4e épisode : Votre vécu compte

Voici le balado : Les voix perdues
1er épisode : À bien y penser, nous sommes tous des archivistes
2e épisode : L’intérêt ne peut être pris pour argent comptant
3e épisode : Sans ma tradition orale, je ne suis rien
4e épisode : Votre vécu compte

Votre vécu compte 

Alisha réfléchit à son parcours d’exploration des archives Gwillim et puise dans son expérience de journaliste pour insuffler un sens nouveau à cette collection, récemment redécouverte, d’œuvres d’art et de lettres détaillant la vie en Inde. Dans un cadre d’organisation journalistique, à qui revient la responsabilité de faire entendre de nouvelles voix? Arti Patel, cofondatrice de Didihood et productrice principale chez CBC, se joint à la discussion, tandis que Sahaj Kohli revient sur la question de la résilience. Faut-il parler le plus fort possible pour qu’une histoire soit crue? Pour plusieurs groupes marginalisés, l’étiquette de la « résilience » n’est pas un indicateur de succès. Enfin, Sahaj et Alisha parlent de la difficulté de trouver des espaces où la parole peut être crue sans qu’on ait d’abord à faire ses preuves.

Transcription

[thème musical] ALISHA Vous écoutez Voix perdues, le balado qui fouille les archives et réfléchit à l’expérience sud-asiatique au Canada. Je me présente : Alisha, journaliste et éditrice de Toronto. Et si vous êtes avec nous depuis le début, eh bien... Ça y est! Vous êtes arrivé au dernier épisode de notre petite série. À l’épisode précédent, on a parlé d’histoire orale et des méthodes innovantes employées par les bibliothécaires et les archivistes pour préserver les voix des populations brunes, à l'intention des générations futures. Mon travail sur les films d’archives m’a emmenée à repenser la relation que j’entretiens avec l’Histoire et avec le récit au sens large. Qu’est-ce que les journalistes d’aujourd’hui considèrent comme un récit moderne et engageant? Comment les archives numériques façonnent-elles la mémoire? Et comment tout ça influence la façon dont on entre en relation avec l’Histoire? Ma philosophie, en tant que journaliste, est relativement simple : on a le pouvoir de donner une voix à ceux qui n’en ont pas pour qu’ils se sachent entendus, qu’ils se sentent moins seuls. Si quelqu’un devait me demander mon superpouvoir, ma réponse serait : être journaliste. Travailler dans l’industrie des médias m’a mise en présence de vérités difficiles et m’a emmenée à tester de nouvelles plateformes narratives pour rejoindre des gens partout dans le monde. En décembre 2021, l’Association canadienne des journalistes a effectué son tout premier sondage sur la question de la race et des médias. Deux cent neuf salles de presse, réparties dans tout le Canada, ont soumis leurs données démographiques. Leur principale conclusion? Les journalistes racisés occupent le plus souvent des postes à temps partiel ou de stagiaires. Je crois aussi qu’il est impossible de parler de race sans parler de résilience. Il est facile de penser que « résilience » est synonyme de « force »; or, pour bien des personnes marginalisées, la notion de résilience est beaucoup plus chargée. En insistant à ce point sur la résilience, en l’applaudissant, on tend à ignorer les problèmes pour éviter de chercher de vraies solutions. Comme on en a déjà parlé dans ce balado, les femmes de couleur et les journalistes autochtones, noirs et de couleur ne devraient pas éviter de parler de leur réalité de personnes brunes. Mais comment le faire sans employer le mot « résilience », qui pèse au-dessus de nos têtes comme un nuage sombre? Sahaj Kohli a réussi à formuler exactement ce que j’essaie d’expliquer; vous vous rappelez peut-être qu’elle a participé à notre premier épisode. Elle suit actuellement une formation de psychothérapeute et est la créatrice de Brown Girl therapy, que vous pouvez suivre sur Instagram. Il s’agit de la première et plus importante communauté en santé mentale destinée aux enfants d’immigrants. [la musique s’estompe] ALISHA Dans le cadre de ton travail sur le deuil, et dans certains des textes que tu as écrits sur le sujet, tu mentionnes qu’on court le risque de créer une histoire exclusivement orale et de raconter des histoires générationnelles qui resteront inaccessibles, faute d’être transmises. Personnellement, j’ai ce sentiment de vide ou de tristesse quand je pense à mon absence de relation avec ma famille du côté de mon père; tous les membres de cette famille vivent en Inde depuis toujours. La relation que j’entretiens avec eux est assez superficielle. J’ai parfois de leurs nouvelles sur les réseaux sociaux, ou par une chaîne de messages sur WhatsApp, à l’occasion ou lors de certaines fêtes, mais il y a un immense fossé entre nous. Ça me fait beaucoup de peine, car je suis sûre que cette partie de ma famille m’aiderait à mieux comprendre une grande part de moi-même. Mais en raison de la distance, on n’a jamais pu nouer de liens assez profonds. Et j’avoue que je me sens un peu coincée : comment y arriver aujourd’hui? J’ai presque l’impression qu’il est trop tard. Peut-être que c’est faux. Mais c’est vraiment quelque chose qui me trouble. SAHAJ C’est un sentiment très courant. Et je seconde, c’est extrêmement difficile; mais oui, c’est aussi très courant, surtout parmi les enfants d’immigrants qui vivent en Occident. D’ailleurs, je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis. Je suis la plus jeune de tous les membres de ma famille, des deux côtés. Enfin, je suis la plus jeune d’un