLIKA : J’ai été frappée par la beauté des peintures d’oiseaux des deux sœurs. D’un autre côté, je me dis que si ces peintures avaient été l’œuvre d’un homme, il serait devenu un historien populaire ou un ornithologue de plein titre reconnu. Dans ce cas-ci, on a probablement ramené cela à un loisir pour ces deux femmes. Le travail de ces femmes est remarquable.

ALISHA : Comme pouvons-nous examiner ce travail de recherche sachant qu’il s’agit d’une collection coloniale, je veux dire, d’une manière plus objective?

TOOLIKA : Je crois que c’est ce qui explique qu’ils aient appelé des chercheurs indiens en renfort. C’est la beauté de ce projet parce que les voix seront plurielles, nombreuses. Je sais des choses sur mon pays que beaucoup de gens ignorent. Alors lorsqu’elles écrivent sur un type particulier de vêtement, de couleur ou de teinture, je sais de quoi elles parlent. Les gens qui n’ont pas vécu en Inde ne peuvent pas comprendre. Par exemple, en Inde, certains hommes ne possèdent absolument rien. Ils mendient leur nourriture partout où ils vont. Ce sont des hommes de savoir, des chercheurs spirituels détachés des biens matériels. Les sœurs les ont décrits comme des mendiants parce que c’est ce qu’ils sont à leurs yeux. Elles n’ont jamais réalisé que ce ne sont pas des mendiants. Ce sont des hommes de savoir qui possèdent un certain don, de voyance par exemple. Ils rencontrent les gens, leur donnent des conseils et se nourrissent de ce qu’on veut bien leur donner en retour. La pluralité des voix est donc une excellente chose. Nous pouvons aborder les différentes questions de notre propre perspective. Je crois que c’est très important aujourd’hui parce que le processus de décolonisation est en branle. Des voix plurielles se font entendre et il est essentiel de les écouter parce qu’on ne peut pas tout regarder par la même lorgnette. Nous avons besoin de regards différents. C’est donc très important qu’ils aient prévu pour chaque chapitre une voix indienne et une voix occidentale. Je trouve que c’est la beauté de ce projet.

[la musique s’accentue]

ALISHA : 

Le travail de la Dre Gupta pour la collection Gwillim remet en question la vision historique eurocentrique qui en est la base. Ça me rappelle un article que j’ai lu dans le New Yorker plus tôt cette année... à propos de la base de données britannique sur l’esclavage. Elle a été créée pour recenser les endroits qui sont souvent des attractions touristiques courues et établir leur lien avec le colonialisme ou l’esclavage. C’était très révélateur parce que ça montre que le monde muséal fait un effort concret pour reconnaître le côté sombre de l’histoire de la Grande-Bretagne. Selon cet article, 93 demeures historiques ont été répertoriées par le National Trust comme ayant un lien avec le colonialisme ou l’esclavage grâce à cette base de données. Par curiosité, j’en ai cherché une que je trouvais particulièrement jolie sur Instagram. Le hasard a voulu qu’elle se trouve sur plusieurs listes des « meilleurs lieux de tournage des adaptations des romans de Jane Austen ». Et oh surprise! on n’y fait aucune mention de la possession d’esclaves sur cette propriété. Plusieurs sites laissent plutôt entendre que je me sentirais comme une héroïne du XVIIIe siècle si je m’y promenais. On ne peut admettre la grande valeur de pièces d’archives, que ce soit des peintures d’oiseaux ou de soi-disant sites patrimoniaux, simplement parce que quelqu’un a décrété qu’elles le sont. Après tout, pour qui sont-elles de grande valeur ? Il ne faut pas prendre la valeur attribuée pour de l’argent comptant.

[la musique s’estompe]

ALISHA : Nous avons beaucoup parlé pendant le premier épisode - et j’en ai aussi beaucoup discuté avec mes amis - du fait qu’aujourd’hui des créateurs et des artistes de deuxième génération, des gens qui travaillent dans les médias et les industries de création, rendent l’Histoire vraiment accessible, d’une manière qui ressemble à la nôtre en ce moment, et qui ne la relègue plus aux notes de bas de page. Selon vous, est-ce la voie prise désormais par l’acte de collection et de conservation?

LAUREN : Une tendance se dessine vraiment en archivage et en bibliothéconomie, pendant les discussions entre professionnels lors des conférences entre autres. Les gens sont beaucoup plus conscients de la nécessité de faire ce type d’exercice, d’ajouter plus de voix à la narration, d’élargir notre vision, de remettre les choses en contexte, notamment les collections coloniales. Je crois que cela est en train de se hisser au premier plan de ce que nous faisons. J’espère que les bibliothèques et les archives, dans les établissements occidentaux du moins, ne cherchent pas trop à collectionner les artéfacts des autres cultures, parce que bien souvent ces établissements disposent de plus de moyens pour acheter ces objets aux enchères ou d’un marchand. J’espère plutôt qu’ils ne mettent pas toute leur énergie à collectionner ces objets parce que je suis convaincue qu’ils doivent appartenir aux peuples et aux cultures qui les ont créés et qu’ils devraient leur être rendus pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent.

[le thème musical s’accentue]

ALISHA : Merci d’avoir été à l’écoute de Les voix perdues : une histoire inédite de la diaspora sud-asiatique, un balado de l’Université McGill, animé et rédigé par moi-même, Alisha, et produit en collaboration avec editaudio. Mes remerciements vont particulièrement à Ana, Richard, Steph, Lauren, Toolika, Sophie, Kanika et tous les autres. Dans notre prochain épisode, nous verrons ce que l’avenir nous réserve dans le domaine de l’archivage et la forme qu’il prendra dans notre monde de plus en plus sous l’emprise des médias sociaux.