côté de la famille, c’est-à-dire la plus jeune cousine, et près de l’être aussi de l’autre côté. Par contre, mes parents sont chacun les plus âgés de leur côté respectif, et tous mes grands-parents sont décédés. Le dernier d’entre eux est mort il y a quelques années. Depuis, j’essaie de composer avec mon deuil, car je me suis mise à penser au nombre de récits oraux et de questions qui vont rester hors de ma portée pour toujours; en effet, ceux et celles qui auraient pu me répondre ont disparu de ma lignée. J’ai écrit un texte à ce sujet pour un cours d’accompagnement aux personnes en deuil, au cycle supérieur. C’est une sorte de deuil non reconnu. Je le vois un peu comme un deuil caché. C’est une forme de deuil qu’on comprend mal, dont on ne discute pas ou qu’on ne voit pas beaucoup, dans la société et en public. Or, tellement d’enfants d’immigrants vivent ce genre de deuil! C’est une réalité partagée, ce sentiment de flotter sans être rattaché à sa propre histoire. Elle peut être causée par un accès difficile à ses parents, à ses grands-parents, à sa famille éloignée, ou encore par des barrières linguistiques. Prenons la famille de mon père : même quand sa mère à lui était encore vivante, il était très difficile pour moi d’avoir certaines conversations avec elle, étant donné la très réelle barrière des langues entre nous. Il y aussi cette honte intériorisée. Aujourd’hui, j’apprends à faire le deuil de ce que cette honte m’a volé. Je suis dans la jeune trentaine. Mais pendant la plus grande partie de mon adolescence et de ma vie de jeune adulte, j’ai tourné le dos à ma culture et à mes origines; je n’avais pas accès à ma famille élargie, j’étais la première qui était née en Occident, et j’essayais de composer avec tous ces facteurs, ainsi qu’avec leurs effets sur mon identité. Aujourd’hui, je suis adulte, je suis mariée, et je pourrais bien fonder une famille un jour; je réfléchis à tout ce qui m’a été enlevé par cette honte intériorisée, aux formes qu’elle a pu prendre. Et ce manque de ressources tangibles - qu’on peut attribuer à la colonisation, à l’effacement, au fait que bon nombre d’entre nous n’ont pas appris à écrire leurs histoires, mais à les transmettre oralement, par le récit - nous a privés d’un tas de choses. C’est pourquoi on est si nombreux, comme tu l’as dit, à tenter de trouver ces pièces manquantes. Quand on fait un casse-tête, et qu’il manque, disons, de trois à cinq morceaux, c’est la chose la plus frustrante qui soit : est-ce que je réussirai à le terminer un jour? Comment y arriver? C’est un sentiment très troublant. ALISHA Quand je réfléchis à mon identité, et quand je revois combien j’ai évolué pendant ma vingtaine, c’est la résilience qui me vient en tête d’abord. Quand j’étais jeune, on m’a enseigné que je devrais travailler deux fois plus fort que les autres pour être prise au sérieux, que je devrais prendre les devants pour m’exprimer au sein d’un groupe, puisque je ne suis pas blonde. Si mes parents m’ont donné ces conseils, c’est en réponse à l’oppression systémique qui nous entourait, à la suite de leurs expériences et de leurs luttes. Mais à mon avis, il y a quelque chose de fondamentalement problématique dans le fait de devoir se montrer si résilient. Qu’est-ce que tu penses des conseils comme « Allez, ne lâche pas » ou « Continue de te battre »? Personnellement, je trouve épuisant de devoir toujours être aux aguets, d’essayer de prouver aux autres que mon opinion est valide et que mon histoire mérite d’être entendue. SAHAJ Oui; c’est problématique, assurément. Tant d’entre nous, comme tu l’as dit, avons entendu ces récits parce que nos parents, nos grands-parents et nos ancêtres les ont vécus avant nous; ces parcours d’oppression systémique, les structures en place qui demandent de la résilience au sein de certaines populations ou parmi les marginaux. Et le fait de se battre... Bon nombre d’entre nous croient profondément que le fait de se battre nous rend plus forts, plus productifs, plus avenants, plus capables, et cétéra. Mais encore une fois, ça nous renvoie à l’oppression et aux systèmes mis en place pour alimenter ces discours. Il faut donc justement repenser ces systèmes et comprendre que cette lutte permanente finit par nuire à la perception que nous avons de nous-mêmes, à notre estime de nous-mêmes, à notre santé mentale. En tant qu’êtres humains, on n’est pas faits pour se prouver constamment aux autres. C’est un peu le pourquoi de notre conversation : on recherche un sentiment d’appartenance, car une fois qu’on l’atteint, quand on trouve une communauté de personnes qui nous ressemblent, qui ont le même vécu, on éprouve une sorte de paix intérieure, un calme; on se permet enfin d’être tranquilles, de ralentir, libérés de cette envie urgente d’entrer en contact, de trouver des gens qui partagent nos expériences. C’est pourquoi cette idée de lutte, d’être assez fort, finit par éroder notre être; on articule notre identité autour de la notion du faire, du faire, du faire, plutôt que de se laisser exister, être, vivre. Ainsi, trouver une communauté de semblables donne la permission de se reposer, de construire sa valeur en tant qu’être humain, qui ne fait qu’exister au sein de différents espaces. Même si on a du mal à exister pleinement, dans ne serait-ce qu’un seul d’entre eux. [la musique s’accentue] ALISHA Oui; je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis. Depuis que j’ai fini mon baccalauréat, ma vie a été une course frénétique pour m’assurer