 

 

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பகுதி 2: மதிப்பை பார்வை மதிப்பில் ஏற்றுக்கொள்ள முடியாது மதிப்பை பார்வை மதிப்பில் ஏற்றுக்கொள்ள முடியாது க்வில்லிம் கலைப்படைப்புகள் மற்றும் கடிதங்களின் சேகரிப்பு எப்படி முதல் இடத்தில் மதிப்புமிக்கதாக மாறியது? அவை மதிப்புமிக்கவை என யார் முடிவு செய்தார்கள், எதன் அடிப்படையில் அவை காப்பகமாக தகுதி பெற்றது? McGill -இல் உள்ள அரிய புத்தகங்கள் மற்றும் சிறப்பு சேகரிப்புகள் பிரிவில் உள்ள நூலகர் லாரன் வில்லியம்ஸுடன் அலிஷா இந்தக் கேள்விகளை ஆராய்கிறார். இந்திய கைவினை மற்றும் வடிவமைப்பு நிறுவனத்தின் இயக்குநர்டாக்டர் டூலிகா குப்தா, இந்த ஆராய்ச்சியில் இந்திய பெண் கண்ணோட்டங்களின் மதிப்பை வெளிச்சம் போட்டுக் காட்டுகிறார். பின்டெரெஸ்ட் மற்றும் இன்ஸ்டாகிராம் போன்ற சமூக ஊடக நிறுவனங்கள் வரலாற்றைப் பற்றிய நமது பார்வைகளை வடிவமைப்பதில் உடந்தையாக உள்ளதா? அலிஷா ஆவணப்படுத்துதல் மற்றும் சேகரிப்பதற்கான நமது உள்ளார்ந்த தேவை மற்றும் வரலாற்று தளங்களின் மதிப்பை தீர்மானிப்பதில் சமூக ஊடகங்கள் வகிக்கும் பங்கை ஆராய்கிறார். தமிழாக்க உரை: [தீம் மியூசிக் இசைக்கப்படுகிறது] அலிஷா தொலைந்து போன குரல்கள் என்ற தலைப்பிலான பாட்காஸ்ட்டை கேட்டுக் கொண்டிருக்கிறீர்கள்: காப்பகங்கள் பற்றிய எளிமையான புரிதல் மற்றும் கனடாவில் உள்ள தெற்காசியர்களின் அனுபவங்கள் பற்றிய பாட்காஸ்ட் இது. என் பெயர் அலிஷா! நான் டொராண்டோவில் பத்திரிக்கையாளராகவும் எடிட்டராகவும் பணி செய்கிறேன். எங்களின் முந்தைய தொடரை நீங்கள் கேட்டிருந்தீர்கள் என்றால், இரண்டாம் தலைமுறை தெற்காசியனாக இருப்பதன் நுணுக்கங்கள் மற்றும் அது எனது அடையாளத்துடன் எவ்வாறு இணைகிறது என நிஜ உலகிலும் ஆன்லைனிலும் நான் நிறைய பேசியது உங்களுக்கு நினைவிருக்கும். இன்று நாம் க்வில்லிம் கலைப்படைப்பு மற்றும் கடிதங்களின் தொகுப்பு எப்படி மதிப்புமிக்கதாக மாறியது என்பதைப் பற்றி பேசப் போகிறோம். எது மதிப்புமிக்கது என்பதை யார் தீர்மானிப்பது? ஒரு பூங்காவில் சமூக இடைவெளிவிட்டு நூலகர்கள் வட்டமாக உட்கார்ந்து கொண்டு இதற்கான விளக்கங்களை முடிவு செய்வார்களா? இதைப் பற்றி இப்படிச் சிந்திப்பது உதவியாக இருக்கும்: நீங்கள் சிறுவயதில் இருந்து எதைச் சேகரித்து வருகிறீர்கள்? இன்று நீங்கள் அவற்றை விற்றால், நீங்கள் செலுத்தியதை விட 10 மடங்கு விலை போகுமா? 90களின் குழந்தையாக இப்போது நானே என்னைப்பற்றி வெளிப்படுத்த போகிறேன் - அவை மிகவும் பயனுள்ளதாக இருக்கும். அவற்றுள் சில அவ்வாறு இருக்காது. எனக்கு சொந்தமான பீனி பொம்மைகளில் ஒன்றான பட்டி தி பிளாட்டிபஸ் உடைய இன்றைய மதிப்பு 10 ஆயிரம்! ஆனால் என் பாட்டியின் தங்க அட்டிகை மறுவிற்பனை செய்யப்படாது. எனவே இங்கே இரண்டு விஷயங்கள் நடக்கின்றன: ஒரு வகையான சேகரிப்பு மறுவிற்பனை செய்யும் நோக்கத்துடன் செய்யப்படுகிறது, மற்றொன்று அந்தப் பொருளுடன் நான் கொண்டிருக்கும் தனிப்பட்ட தொடர்புடன் சம்பந்தப்பட்டதாக இருக்கின்றது. அப்படியென்றால் எந்த ஒன்று ஒரு பொருளை மதிப்புமிக்கதாக ஆக்குகிறது? பண ரீதியாக அந்தப் பொருளுக்கு இருக்கும் மதிப்பினாலா அல்லது உணர்வு ரீதியாக அந்தப் பொருளுக்கு இருக்கும் மதிப்பினாலா? McGill -இல் உள்ள அரிய புத்தகங்கள் மற்றும் சிறப்பு சேகரிப்புகள் பிரிவில் உள்ள நூலகர் லாரன் வில்லியம்ஸுடன் அலிஷா இந்தக் கேள்விகளை ஆராய்கிறார். இவர் பிளாக்கர்-வுட் நேச்சுரல் ஹிஸ்ட்ரி சேகரிப்புக்கான இணைப்பு நூலகராகவும் இருக்கிறார். இந்த சேகரிப்பு முதலில் 1920 -இல் டாக்டர் கேசி வுட் என்பவரால் நிறுவப்பட்டது, இவர் ஒரு கண் மருத்துவர், இவர் மனித கண்களிலிருந்து பறவைகளின் கண்கள் வரை படித்திருக்கிறார். இவர் 1920 முதல் 1942-இல் அவர் இறக்கும் வரை, பல இடங்களுக்கு பயணம் செய்திருக்கிறார். புத்தகங்கள், கையெழுத்துப் பிரதிகள், ஓவியங்கள் மற்றும் வரைபடங்கள் மற்றும் கலைப்பொருட்களை பிளாக்கர்-வுட் நூலகத்திற்காக வாங்குவதன் பொறுப்பு இவருடையதே. எலிசபெத்தின் பறவை வரைபடங்கள் சமீப காலம் வரை பெரும்பாலும் கவனிக்கப்படாமல் இருக்கின்றன. ஆனால் இப்போது, ஆராய்ச்சியாளர்கள் அவரது கலைப் பணியின் மதிப்பை அங்கீகரிக்கின்றனர். [இசை மங்கி, மீண்டும் ஒலிக்க ஆரம்பிக்கிறது] அலிஷா ஆவணப்படுத்தவும் காப்பகப்படுத்தவும் நாம் விரும்புவது இயல்பான விஷயமென்று நான் நினைக்கிறேன், அது நம் வாழ்வின் அசல் பொருட்களாக இருந்தாலும் சரி, டிஜிட்டல் பொருட்களாக இருந்தாலும் சரி, சமூக ஊடகங்கள் வேரூன்றுவதற்கு முன்பே இது மிகவும் சாதாரணமான விஷயம் என்று நான் நினைக்கிறேன். ஆனால் உங்கள் தொழில்முறை கண்ணோட்டத்தில், நாங்கள் ஏன் பொருட்களை சேகரிக்க விரும்புகிறோம் என்று நினைக்கிறீர்கள்? லாரன் இது மிகவும் அடிப்படையான மனித உள்ளுணர்வுகளில் இருந்து வருவதாக நான் நினைக்கிறேன். கடந்த காலத்திலிருந்தே, நாம் நமது உயிர்வாழ்வதற்குத் தேவையான உணவு மற்றும் பொருட்களை சேகரித்து வந்திருக்கிறோம். மனிதர்கள் பூமிக்கு வந்த காலம் முதலே, நாம் பல்வேறு காரணங்களுக்காக பொருட்களை சேகரிக்கிறோம் என்று நான் நினைக்கிறேன். எனவே, சேகரிக்க வேண்டும் என்ற உந்துதலை கொடுக்கும் உள்ளுணர்வு நமக்குள் இயல்பாகவே இருப்பது போல் உணர்கிறேன். ஆனால் இன்று, அந்த அழுத்தம் குறைவாகவே இருக்கிறதென்று நினைக்கிறேன். பல்வேறு வகையான காரணங்களுக்காக நாம் சேகரிக்கிறோம். அது தனிப்பட்ட பொருள், தனிப்பட்ட சேகரிப்புகள் அல்லது சந்ததியினருக்கான ஏதாவது ஒரு விஷயம் என எதுவாக இருந்தாலும், எதிர்கால சந்ததியினருக்காக உங்கள் பணியைச் சேமிக்கிறீர்கள். முதலில், ஏதாவது ஒரு தொகுப்பை உருவாக்குவது மக்களுக்கு மகிழ்ச்சியைத் தருகிறது என்று நான் நினைக்கிறேன். சில வகையான விஷயங்கள் என வரும்போது, பொருள்கள், அல்லது அனுபவங்கள், அல்லது அது வேறு எதுவாக இருந்தாலும், நாம்தான் அவற்றுக்கு உரிமைதாரர் என வரும்போது நமக்கு ஒருவிதமான பெருமை உணர்வு ஏற்படுகிறது என்று நான் நினைக்கிறேன். பொதுவாக நமக்கு மிகக் குறைவான கட்டுப்பாட்டைக் கொண்ட நம் உலகத்தவர்களுக்கு சில ஒழுங்குகளைக் கொண்டுவருவதற்கான ஆசையும் கொஞ்சம் இருக்கிறது என்று நான் நினைக்கிறேன். எனவே, எதையாவது ஒரு சேகரிப்பை அல்லது தொகுப்பை நாம் உருவாக்கும்போது, அது ஸ்னீக்கர்கள் அல்லது புத்தகங்கள் என எதுவாக இருந்தாலும், அதை நாம் ஒழுங்குபடுத்துகிறோம், நம் உலகத்தை ஒரு சிறிய வழியில் வரிசைப்படுத்துகிறோம், இது நம்மால் கட்டுப்படுத்த முடியாத நம் உலகில் உள்ள விஷயங்களைப் பற்றிய நமது கவலையை ஓரளவு குறைக்கிறது என்று நான் நினைக்கிறேன். மேலும் ஏக்கத்திற்கும் இதற்கும் நிறைய தொடர்பு இருப்பதாக நான் நினைக்கிறேன். ஒவ்வொருவருக்கும் அவர்களின் வாழ்க்கை அனுபவங்கள், அவர்களின் மக்கள், இடங்கள் என எல்லாவற்றிலும் அவர்கள் நினைவில் கொள்ள விரும்பும் ஏதோ ஒரு விஷயம் இருக்கிறது என்று நான் நினைக்கிறேன். நிச்சயமாக, அந்த தருணத்திலிருந்து சில பொருட்களை சேகரிப்பது, அந்த அனுபவத்துடன் நம்மை இணைக்கவும், அதை நினைவில் வைத்துக் கொள்ளவும் ஒரு நல்ல வழியாக இருக்கிறது. எனவே அந்த காரணங்களுக்காகவும், அது தனிப்பட்டதாக இருந்தாலும் சரி அல்லது தொழில் ரீதியாக இருந்தாலும் சரி, இந்த சேகரிப்புச் செயலை நாம் மிகவும் விரும்புகிறோம், மேலும் இது நமது மனித அனுபவத்தில் மிகவும் ஆழமான விஷயத்தைத் தொடுகிறது. அலிஷா உங்கள் கண்ணோட்டத்தில், நிறுவனத்திற்கு ஏதேனுமொன்றை நன்கொடையாக வழங்கும்போது, அவை மேற்கோள் காட்டப்படாத, "காப்பகப்படுத்தப்பட்ட பொருள்" ஆகுமா? அதற்கான செயல்முறை என்ன? லாரன் காப்பகம் என்றால் பொதுவாக நூலகம் மற்றும் காப்பக உலகம் என்று நான் கருதுகிறேன், இது வெளியிடப்படாத எந்தவொரு பொருளின் குழுவையும் குறிக்கும், மேலும் அது ஒரு குறிப்பிட்ட கருப்பொருளின் கீழ் ஒன்றாக இணைக்கப்படும். அந்த தீம் எதுவாகவும் இருக்கலாம், ஒரு குறிப்பிட்ட விஷயமாக இருக்கலாம் அல்லது அது ஒரு குறிப்பிட்ட நபரால் உருவாக்கப்பட்ட அனைத்து பொருட்களாகவும் இருக்கலாம். நீங்கள் மார்கரெட் அட்வுட் போன்ற ஒரு எழுத்தாளர் என்று வைத்துக்கொள்வோம், அவரது காப்பக ஆவணங்கள் டொராண்டோ பல்கலைக்கழகத்தில் வைக்கப்பட்டுள்ளன. . எனவே அவற்றில் அவர் எழுதிய கடிதங்கள், அவர் எழுதிய மின்னஞ்சல்கள், அவரது புத்தக படைப்புகள் வெளியிடப்படுவதற்கு முன்பு அவர் எழுதிய வரைவுகள், அவருடைய குழந்தைப் பருவத்தில் நிகழ்ந்த விஷயங்கள், அவருடைய குழந்தைப் பருவ நாட்குறிப்புகள் மற்றும் வரைபடங்கள் மற்றும் அது போன்ற