que j’aurais toujours un boulot; je m’applique toujours à prouver ma valeur au travail, j’assume de nouvelles responsabilités. Je ne prends jamais de pause; je me contente d’entreprendre de nouveaux projets. J’ai toujours l’impression de devoir être une professionnelle ultra-polyvalente parce que j’ai besoin de plus d’un revenu, parce que je veux que mes parents soient fiers de leur fille, parce qu’elle fait X, Y, Z, parce qu’elle fait preuve de constance. Et je crois qu’au final, une partie de ces pressions ne vient que de moi. Mais c’est plus fort que moi, parce que je l’ai intériorisé : j’ai besoin de me prouver. Ce qui m’amène à ma dernière question... J’ai adoré une des choses que tu as écrites; si je me souviens bien, c’était sur Twitter. Je ne me souviens plus exactement. C’était quelque chose comme : et s’il n’était pas nécessaire d’exprimer bruyamment la douleur et la détresse pures pour qu’on y croie? À quoi ça pourrait ressembler? SAHAJ C’est une très bonne question. Je crois que tout le monde se demande à quoi ça pourrait ressembler. En général, c’est probablement la conviction que sa vérité a un poids, et qu’elle devrait être acceptée sans qu’on ait à la prouver. J’ai écrit ce texte dans le cadre d’une réflexion sur la résilience; je parlais des systèmes conçus et biaisés contre les personnes de couleur, noires, autochtones et marginalisées. Ce n’est pas une notion avec laquelle je suis à l’aise, avec laquelle je conseille aux gens d’être à l’aise; avec mes patients, il n’est jamais question de « Wow, comme je suis résiliente » ou « Wow, comme cette personne est résiliente »! Au contraire, je crois qu’il faut interpréter les personnes dans le cadre du système dans lequel elles vivent. Pourquoi une personne aurait-elle constamment besoin de puiser dans sa résilience? Pourquoi avoir toujours l’impression qu’il faut être fort? La douceur, le fait de prendre le temps et de se reposer, sont des forces; c’est faire preuve de bravoure, ce sont des faits humains naturels. Mais tant d’entre nous sommes incapables d’atteindre cet état en raison des systèmes dans lesquels nous vivons, qui sont bâtis contre nous. Donc, ne pas avoir à s’exprimer fort pour être crus, c’est concevoir des espaces où l’on pourrait être entendus, acceptés, où nos expériences seraient crues sur parole, sans qu’on ait à prouver quoi que ce soit. ALISHA Je trouve très intéressante ton idée selon laquelle on n’a pas à faire de bruit pour être crus. Je me suis souvent demandé si j’avais choisi le métier que j’exerce parce qu’on y utilise sa voix, littéralement, comme on le fait en ce moment, ou le pouvoir de l’écrit. En même temps, je crois que j’ai toujours quelque chose à prouver par la communication, de façon assez publique. C’est peut-être pour cette raison que j’ai choisi de devenir journaliste; qui sait? Dans tous les cas, c’est une piste intéressante. SAHAJ Je suis comme toi, tu sais. J’ai travaillé pendant sept ans dans le domaine des médias, avant de m’intéresser à la santé mentale. Mais même ce nouveau domaine m’a permis d’avoir une grande plateforme sur les réseaux sociaux, où je suis appelée à utiliser ma voix tous les jours. Et je pense souvent à l’origine de cette envie. Je ne saurais pas comment vivre en silence, dans la tranquillité. Pour moi, le plus important est de défendre les intérêts de ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes et de propager les histoires qui méritent d’être entendues, mais qui ne reçoivent pas suffisamment d’attention. [la musique s’accentue] ALISHA Il est rassurant de savoir que Sahaj s’exprime au nom de ceux qui n’ont pas le pouvoir d’élever la voix pour protéger leur santé mentale. De la même façon, dans le monde des archives, il importe de se demander qui détient le pouvoir et d’exiger que des comptes soient rendus. Justement, les archives Gwillim semblent un bon point de départ pour cette réflexion : comment solliciter une plus grande diversité de voix dans notre interprétation du passé? À qui demande-t-on de choisir quels médias et quelles histoires ont de la valeur et méritent donc d’être préservés? Comment décoloniser ma propre compréhension de mon héritage et de l’histoire de mes ancêtres? Jusqu’à présent, une grande part de ma dissection des archives Gwillim a été alimentée par mon regard de journaliste, mais ce projet m’a aussi amenée à discuter avec d’autres professionnelles de la diaspora sud-asiatique au sujet de leurs expériences en tant que femmes de couleur dans le domaine médiatique canadien. Peut-être ces femmes n’auront-elles jamais affaire au projet Gwillim, mais discuter avec elles des façons de disséminer et de faire entendre des voix ignorées peut nous mener beaucoup plus loin. Ces échanges pourraient inciter bibliothécaires et chercheurs à trouver des moyens de rendre accessibles d’autres ressources qui, en ce moment, ne font qu’accumuler de la poussière. Je devais donc, bien sûr, discuter avec Arti Patel, cofondatrice de Didihood. « Didi » signifie « sœur » en hindi. Didihood est donc une sororité, un collectif formé de femmes d’origine sud-asiatique qui travaillent dans les industries de la création au Canada, que ce soit dans les médias, la musique, le film ou les arts visuels. Arti est aussi productrice en chef du divertissement et de l’éducation pour la CBC. ALISHA À ton avis, quel rôle jouent les médias sociaux dans notre identité en ligne? Je crois que beaucoup d’enfants de deuxième génération, comme nous, peuvent avoir du mal à s’y retrouver – mais dans quel sens exactement? Comment est-ce que tout ça est perçu? De mon côté, j’essaie de rendre plus visible le fait que je suis une personne brune. Justement, j’ai été considérée comme « pas assez brune » dans plusieurs cercles. Et bien des fois, ce que j’essaie de prouver à la société, c’est que c’est faux : je suis Indienne, et je suis brune. En grandissant, et en cessant d’être gênée par certains aspects de mon identité, je crois avoir acquis beaucoup de maturité par rapport à ce genre de choses. Et, dans un sens, les médias sociaux sont à remercier pour cette évolution. Et toi, quelle est ton opinion? Est-ce qu’ils nous aident ou nous freinent dans la façon dont on souhaite être vus en ligne? ARTI C’est un point de vue très intéressant, surtout quand on parle d’identité. Selon mon expérience, en tant que Sud-Asiatique, beaucoup de choses étaient cachées; fait intéressant, c’était le cas même sur les réseaux sociaux. De mon côté, j’ai grandi dans une famille assez stricte; mes parents ne m’auraient jamais laissée sortir danser, boire, fumer, ce genre de choses. Alors j’allais danser, je sortais, mais je ne partageais pas cette partie de ma vie sur les réseaux sociaux. Pour moi, boire de l’alcool était quelque chose de gros; aujourd’hui, ça n’a rien de religieux pour moi. Mais à l’époque, plus jeune, je le percevais vraiment comme un tabou. Sur Facebook, il y a plusieurs années, mes amis publiaient à l’occasion des vidéos de nous à l’université, en train de faire la fête; je leur demandais de ne pas m’identifier, de ne rien partager sur mon mur. C’était dû, en grande partie, à la perception que notre communauté aurait de moi, d’autant plus qu’il s’agissait d’une communauté religieuse. C’est qu’avec cette communauté du mandir ou du temple, j’avais toujours l’impression d’être observée, d’être jugée. C’est une notion qui revient souvent : en tant que femme sud-asiatique, on est constamment surveillées. Et les réseaux sociaux ont vraiment amplifié cette réalité, car elle ne concernait plus que des gens que je connaissais ou qui faisaient partie de mon cercle; tout était public. Je repensais justement à l’âge de l’université, quand j’ai ouvert mon compte Facebook, et où je cachais tout à tout le monde. Je bloquais littéralement toutes mes tantes brunes, ou les cousins plus vieux que je ne trouvais pas cools; je bloquais tout le monde et n’importe qui, dans un effort de préserver cette identité juste pour moi. Il est déjà difficile de comprendre qui on est, ce qui signifie le fait d’être brun, ce qu’on accepte de montrer au monde et ce qu’on veut cacher. En revanche, tout ça a évolué pour devenir quelque chose de formidable. On fait maintenant partie d’une communauté sud-asiatique bien plus large que jamais. Par le passé, la communauté se formait autour du village d’origine, de la religion, du groupe, de la caste, en fonction de la vie de nos parents, et c’est au sein de cette communauté qu’on grandissait. Mais pour moi, Didihood et toutes les autres communautés sud-asiatiques sont maintenant beaucoup plus vastes. On tisse aussi des liens les uns avec les autres à un tout autre niveau, surtout quand on réfléchit aux notions d’identité, de difficulté avec cette identité, le fait d’exposer qui on est ou pas dans une salle de presse, en-dehors de nos relations, et cétéra. À mon avis, les réseaux sociaux ont permis à cette communauté de grandir naturellement, comme elle n’aurait peut-être pas pu le faire autrement. Pour moi, c’est intéressant... J’ai toujours caché une grande part de mon identité. Maintenant, je peux l’affirmer : voici qui je suis. Et je ne saurais même plus désigner un stéréotype concernant les Gujaratis, parce que j’accueille maintenant les influences de toutes les facettes de ma vie. En ce sens, les médias sociaux nous ont permis de créer une communauté plus grande, plus diversifiée, même au sein de la population sud-asiatique. ALISHA Au-delà du travail, tes cofondatrices et toi avez créé un réseau incroyable avec Didihood. Personnellement, ce qui me plaît le plus, avec Didihood, c’est que le groupe contribue à défaire le stéréotype selon lequel tous les enfants bruns deviennent médecins, avocats ou ingénieurs; on peut aussi être calligraphes, designers graphiques et écrivains. Et on est nombreux à exercer ce genre de métier! Ça fait plaisir de voir que des gens comme nous existent. ARTI C’est surtout, en fait, que je n’ai jamais eu accès à quelque chose du genre. Cela fait maintenant 10 ans que je suis diplômée; les cofondatrices de Didihood et moi, on a toutes étudié le journalisme ensemble à Toronto, une ville à la population extrêmement diversifiée. Mais dès nos premiers cours, on s’est vite rendu compte que cette réalité n’était pas représentée dans notre programme, tant du côté des professeurs que de celui des étudiants. On n’a pas créé le réseau spontanément pour aider les autres, pas du tout. C’est une idée qu’on a laissé mûrir pendant des années et des années. En plus, à l’époque où on a lancé Didihood, on avait déjà un pied dans le domaine, surtout Nikki et moi. On assistait à des événements, à des conférences, à des événements médiatiques, et on y voyait toujours les mêmes personnes, sans qu’il y ait d’interaction entre nous. C’est drôle, car quand je parle à des femmes sud asiatiques un peu plus vieilles, c’est-à-dire de la génération avant la mienne, elles me disent les mêmes choses sur Didihood, qu’elles adorent. En revanche, elles me disent aussi que lorsqu’elles