விஷயங்கள் அனைத்தும் இருக்கும். அதனால் அந்த பொருள் எதுவும் வெளியிடப்படவில்லை. நிச்சயமாக, யார் வேண்டுமானாலும் எந்த நூலகத்திலும் நுழைந்து அவரது புத்தகங்களில் ஒன்றைப் பெறலாம். ஆனால் இவை அனைத்தும் திரைக்குப் பின்னால் நடக்கும் கூடுதல் விஷயங்கள் ஆகும், இது அவரது இறுதி வெளியீடுகளுக்கு பங்களிக்கிறது. பொதுவாக, காப்பக சேகரிப்பு என்பதை ஆவணங்களின் தொகுப்பாகவே கருதுவோம், அது ஒன்று ஒரு நபரைப் பற்றியதாக இருக்கும் அல்லது அது ஏதேனுமொரு விஷயத்தைப் பற்றியதாக இருக்கும். நிறுவனங்கள் தங்கள் ஆவணங்களை பாதுகாப்பாக வைத்துக் கொள்வது முக்கியம் என்பதால் அவர்களிடமும் காப்பகங்கள் உள்ளன. எனவே அவர்களின் வணிகப் பதிவுகள், அவர்கள் அனுப்பிய மின்னஞ்சல்கள், அவர்கள் தணிக்கை செய்யப்பட்டால் அவற்றுக்கான நிதி பதிவுகள், இது போன்ற எல்லா வகையான விஷயங்களும் அவற்றில் இருக்கும். McGill பல்கலைக்கழகம் அதன் சொந்த காப்பகங்களைக் கொண்டுள்ளது, உதாரணமாக, முழு பல்கலைக்கழகத்திற்கான அனைத்து நிர்வாக ஆவணங்களையும் கொண்டுள்ளது, அதே சமயம் McGill பல்கலைக்கழகத்தில் பணிபுரிந்த பேராசிரியர்கள் உருவாக்கிய அனைத்து படைப்புகளையும் கொண்டுள்ளது. எனவே இவற்றையெல்லாம் ஒரு நிறுவனத்தில் இருக்கும் காப்பக சேகரிப்புகள் என்று கருதுவோம், அதேசமயம் காப்பகத்திலிருந்து வேறுபட்டது என்று கருதும் நூலகத்தில், அனைத்தும் வெளியிடப்பட்டவையாக இருக்கும் - வெளியிடப்படவிருக்கும் தகவல்களாக இருக்கும், அச்சிடப்பட்ட புத்தகங்கள் போன்றவையாக இருக்கும். ஆனால் நூலகம் மற்றும் காப்பக உலகிற்கு வெளியே, மக்கள் நூலகத்தை ஒரு காப்பகம் என்று குறிப்பிடுவதை நான் கேள்விப்பட்டிருக்கிறேன். பொதுவாக, காப்பகம் என்பது எந்தவொரு தகவலின் தொகுப்பையும் அல்லது சேகரிப்பையும் குறிக்கும். எனவே, ஒரு ஆவணம் அல்லது பொருள் காப்பகமாக இருப்பதற்கு அவற்றை ஏதாவது ஒரு நிறுவனத்திற்கு நன்கொடை அளிக்க வேண்டிய அவசியமில்லை என்று நினைக்கிறேன். அதாவது, உங்கள் வாழ்நாளில் நீங்கள் சேகரிக்கும் இயற்கையான விஷயங்கள்கூட ஒரு காப்பகமாக இருக்கலாம். [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா மேற்கத்திய நாகரிகங்களில் உலகத்தைப் புரிந்துகொள்வதற்கான வழிமுறையாக சேகரிப்புகள் மற்றும் காப்பகங்களைப் பயன்படுத்துவதில் ஒரு முன்மாதிரி உள்ளது. இதில் பாதகமான விஷயம் என்னவென்றால், இவற்றில் பல அவற்றின் மேற்கத்திய படைப்பாளிகளின் காலனித்துவ மற்றும் விரிவாக்க நலன்களிலிருந்து பயனடைகின்றன. அனைத்து கலாச்சாரங்களிலும் சேகரிப்பு உள்ளது என்றாலும், ஐரோப்பியர்கள் இந்த செயல்முறையை அணுகும் விதம், 20 ஆம் நூற்றாண்டில் வட அமெரிக்காவில் கிட்டத்தட்ட அத்தகைய அனைத்து நடவடிக்கைகளையும் உருவாக்குகிற விதமாக உள்ளது. க்வில்லிம் திட்டத்தை நாங்கள் தொடர்ந்து விரிவுபடுத்துவதால், இதை மனதில் கொள்ள வேண்டும். புரிந்துகொள்வதற்கு— அனைத்து பறவை ஓவியங்கள் மற்றும் க்வில்லிம் சகோதரிகள் எழுதிய கடிதங்களே காரணம்—நான் டாக்டர் கேசி வுட்டின் கதையைத் தொடரப் போகிறேன். [இசை மங்கி, மீண்டும் மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா நான் முன்பே சொன்னது போல, கேசி வுட் என்ற பெயரில் ஒரு கண் மருத்துவர் இருந்தார். அவர் பறவையின் பார்வை பற்றி ஆராய்வது மற்றும் உலகம் முழுவதும் பயணம் செய்வதில் ஆர்வமாக இருந்தார். அவர் அடிக்கடி சென்று வந்த முக்கிய இடங்களில் இந்தியாவும் ஒன்று. அவரது வாழ்க்கையில் ஒரு குறிப்பிட்ட கட்டத்தில், அவர் நிறைய புத்தகங்களைக் குவித்தார். எதிர்கால சந்ததியினருக்காக அவை அனைத்தையும் ஒரு குறிப்பிட்ட நிறுவனத்திற்கு நன்கொடையாக வழங்க அவர் முடிவு செய்தார். அவர் மாண்ட்ரீலைச் சேர்ந்தவர் அல்ல, ஆனால் அவர் அங்குள்ள மருத்துவப் பள்ளிக்குச் சென்றார், அதனால்தான் அப்பல்கலைக்கழகத்தில் சேகரிப்பை வழங்கினார், இறுதியில் அது என் பொறுப்பிற்கு வந்தது. கேசி வூட் உண்மையில் பறவைகள் மீது ஆர்வம் கொண்டிருந்தார், அவருக்காக பணிபுரியும் முகவர்கள் உலகம் முழுவதும் இருந்தார்கள், அவர்களின் மூலம் சில பறவையியல் படைப்புகளின் மிகவும் அரிதான இனங்களைக் கண்டறிய முயன்றார். அவர் உவமைகளை வேட்டையாடுவதை மிகவும் விரும்பினார், ஏனென்றால் அதுதான் அப்போது முன் புகைப்படம், முன் ஐபோன் என்பதாக இருந்தது. எனவே நீங்கள் இயற்கை உலகில் எதையாவது படிக்கிறீர்கள் என்றால், நீங்கள் ஒரு சிறந்த கலைஞராக இருக்க வேண்டும். நீங்கள் எதைப் பார்க்கிறீர்கள் என்பதை நீங்கள் வரைந்திருக்க வேண்டும், இதன்மூலம் பின்னர் அவற்றை இன்னும் விரிவாகப் பார்க்க முடியும். இறுதியில், கேசி லண்டனில் இருக்கும்போது, ஒரு அரிய புத்தக விற்பனையாளரின் கடைக்குச் சென்றார். அங்குள்ளவர்களிடம் பறவைகளின் வரைபடங்கள் அல்லது விளக்கப்படங்கள் உள்ளதா என்று அவர் கேட்டார், வியாபாரிகள் சிறிது நேரம் யோசித்து, "ம்ம், அவை அடித்தளத்தில் இருக்கிறதென்று நினைக்கிறேன்", என்றார். அவர் அடித்தளத்திற்குச் சென்று, சுற்றி வளைத்து தேடி, தூசியால் மூடப்பட்ட இந்த பெரிய போர்ட்ஃபோலியோவை மேலே இழுத்தார். கேசி வூட் அதைத் திறந்து பார்க்கையில், உள்ளே 1800-களின் முற்பகுதியில் இந்தியாவில் எலிசபெத் க்வில்லிம் என்ற பெண்ணால் வரையப்பட்ட பறவைகளின் 121 வாட்டர்கலர் ஓவியங்களின் சீரிஸ் இருந்தது. வாய்ஸ் ஓவர் அனைத்து விதமான ஓவியர்களையும் அனுப்பும் வாய்ப்பே இல்லை என்று நீங்கள் நன்றாகப் படம்பிடிப்பீர்கள். பறவைகளை வரைவதில் பெட்ஸி அத்தகைய வசதியைப் பெற்றிருப்பதால், தனது சேகரிப்பைத் தொடர மிகவும் ஆர்வமாக உள்ளார். நான் பயிற்சி செய்து பார்க்க எனக்கு அத்தகைய நல்ல காகிதம் அரிதாகவே கிடைத்தது. புதிய சப்ளை கைக்கு வருவதற்கு முன் குறைந்தபட்சம் இருப்பு தீர்ந்துவிட வேண்டும். நாங்கள் பின்வரும் வண்ணங்களில் ஒன்றாக இருக்கிறோம்: புருஷியன் நீலம், இண்டிகோ, வெளிர் சிவப்பு, எரிந்த அம்பர், பித்தப்பை, நான்கு அல்லது ஐந்து டஜன் கருப்பு ஈய பென்சில்கள், எல்லா அளவுகளிலும் பல தூரிகைகள். பேனாக்கள், மணலுடன் கூடிய எழுதும் காகிதம் மற்றும் வண்ணச் செதில்கள், நீங்கள் முன்பே அனுப்புவதால் அது எப்போதும் ஏற்றுக்கொள்ளத்தக்கதாக இருக்கும், இரண்டு நல்ல பேனா கத்திகள் மற்றும் இரண்டு அல்லது மூன்று ஜோடி கத்தரிக்கோல், சில ஊசிகள், சில டேப் பாபின், பட்டு மற்றும் பருத்தி இரண்டும். அலிஷா கேசிக்கு இதில் அனுபவம் இருந்ததன் காரணமாக, இவை சாதாரண பறவைகளின் ஓவியங்கள் அல்ல என்பதை அவரால் விரைவாகக் கண்டுபிடிக்க முடிந்தது. அவை தீவிர திறமை கொண்ட ஒருவரால் வரையப்பட்டவை. மேலும் அவை அவற்றின் அறிவியல் துல்லியத்திற்கு சமமாக மதிப்புமிக்கவையாக இருந்தன. ஆனால் அதுவும் அந்த நேரத்தில் சாதாரணமாக எடுத்துக்கொள்ளப்பட்டது. நினைவில் கொள்ளுங்கள், இது புகைப்படத்திற்கு முந்தையது மட்டுமே, அதாவது இந்த ஓவியங்களை உருவாக்கிய கலைஞரான எலிசபெத், ஒரு பெண்ணாக இருந்ததால், மக்கள் பெரிதாக எடுத்துக் கொள்ளக்கூடிய ஒரு கலைஞராக அவரை பார்க்கவில்லை. லாரன் இதையும் கொண்டு வருகிறார். [இசை மங்கி, மீண்டும் ஒலிக்க ஆரம்பிக்கிறது] அலிஷா கேசி வுட்டின் கதையையும் சேகரிப்பின் கண்டுபிடிப்பையும் நீங்கள் எங்களுக்குச் சொன்னால் நன்றாக இருக்கும் என்று நினைக்கிறேன். லாரன் அவை மதிப்புமிக்கவை என்பதை அவர் அறிந்துகொண்ட உடனேயே, இது நம்முடைய அதிர்ஷ்டம் என எண்ணினார். ஏனென்றால் அந்த நேரத்தில், குறிப்பாக 20 ஆம் நூற்றாண்டின் முற்பகுதியில், பெண்களின் பணி, குறிப்பாக அறிவியல் உலகில், பெரிதாக எடுத்துக் கொள்ளப்படவில்லை. அந்த விஷயத்தில் நாம் அதிர்ஷ்டசாலி என்று நினைக்கிறேன். அவை ஒரு பெண்ணால் உருவாக்கப்பட்டிருந்தாலும், அவற்றை அவர் வாங்குவது பிரயோஜனமிக்கது என்று முடிவு செய்தார். எனவே அவர் உடனடியாக அவற்றை வாங்கினார். அவர் அவற்றை கொண்டு வந்து McGill இடம் ஒப்படைத்தார். அப்படியென்றால், அந்த மாதிரியான வாய்ப்புக் கண்டுபிடிப்பு இல்லாமல் இருந்திருந்தால், இந்த ஓவியங்கள் என்னவாகி இருக்கும் என்று யாருக்குத் தெரியும், நாம் அவற்றைப் பார்த்திருக்க முடியாது, அவை அந்த அடித்தளத்திலேயே இருந்திருக்கலாம். அலிஷா இதில் சுவாரஸ்யமான விஷயம் என்னவென்றால், இந்த ஓவியங்களின் சேகரிப்பு முதலில் மதிப்புமிக்கதாக கருதப்படாவிட்டால், க்வில்லிம் சகோதரிகளைப் பற்றி நமக்குத் தெரிந்திருக்காது. நிச்சயமாக, இவற்றை மதிப்புமிக்கதாக கருதியது கேசி வுட். ஆனால் அந்த நியாயத்தன்மைதான் இன்று அதைப் பற்றி விவாதிக்கவும் நம்மை அனுமதிக்கிறது, இது விசித்திரமான விஷயம்தான். லாரன் யாரோ ஒருவர் ஏதோ ஒரு விஷயத்தை ஏன் மதிப்புமிக்கதாக