travaillaient dans le domaine médiatique, tout était question de compétition; il ne pouvait y avoir qu’une d’entre elles dans une salle de presse, alors elles se battaient pour obtenir le poste d’une autre, pour avoir accès au contenu; ces réalités n’existent plus. Et c’est en grande partie grâce aux réseaux sociaux. Ils ont permis de combler ce vide pour qu’on puisse s’épauler, s’entraider pour s’épanouir dans toutes les industries de la création, en organisant des réseaux, en décrochant des stages, des fonctions, des postes. Les membres de la communauté ont choisi de s’aider, car l’idée même de la communauté, de ce qu’elle signifie, sous-entend en prendre soin. La question qu’on s’est posée, les autres et moi, c’était : dans ce cas, pourquoi est-ce qu’on ne se parle pas entre nous? Et pourquoi cette barrière est-elle si difficile à abattre? On n’est pas en compétition les unes avec les autres. Aujourd’hui, on travaille dans des salles de presse, dans des studios où on ne retrouve pas qu’une seule personne d’origine sud-asiatique. Parfois, pas toujours. Mais pourquoi reste-t-il ces obstacles? Je crois qu’on voulait en priorité défaire ce mur. On a voulu s’adresser à la communauté pour lui demander ce qu’elle voulait. Avant de lancer Didihood, on a parlé à, disons, une vingtaine de personnes, toutes d’origine sud-asiatique. On leur a demandé : si on créait cette communauté, qu’est-ce que vous aimeriez y retrouver? C’est comme ça qu’on a eu des commentaires très précieux. À ce moment-là, on a dû changer l’idée qu’on s’était faite pour Didihood. Ce travail de création d’une communauté est important, car pour bâtir une communauté, il faut d’abord savoir ce que ses membres veulent. Je peux me contenter de dire que le réseautage, c’est génial. Comme tu le sais, toutes mes didis ont maintenant des emplois. Mais ce n’est pas l’objectif : le but, c’est de comprendre ce que veut notre communauté. Et c’est ce qu’on a fait. Lors de certains de nos événements, j’ai vu des femmes pleurer de joie, car elles n’ont jamais eu accès à un réseau comme celui-ci. Ça fait vraiment chaud au cœur. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus gratifiant. Je fais souvent cette blague : généralement, quand on voit autant de personnes sud-asiatiques réunies, c’est pour un mariage! ALISHA Je propose de clore la conversation par une statistique. J’ai fait quelques recherches sur Statistique Canada, et les personnes d’origine sud-asiatique forment environ un quart de la population de couleur du Canada, c’est-à-dire environ 5,6 % de la population totale. Ce n’est pas rien. On est partout, que ce soit à des événements de réseautage, dans les salles de presse, dans les laboratoires. On a réussi à changer par rapport à la génération précédente, où une seule femme de couleur dans l’équipe de presse pouvait travailler sur tel article, accéder à tel poste. Alors évidemment, il y a un sentiment de solidarité de plus en plus fort, ce qui est génial même pour moi; j’ai quelques années de moins que toi et j’en ressens pleinement les effets. Si on pense à l’avenir, comment les journalistes peuvent-elles aider à faire avancer cette cause? Pour nous, pour nos communautés, est-ce que la prochaine étape devrait aller au-delà de la simple conversation? ARTI À mon avis, le plus important est de voir les personnes sud-asiatiques comme étant membres de toutes les communautés. Trop souvent, quand on demande l’avis des Sud-Asiatiques sur une question, on parle de la race de Jagmeet Singh, de sa religion, de ses idées précises sur les élections ou la politique. Il faut justement élargir cet horizon. Et si j’en parle, c’est que j’ai travaillé dans le domaine du mode de vie pendant la majorité de ma carrière, un monde extrêmement blanc. Même quand on parle de solliciter des avis d’experts ou d’assurer la couverture médiatique d’un événement, on ne pense pas d’emblée aux Sud-Asiatiques. Pour moi, c’est le principal enjeu. Parce que les Sud-Asiatiques sont partout! Par exemple, ils sont experts dans l’art d’êtres parents. Bien sûr, on sait tous qu’il y a des médecins et des avocats d’origine sud-asiatiques. Mais il y a aussi de ces personnes qui sont entraîneurs personnels, qui sont influenceurs, qui travaillent en tech – elles sont partout. On doit élargir cette idée : pour s’adresser aux gens, il faut une raison précise. Ne parlons pas à une personne uniquement parce qu’elle est Sud-Asiatique, mais aussi parce qu’elle possède une expertise dans son domaine. L’autre aspect essentiel, c’est de s’adresser à la communauté. Il y a un exemple que j’adore, que je raconte chaque fois que je veux parler de représentation des personnes sud-asiatiques. Il y a quelques années, il y a eu beaucoup de noyades à Brampton. Et comme la plupart des gens le savent, il y a une grande population sud-asiatique à Brampton. Je me souviens d’avoir assisté à une conférence, qui portait sur les journalistes et les organisations médiatiques noires, autochtones et de couleur. Il y avait beaucoup de représentants de vieux journaux ethniques, qui existaient il y a longtemps. On s’est mis à parler de ces noyades, et de la façon dont les médias grand public couvraient l’histoire; ils se contentaient de dire que ce qui se passait à Brampton était dangereux. Mais la seule reporter d’origine sud-asiatique présente a expliqué que de nombreux membres de la communauté sud-asiatique ne savaient pas nager. Elle a fait valoir que les enfants ou les personnes victimes de noyades n’étaient pas