கருதுகிறார் என்பதை பற்றி யோசிப்பது சுவாரஸ்யமாக இருக்கிறது. அது மிகவும் அகநிலை சார்ந்தது. இந்த ஓவியங்களை வேறொரு சேகரிப்பாளர் கடந்து சென்றிருந்தால், அவர் அவற்றைப் பற்றி கவலைப்படாமல் இருந்திருக்கலாம். ஒரு நபர் அவற்றை விலைமதிப்பற்றதாகக் கண்டது எதேச்சையாக நடந்தது. எனவே, அந்த ஒரு செயலின் மூலம், அவர்கள் எதிர்கால சந்ததியினருக்கு அவற்றை மதிப்புமிக்கவர்களாக ஆக்கினர். [இசை மங்கி, மீண்டும் ஒலிக்க ஆரம்பிக்கிறது] அலிஷா நாம் கூறியது போல், பாலினப் பாகுபாடு இன்று உயிருடன் இருக்கிறது, க்வில்லிம் சகோதரிகளின் காலத்தில் அது இன்னும் மோசமாக இருந்தது. அவர்களின் பணி பலரால் குறைவாக மதிப்பிடப்பட்டது. இங்கே மற்றொரு சிக்கல் உள்ளது: கேசி வூட் மற்றும் க்வில்லிம் சகோதரிகள் இருவரும் வெள்ளையர்கள். தெற்காசிய வரலாற்றில் எவை மதிப்புமிக்கதோ அவற்றையே வெள்ளையர்கள் உருவாக்குகிறார்கள், வரையறுக்கிறார்கள் மற்றும் தீர்மானிக்கிறார்கள். இன்று நாம் மதிப்புமிக்கதாகக் கருதும் விஷயங்களில் இந்த பாலியல் பாலினப் பாகுபாடு மற்றும் காலனித்துவம் விளையாடுவதைக் காண்கிறோம், பெரும்பாலும் அது ஏன் என்று கேள்வி எழுப்புவதை நாம் நிறுத்துவதில்லை. ஒரு பாப் கலாச்சார உதாரணத்தை எடுத்துக் கொள்வோம். நான் சொல்வதை கேளுங்கள். பிளேக் லைவ்லி மற்றும் ரியான் ரெனால்ட்ஸ் ஆகியோர் 2012 ஆம் ஆண்டு தங்கள் திருமணத்தை தென் கரோலினாவில் உள்ள பூன் ஹாலில் நடத்தியது யாருக்காவது நினைவிருக்கிறதா? பீப்பிள் இதழ், ஹார்பர்ஸ் பஜார் மற்றும் வோக் அனைத்தும் அது எவ்வளவு அழகான திருமணம் என்பதைப் பற்றி எழுதின. இந்த முழுச் சூழ்நிலையும் எவ்வளவு சிக்கலானது என்பதை ஊடகங்கள் ஆரம்பத்தில் மூடிமறைத்தன. இப்போது உங்கள் இன்ஸ்டாகிராம் ஃபீடை பற்றி சிந்தியுங்கள். நீங்கள் கவனமில்லாமல் ஸ்க்ரோல் செய்து செய்கிறீர்கள், அந்த திருமணத்தின் புகைப்படத்தைப் பார்த்தவுடன், நீங்கள் அந்த இதயத்தைத் தட்டலாம். நீங்கள் சற்று நிறுத்தி அவர்களின் திருமண இடத்தின் வரலாற்றைப் பார்ப்பீர்கள் என்று நான் யூகிக்கிறேன். இதற்கிடையில், வரலாற்றாசிரியர்கள் மற்றும் ஆர்வலர்கள் திருமணங்கள் போன்ற கொண்டாட்ட நிகழ்வுகளுக்கு இந்த இடங்களைப் பயன்படுத்துவது அமெரிக்க அடிமை முறை மற்றும் கறுப்பின மக்களின் வன்முறை ஒடுக்குமுறையை மகிமைப்படுத்துகிறது என்று நீண்ட காலமாக சொல்லி வருகின்றனர். இன்ஸ்டைல் பத்திரிகையின் கூற்றுப்படி, 2020 ஆம் ஆண்டு வரை இந்த ஜோடி சர்ச்சை பற்றி பகிரங்கமாக பேசி மன்னிப்பு கேட்டது. ரியான் ரெனால்ட்ஸ் மற்றும் பிளேக் லைவ்லி ஆகியோர் தோட்டத் தளத்தை பின்டெரெஸ்ட்டில் திருமண இடமாகப் பட்டியலிட்டதைக் கண்டதாக ஒப்புக்கொண்டனர், ஆனால் பின்னர் தான் மேற்கோளிடப்படாத அந்த தளத்தின் மேற்கோளான "பேரழிவு தரும் சோகத்தின் மீது கட்டப்பட்ட இடம்" என்பதை பார்த்ததாக ஒப்புக்கொண்டனர். 2019 இல், பின்டெரெஸ்ட் தோட்டத் திருமணங்கள் இடம்பெறும் உள்ளடக்கத்தை விளம்பரப்படுத்துவதை நிறுத்துவதாக அறிவித்தது. அந்த அறிவிப்பை வெளியிட பின்டெரெஸ்ட்டுக்கு ஏழு வருடங்கள் எடுத்தது. ஆனால் ஆம், பின்டெரெஸ்ட் தோட்டத் திருமண உள்ளடக்கத்தைக் குறைத்து கட்டுப்படுத்தியது, இருப்பினும் நீங்கள் "தோட்டத் திருமணத்தை" தேடலாம், ஆனால் இப்போது உங்களுக்கு கிடைக்கும் முடிவுகளில் உள்ளடக்கமானது பிராண்டின் கொள்கைகளை மீறக்கூடும் என்று விளக்கும் பேனர் இருக்கும். எனவே பெண்கள், பெண்களாக இருந்து, காப்பகத்தை எப்படி மேம்படுத்தி இருக்கிறார்கள் என்பதை பார்க்கலாம். ஓர் அதிர்ச்சி! இந்த அனுபவங்களை இந்தியப் பெண்களின் பார்வையில் இருந்தும் கேட்க முடியுமா என்று கற்பனை செய்து பாருங்கள்? இதுபற்றி டூலிகா குப்தாவிடம் பேசினேன். இந்தியாவின் ஜெய்ப்பூரில் உள்ள இந்திய கைவினை மற்றும் வடிவமைப்பு நிறுவனத்தின் இயக்குநராக இவர் இருக்கிறார். டாக்டர் குப்தா, க்வில்லிம் சகோதரிகள் எழுதிய கடிதங்களைப் படித்த பிறகு, McGill க்வில்லிம் திட்டத்தில் சேர்ந்தார். அவர்களின் அவதானிப்புகளின் மூலம் அவர் மிகவும் கவரப்பட்டார் - குறிப்பாக ஒரு இந்திய கல்வியாளராக - அவர் தனது நிபுணத்துவத்தை காப்பகத்திற்கு பங்களிக்க வேண்டியிருந்தது. டூலிகா ஆம், க்வில்லிம் சகோதரிகளின் கடிதங்கள் மிகவும் சுவாரசியமானவை, அதை நான் சுட்டிக்காட்ட விரும்புகிறேன். ஏனென்றால் நான் ஏற்கனவே பிரிட்டிஷ் காலனித்துவ வரலாற்றில் ஆராய்ச்சியாளராக இருக்கிறேன், ஜவுளி மற்றும் ஆடைகள் துறையில் வேலை செய்கிறேன், அதனால் இது எதுவும் என்னை அதிர்ச்சிக்குள்ளாக்கவில்லை. ஆனால் நான் ஒன்றை சொல்லியாக வேண்டும், கடிதங்களைப் படித்து நான் மிகவும் மகிழ்ந்தேன், ஏனென்றால் நான் முன்பு பணியாற்றிய பல விஷயங்களை இது உறுதிப்படுத்தியது. இந்தத் திட்டத்தில் நான் ஆடை வரலாற்றாசிரியர் தகுதியில் இருக்கிறேன். உண்மையில் சொல்லப்போனால், ஒவ்வொரு கடிதத்திலும் உள்ள சிறந்த பகுதி அவை தணிக்கை செய்யப்படாதவை. அதனால் படிக்க மகிழ்ச்சியாக இருக்கிறது. அலிஷா க்வில்லிம் கடிதங்களில் உண்மையில் உங்கள் மனதை தொட்ட ஏதாவதொரு விஷயம் அல்லது உதாரணம் இருக்கிறதா? டூலிகா சகோதரிகள் இருவரும் வரைந்த பறவைகளின் ஓவியங்கள், அதை எவ்வளவு அழகாக வரைந்திருக்கிறார்கள் என்பதுதான் என்னை மிகவும் கவர்ந்தது. நான் இதை வேறொரு கோணத்தில் பார்த்தால், இதுபோன்ற படங்களை ஆண் யாராவது வரைந்திருந்தால், அவர் ஒரு பிரபலமான வரலாற்றாசிரியர் அல்லது பறவை ஆராய்ச்சியாளராக மாறியிருப்பார், மேலும் அந்த பெயரால் அறியப்பட்டிருப்பார். இங்கே, இவை இரண்டு பெண்களின் பொழுதுபோக்காக குறைத்து மதிப்பிடப்படுகிறது என்று நினைக்கிறேன். இந்தப் பெண்கள் செய்திருக்கும் வேலை மிகவும் ஆச்சரியத்தைத் தருகிறது. அலிஷா இது இந்த ஆராய்ச்சியை காலனித்துவ ஆய்வுகளின் தொகுப்பு என்று தெரிந்தும், சரியாக, இன்னும் பக்கச்சார்பற்ற முறையில் இதை எப்படி பார்க்கலாம்? டூலிகா அவர்கள் இந்தியாவிலிருந்தும் ஆராய்ச்சியாளர்களை ஈடுபடுத்தியதற்கு அதுவே காரணம் என்று நினைக்கிறேன். அதுவே இந்தத் திட்டத்தின் அழகு, ஏனெனில் இது பன்மைக் குரல்களைக் கொண்டிருக்கும், பல குரல்களைக் கொண்டிருக்கும். எனது நாட்டைப் பற்றி எனக்குத் தெரிந்த விஷயங்கள், அனைவருக்கும் தெரியாது. பின்னர் அவர்கள் குறிப்பிட்ட வகை ஆடைகள் அல்லது குறிப்பிட்ட நிறம் அல்லது சாயம் பற்றி எழுதும் போது, அது எனக்கு நன்றாகவே தெரியும். இங்கு வசிக்காதவருக்கு ஒன்றும் புரியாது. உதாரணமாக, இந்தியாவில் எந்த உடைமையும் இல்லாதவர்களும் இருக்கிறார்கள். மேலும் அவர்கள் ஆயுதங்களுக்காக பிச்சை எடுத்து அலைகிறார்கள். ஆனால் அங்கே அவர்கள் அறிவாளிகள், தேடுபவர்கள், பொருள் மீது பற்று இல்லாதவர்கள். மேலும் சகோதரிகள் அவர்களை பிச்சைக்காரர்களாகவே பார்க்கிறார்கள், ஏனென்றால் அது அவர்களின் பார்வை. அவர்கள் அவர்களை பிச்சைக்காரர்களாக பார்க்கிறார்கள். ஆனால் அவர்கள் உண்மையில் உணராத விஷயம் என்னவென்றால், அவர்கள் பிச்சைக்காரர்கள் அல்ல என்பதால் அவர்கள் பிச்சை எடுக்கிறார்கள், ஆனால் அவர்கள் அறிவுள்ள மனிதர்கள், அவர்கள் ஒரு குறிப்பிட்ட வகையான - அவர்கள் பார்ப்பனர்கள், உதாரணமாக, அவர்கள் மக்களைச் சந்திப்பதால், அவர்கள் அவர்களுக்கு அறிவுரை வழங்குகிறார்கள். அதற்குப் பதிலாக மக்கள் எதைக் கொடுத்தாலும் அதையே சாப்பிடுகிறார்கள். எனவே இந்த மாதிரியான விஷயங்கள்தான், பன்மைக் குரல்கள் இருப்பது மிகவும் நல்லது, நம் கண்ணோட்டத்தில் விஷயங்களைப் பற்றி பேச முடிகிறது. இந்த நேரத்தில் நாம் தொடர்ந்து காலனித்துவத்தை நீக்கி வருவதால் இன்று இது மிகவும் முக்கியமான விஷயம் என்று நான் நினைக்கிறேன். பன்மைக் குரல்கள் கேட்கின்றன. அவற்றைக் கேட்பது மிகவும் முக்கியம், ஏனென்றால் எல்லாவற்றையும் ஒரே கண்ணாடி வழியாக பார்க்க முடியாது. இதற்கு பல்வேறு கருத்துக்கள் தேவை. எனவே, ஒவ்வொரு தொடரிலும், அவர்கள் ஒரு இந்தியக் குரலையும் மேற்கத்திய குரலையும் சேர்த்திருப்பது மிகவும் முக்கியம் என்று நான் நினைக்கிறேன், இது இந்த திட்டத்தின் அழகு என்று நான் நினைக்கிறேன். [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா க்வில்லிம் சேகரிப்பில் டாக்டர் குப்தாவின் பங்களிப்புகள், இந்த ஆராய்ச்சியை வரலாற்று ரீதியாக வடிவமைத்த யூரோசென்ட்ரிக் லென்ஸுக்கு சவால் விடுகின்றன. இது இந்த ஆண்டின் தொடக்கத்தில் தி நியூ யார்க்கரில் பிரிட்டிஷ் அடிமை தரவுத்தளத்தைப் பற்றி நான் படித்த கட்டுரையை நினைவுபடுத்தியது. பிரபலமான சுற்றுலா தலங்களாக இருக்கும் பிரிட்டிஷ் இடங்களையும், அவை காலனித்துவம் அல்லது