de grands nageurs, qu’ils n’avaient probablement pas reçu de cours de natation à un certain âge. Je ne dis pas que les Sud-Asiatiques ne savent pas nager; bien sûr, c’est faux pour une immense partie d’entre eux. Mais l’essentiel est que cette reporter avait compris l’enjeu en parlant aux membres de la communauté; c’est ainsi qu’on peut présenter adéquatement ce qui est rapporté dans les nouvelles. Quand on parle à des personnes sud-asiatiques dans les médias, c’est toujours pour une raison très culturelle; par exemple, l’Eid aura lieu bientôt, ou tel autre événement, alors on doit s’adresser à cette communauté pour savoir ce qu’elle célébrera cette année. C’est très bien; à vrai dire, je trouve parfait de normaliser ces fêtes, comme on le fait avec toutes les autres. Mais quels sont les autres enjeux au sein de la communauté, dont on ne parle pas? Une question d’éducation, quelque chose à voir avec le journalisme de mode de vie? Je me souviens que la saison des mariages était une période particulièrement effervescente dans le milieu du journalisme de mode de vie, mais qu’on couvrait très peu les mariages sud-asiatiques. Et je ne connais pas les statistiques, mais je suis prête à parier que c’est l’une des industries du mariage les plus imposantes, qui génèrent le plus d’argent. Pourquoi ne pas y penser quand on fait le tour des tenues, des robes et des salles? On ne nous enseigne pas à penser à nous montrer plus inclusifs, et ça ne concerne pas que la communauté sud-asiatique, mais toutes les autres cultures. Il faut s’adresser à ces communautés. En effet, l’idée qu’un journaliste se fait des enjeux d’une communauté est probablement très différente de ce qu’il pourrait découvrir en leur posant la question. Et c’est important. On doit le savoir : la population est là, et il faut s’informer pour connaître les problèmes auxquels elle fait face. Ça va au-delà du journalisme. Il y a aussi un volet commercial dans tout ça. Mon exemple de l’industrie du mariage pourrait faire l’objet d’un tout autre balado : cette réalité a été si commercialisée, si occidentalisée qu’il est impossible de trouver une carte de félicitations faite pour un couple sud-asiatique. On peut s’inspirer d’Indigo; proposez ce genre de choses, faites de l’argent. Ça rapporterait sans doute énormément! [la musique s’accentue] ALISHA J’adore ton exemple de la carte de félicitations; c’est quelque chose qu’on peut très facilement négliger. Ça m’amène à un autre rappel : la représentation doit se faire sentir jusque dans les petites décisions du quotidien, ce qui va au-delà du domaine de la vente au détail. Je le vois souvent dans mon propre métier : la survie d’une journaliste brune dépend de sa capacité à se montrer résiliente. Parfois parce que je suis la seule personne brune dans la pièce. Parfois, c’est qu’on m’attribue un article en me demandant d’adopter le point de vue d’une personne qui a souffert. On n’a pratiquement jamais le droit d’être simplement une personne brune, qui s’avère être journaliste. Or, il va sans dire que l’art du journalisme et l’étude de l’Histoire vont souvent de pair. Mais en produisant ce balado, j’ai découvert que l’histoire sud-asiatique était documentée d’une foule de nouvelles façons à l’intention des générations futures. Scroll Global, une plateforme de nouvelles pour les Indiennes et les Indiens vivant à l’étranger, a produit un reportage sur un merveilleux projet de la South Asian American Digital Archive. Cette organisation a recueilli des lettres écrites en confinement par des Indiens d’un peu partout au pays, au plus fort de la pandémie. Ces lettres étaient adressées à la future version d’eux-mêmes. À l’origine, le plan était de leur retourner ces lettres exactement un an plus tard, un projet baptisé Letters From Six (Lettres de six). Ce titre fait référence à la distance de six pieds instaurée pour prévenir la propagation de la COVID. Des professionnels des domaines des médias, des archives et des musées se sont réunis pour documenter et raconter les expériences vécues par les membres de la diaspora sud-asiatique durant la pandémie. Honnêtement, j’adorerais pouvoir lire certaines de ces lettres. Quoi qu’il en soit, ce projet de lettres va contribuer à brosser le portrait de la vie de personnes sud-asiatiques au Canada pendant la pandémie. Enfin, explorer les archives Gwillim à l’Université McGill m’a donné beaucoup d’espoir. Malgré leur ampleur, elles n’avaient encore jamais été étudiées à travers le prisme de la réalité sud-asiatique, avant aujourd’hui. La plupart des chercheurs et des bibliothécaires auxquels j’ai parlé m’ont dit combien le projet Gwillim avait façonné leur compréhension du colonialisme, ainsi que l’approche fondamentalement occidentale qui avait servi de fondement à cette collection. Je comprends mieux que jamais à quel point il faut de la nuance et de la complexité pour élargir nos conversations sur les différentes communautés de la diaspora sud-asiatique. J’espère qu’après m’avoir écoutée, c’est aussi votre cas. On ne peut réduire nos histoires à de petits formats simplistes. D’ailleurs, quel intérêt? Il reste tant d’histoires à raconter, et tant de Voix perdues à entendre. ALISHA Merci d’avoir écouté Voix perdues : une page inédite de la diaspora sud-asiatique. Une baladodiffusion de l’Université McGill animée et écrite par moi, Alisha, et produite en collaboration avec editaudio. Un merci tout spécial à Ana, Richard, Steph, Lauren, Toolika, Sophie, Kanika et bien d’autres.