அடிமைத்தனத்துடன் எவ்வாறு இணைக்கப்பட்டுள்ளன என்பதையும் ஆவணப்படுத்த உண்மையான தரவுத்தளம் உருவாக்கப்பட்டது. கிரேட் பிரிட்டன் வரலாற்றின் இருண்ட பக்கத்தை சொந்தமாக்குவதற்கு அருங்காட்சியக உலகில் இருந்து வரும் ஒரு உறுதியான படியாகத் தோன்றுவதால், இது எனக்கு மிகவும் கண்களைத் திறந்து வைப்பதாக இருந்தது. இந்த பிரிட்டிஷ் அடிமை தரவுத்தளத்திற்கு நன்றி, கட்டுரையின் படி, 93 வரலாற்று வீடுகள் பிரிட்டனின் காலனித்துவ மற்றும் அடிமைகளுக்கு சொந்தமான கடந்த காலத்துடன் தொடர்புடையதாக தேசிய அறக்கட்டளையால் அடையாளம் காணப்பட்டது. ஆர்வத்தின் காரணமாக, அது மிகவும் அழகாக இருக்கும் என்று நான் நினைத்ததால் இன்ஸ்டாகிராமில் அவற்றில் ஒன்றைப் பார்த்தேன். இது "ஜேன் ஆஸ்டன் தழுவல்களின் சிறந்த திரைப்பட இடங்களின்" பல பட்டியல்களில் உள்ளது. ஆச்சரியம், ஆச்சரியம். நிச்சயமாக, எஸ்டேட்டின் அடிமை-சொந்த உறவுகளைப் பற்றி எதுவும் குறிப்பிடப்படவில்லை. அதற்கு பதிலாக, பல தளங்கள் அங்கு "தரையில் உலாவுவது என்னை 18 ஆம் நூற்றாண்டின் கதாநாயகியாக உணர வைக்கும்" என்று எனக்கு தெரிவிக்கின்றன. பறவைகளின் ஓவியங்களாக இருந்தாலும் சரி, பாரம்பரிய தளங்கள் என்று அழைக்கப்பட்டாலும் சரி, காப்பகப் பொருட்கள், யாரோ ஒருவர் சொன்னதால் மதிப்புமிக்கதாக இருக்க முடியாது. எல்லாவற்றிற்கும் மேலாக, அவை யாருக்கு மதிப்புமிக்கவை? மதிப்பை பார்வை மதிப்பில் ஏற்றுக்கொள்ள முடியாது. [இசை மெல்ல மெல்ல மங்குகிறது] அலிஷா முதல் தொடரில் இதைப் பற்றி நிறைய பேசினோம், இந்த நாட்களில் இருக்கும் படைப்பாளிகள் மற்றும் இரண்டாம் தலைமுறை கலைஞர்கள், ஊடகங்களில் பணியாற்றுபவர்கள் மற்றும் படைப்புத் துறைகளில் பணிபுரிபவர்கள், உண்மையில் வரலாற்றை அணுகக்கூடியதாக மாற்றுபவர்கள், நாம் இப்போது செய்து கொண்டிருக்கிற விதத்தில், இது ஒரு அடிக்குறிப்பு போன்றது அல்ல என்பதை உண்மையில் உணர வைக்கும் வகையிலான ஒரு யோசனையை பற்றி எனது நண்பர்களுடன் நிறைய பேசினேன். இங்கிருந்துதான் சேகரிப்பு மற்றும் பராமரிப்பு மேற்கொள்ளப்படுவதை நீங்கள் பார்க்கிறீர்களா? லாரன் காப்பகங்கள் மற்றும் நூலகம், மாநாடுகள் மற்றும் அது போன்ற விஷயங்களில் தொழில்முறை விவாதம் போன்றவற்றில் நான் உண்மையில் ஒரு போக்கைப் பார்க்க முடிகிறது என்று என்னால் சொல்ல முடியும். இந்த வகையான வேலையைச் செய்ய வேண்டும், கதைக்கு அதிக குரல்களைச் சேர்க்க வேண்டும், நம் கவனத்தை விரிவுபடுத்த வேண்டும், காலனித்துவ சேகரிப்புகள் போன்ற விஷயங்களை மறு-சூழலாக்கம் செய்ய வேண்டும் என்பதை மக்கள் அதிகம் அறிந்திருக்கிறார்கள். அதுதான் நாம் என்ன செய்கிறோம் என்பதை முன்னோக்கி நோக்கி நகர்த்துகிறது என்று நினைக்கிறேன். மேற்கத்திய நிறுவனங்களில் உள்ள நூலகங்கள் மற்றும் காப்பகங்கள், மற்ற கலாச்சாரங்களிலிருந்து அந்த கலைப்பொருட்களை சேகரிக்க முயற்சிப்பதில் அதிக கவனம் செலுத்துவதில்லை என்று நான் நம்புகிறேன், மேலும் இந்த பொருட்கள் ஏலத்தில் வரும்போது அல்லது வியாபாரிகளால் விற்கப்படும் போது அதற்கு பணம் கொடுத்து வாங்க பெரும்பாலும் மேற்கத்திய நிறுவனங்களிடத்தில் அதிக பணம் இருக்கும். அதற்கு பதிலாக, மேற்கத்திய நிறுவனங்கள் அந்த பொருளை சேகரிப்பதில் மட்டுமே தங்கள் ஆற்றல்களை செலுத்தாது என்று நான் நம்புகிறேன், ஏனெனில் அது உருவாக்கிய நபர்களுக்கு சொந்தமானதாக இருக்க வேண்டும் என்று நான் நினைக்கிறேன். மேலும் அவர்கள் எதை வேண்டுமானாலும் செய்ய அவர்களது கலாச்சாரங்களுக்குத் திரும்பக் கொடுக்கப்பட வேண்டும். [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா நீங்கள் தொலைந்து போன குரல்களை கேட்டதற்கு நன்றி: இது தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்தோரின் சொல்லப்படாத கதை. இப்பாட்காஸ்ட்டை வழங்கியது McGill பல்கலைக்கழகம். எடிட்ஆடியோவுடன் இணைந்து தயாரித்து, இதனை உங்களுக்கு தொகுத்து வழங்குவது நான், அலிஷா. அனா, ரிச்சர்ட், ஸ்டெஃப், லாரன், சோஃபி, கனிகா, டூலிகா மற்றும் பிறருக்கு எங்களின் சிறப்பு நன்றியைத் தெரிவித்துக் கொள்கிறோம். எங்களின் அடுத்த தொடரில், காப்பகத்தின் எதிர்காலத்தைப் பற்றியும், சமூக ஊடகங்களால் இயக்கப்படும் நமது உலகில் அது எவ்வாறு உருவெடுத்து வருகிறது என்பதையும் பார்க்கலாம்.