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பகுதி 4: உங்களின் வாழ்க்கை அனுபவங்கள் முக்கியம் உங்களின் வாழ்க்கை அனுபவங்கள் முக்கியம் அலிஷா க்வில்லிம் காப்பகத்தின் ஊடாக தான் மேற்கொள்ளும் பயணத்தை பிரதிபலித்து, ஒரு சமயத்தில் மறந்துபோன இந்தியாவின் வாழ்க்கை பற்றிய கலைப்படைப்பு மற்றும் கடிதங்களின் சேகரிப்புக்கு புதிய அர்த்தத்தை வழங்க உதவுவதற்காக ஒரு பத்திரிகையாளராக தனது அனுபவங்களை எடுத்துரைக்கிறார். புதிய குரல்கள் கதைகளைத்தான் சொல்கின்றனவா என்பதை உறுதிப்படுத்துவதில் செய்தி நிறுவனங்களின் பொறுப்பு எங்கே இருக்கிறது? அலிஷாவுடன் தீதிஹுட்டின் இணை நிறுவனரும் CBC -இன் மூத்த தயாரிப்பாளருமான ஆர்த்தி படேல் இணைந்துள்ளார். சகஜ் கோஹ்லி நெகிழ்திறன் பற்றி விவாதிப்பதற்கு மீண்டும் வந்திருக்கிறார். நம் கதைகள் நம்பப்படுவதற்கு நமது குரல்கள் உரக்க ஒலிக்க வேண்டுமா? பல ஓரங்கட்டப்பட்ட மக்களைப் பொறுத்தவரையில், மீள்திறன் கொண்டவர் என்று முத்திரை குத்தப்படுவது வெற்றியின் அடையாளமாக இருக்காது. சஹாஜ் மற்றும் அலிஷா நம்மை நாமே நிரூபிக்காமல் நம்பக்கூடிய இடங்களைக் கண்டுபிடிப்பதில் உள்ள சவால்களைப் பற்றி பேசுகிறார்கள். தமிழாக்க உரை: [தீம் மியூசிக் இசைக்கப்படுகிறது] அலிஷா நீங்கள் கேட்டுக் கொண்டிருப்பது மறந்துபோன குரல்கள்: கனடாவில் ஆவணக்காப்பகங்கள் மற்றும் தெற்காசிய அனுபவத்தை விளக்கும் ஓர் பாட்காஸ்ட். என் பெயர் அலிஷா! நான் டொராண்டோவில் பத்திரிக்கையாளராகவும் எடிட்டராகவும் பணி செய்கிறேன். எங்களின் தொடரை நீங்கள் தொடர்ந்து கேட்டு வந்தீர்கள் என்றால், நீங்கள் நிறைவுப்பகுதிக்கு வந்துவிட்டீர்கள் என்பதை சொல்லிக் கொள்ள விரும்புகிறேன்! ஆம், எங்களின் குட்டி குட்டி தொடர்களின் இறுதிக்கு வந்துவிட்டீர்கள். எங்களின் முந்தைய தொடரில், வாய்மொழி வரலாறு மற்றும் நூலகர்கள் மற்றும் காப்பக உலகில் உள்ளவர்கள் எப்படி வரவிருக்கும் தலைமுறைகளுக்கு பழுப்பு நிறத்தவர்களின் குரல்களைப் பாதுகாக்க புதுமையான வழிகளைக் கண்டுபிடித்துள்ளனர் என்பதைப் பற்றி பேசினோம். திரைப்படக் காப்பகத்தின் ஊடாக பணிபுரிவது பொதுவாக வரலாறு மற்றும் கதைசொல்லல் உடனான எனது உறவை மீண்டும் பரிசீலனை செய்ய வைத்தது. நவீன மற்றும் அழுத்தமான கதைசொல்லல் இன்று பத்திரிகையாளர்களுக்கு எப்படி இருக்கும்? நவீன மற்றும் கவனத்தை ஈர்க்கும் கதைசொல்லல் பற்றி பத்திரிக்கையாளர்கள் எப்படி உணருவார்கள்? டிஜிட்டல் காப்பகங்கள் நினைவகத்தை எப்படி வடிவமைக்கின்றன? வரலாற்றுடன் நாம் ஈடுபடும் விதத்தை அது எப்படி மாற்றுகிறது? ஒரு பத்திரிகையாளராக எனது தத்துவம் மிகவும் நேரடியானது: குரல் கொடுக்க முடியாதவர்களுக்கு குரல் கொடுக்கும் திறன் எங்களிடம் உள்ளது, அதனால் மக்கள் தங்களின் குரல்கள் கேட்கப்படுவதாகவும், தாங்கள் தனித்திருக்கவில்லை என்பதாகவும் உணருகிறார்கள். என்னிடம் யாராவது அலிஷா, உங்கள் வல்லமை என்ன என்று கேட்டால்? பத்திரிக்கையாளராக இருப்பதுதான் எனது வல்லமை என்று என் மனசாட்சிக்கு நேர்மையாக கூறுவேன். ஊடகத் துறையில் பணியாற்றுவதன் மூலம், சங்கடமான உண்மைகளைப் பற்றி சிந்திப்பது, உலகெங்கிலும் உள்ள வாசகர்களைச் சென்றடைய புதிய கதைசொல்லல் தளங்களைப் பரிசோதிப்பது போன்ற சவால்கள் எனக்கு உள்ளது. டிசம்பர் 2021 -இல், கனேடிய பத்திரிகையாளர் சங்கம் இனம் மற்றும் ஊடகம் பற்றிய தனது முதல் கணக்கெடுப்பை நடத்தியது. கனடா முழுவதும் உள்ள 209 செய்தி அறைகள் மக்கள்தொகை தரவுகளை சமர்ப்பித்துள்ளன. அதில் கண்டுபிடிக்கப்பட்ட முக்கிய விஷயம் என்னவென்றால், இனவெறி கொண்ட பத்திரிகையாளர்கள் பகுதி நேர மற்றும் இன்டர்ன்ஷிப் பதவிகளில் மட்டுமே கவனம் செலுத்தி இருக்கின்றனர். நெகிழ்திறனை பற்றி பேசாமல் இனம் பற்றி உங்களால் பேச முடியாது என்று நினைக்கிறேன். நெகிழ்திறன் என்றால் வலிமை என்று நினைப்பது எளிதான விஷயம். ஆனால் பல ஓரங்கட்டப்பட்ட மக்கள் நெகிழ்திறன் கொண்டவர்கள் என்று முத்திரை குத்தப்படுவது வேறு தாக்கங்களைக் கொண்டுள்ளது. நெகிழ்திறன் மீது கவனம் செலுத்துவது, மக்கள் நெகிழ்தன்மை கொண்டவர்களாக இருப்பது குறித்து பாராட்டுவது, அவர்கள் எதிர்கொள்ளும் பிரச்சனைகளை மூடி மறைத்து, உண்மையான தீர்வுகளைத் தேடுவதைத் தவிர்ப்பதை மற்றவர்கள் எளிதாக்குவது என பல தாக்கங்களைக் கொண்டுள்ளது. இந்த பாட்காஸ்ட் முழுவதும் நாம் விவாதித்தபடி, பொதுவாக நிறமுள்ள பெண்கள் மற்றும் BIPOC பத்திரிகையாளர்கள், பழுப்பு நிறமாக இருப்பதைப் பற்றி பேசுவதைத் தவிர்க்கக்கூடாது. ஆனால், நெகிழ்வு என்ற வார்த்தை இல்லாமல் இதை எப்படி செய்ய முடியும்? இதுதான் நமது தலைக்கு மேல் ஒரு இருண்ட வார்த்தை மேகத்தை உருவாக்குகிறது. சஹாஜ் கோஹ்லி நான் சொல்ல வருவதை கடமையாக வெளிப்படுத்துகிறார், முதல் தொடர் முதலே நீங்கள் இவரை நினைவில் வைத்திருக்கலாம். இவர் பயிற்சியில் இருக்கும் ஒரு மனநல சிகிச்சையாளர் மற்றும் பிரவுன் கேர்ள் தெரபியின் நிறுவனர், இதனை நீங்கள் இன்ஸ்டாகிராமில் காணலாம். புலம்பெயர்ந்தவர்களின் குழந்தைகளுக்கான முதல் மற்றும் மிகப்பெரிய மனநல சமூகமாக இது திகழுகிறது. [இசை மெல்ல மெல்ல மங்குகிறது] அலிஷா துக்கத்தைச் சுற்றி சில பணிகளையும், துக்கத்தைச் சுற்றி சில எழுத்து வடிவிலான படைப்புகளையும் மேற்கொண்டதாக நீங்கள் குறிப்பிட்டுள்ளீர்கள். வரலாற்றையும் தலைமுறைக் கதைகளையும் நீங்கள் அடுத்த தலைமுறைக்கு ஒத்திவைக்கவில்லை என்றால், அவை வெறும் வாய்மொழி வரலாறாகவும், அணுக முடியாத தலைமுறைக் கதைகளாகவும் மாறிவிடலாம். தனிப்பட்ட முறையில், எனக்கு ஒரு விதமான வெறுமையும் சோக உணர்வும் அதிகமாக இருக்கிறது, ஏனென்றால் என் அப்பாவின் குடும்பத்துடன் என்னால் ஒருபோதும் உறவை வளர்த்துக்கொள்ள முடியவில்லை, ஏனென்றால் அவர்கள் இந்தியாவில் இருக்கிறார்கள், அவர்கள் எப்போதும் அங்கேதான் இருக்கிறார்கள். அதனால் அவர்களுடனான எனது உறவு மிகவும் மேலோட்டமானதாகவே இருக்கிறது. சமூக ஊடகங்களிலும், வாட்ஸ்அப் வகையிலும் சில விடுமுறை நாட்களில் அவ்வப்போது வரும் உரைகளின் தொடர்ச்சியை மட்டுமே நான் பார்க்கிறேன், ஆனால் பெரிய அளவில் உறவில் துண்டிப்பு இருக்கிறது. இது என்னை மிகவும் சோகமாக உணர வைக்கிறது, ஏனென்றால் எனது குடும்ப அங்கத்தினர் உண்மையில் நான் யார் என்பதைப் புரிந்துகொள்ள உதவும் என்று நினைக்கிறேன். ஆனால் தூரம் காரணமாக, அவர்களுடன் அர்த்தமுள்ள உறவை என்னால் வளர்த்துக் கொள்ள முடியவில்லை. நான் சிக்கிக்கொண்டது போல் உணர்கிறேன், உண்மையில் அதை எப்படி செய்வது என்று எனக்குத் தெரியவில்லை? மிகவும் தாமதமாகிவிட்டது என்று நினைக்கிறேன். ஒருவேளை அது தவறாக இருக்கலாம். ஆனால் இது நிச்சயமாக என்னை தொந்தரவு செய்யும் ஒரு விஷயமாக இருக்கிறது. சஹாஜ் இது மிகவும் பொதுவாக இருக்கின்ற ஒரு உணர்வு. நான் அதை சோதித்துப்பார்க்க விரும்புகிறேன், அது கஷ்டம் என எனக்குத் தெரியும். ஆனால் இது நம்பமுடியாத அளவிற்கு பொதுவாக இருக்கின்ற ஒரு விஷயம், குறிப்பாக மேற்கு நாடுகளில் வாழும் புலம்பெயர்ந்தோரின் பிள்ளைகளின் மத்தியில் இத்தகைய உணர்வு இருக்கிறது. நான் முழு மனதுடன் அத்தோடு என்னை தொடர்புபடுத்தி பார்க்கிறேன். என் குடும்பத்தில் இரு தரப்பிலும் நான்தான் இளையவன். என் குடும்பத்தில் ஒரு பக்கத்தில் நான்தான் இளையவன், என் குடும்பத்தின் இன்னொரு பக்கம் இருக்கும் நெருக்கமான இளைய உறவினருக்கு நான்தான் இளையவன். இருபக்கமும் எனது பெற்றோர்தான் மூத்தவர்கள் என்பதால், அவர்கள்தான் மூத்த உடன்பிறப்புகள், எனது தாத்தா பாட்டி அனைவரும் இறந்துவிட்டனர். எனது கடைசி தாத்தா சில ஆண்டுகளுக்கு முன்பு இறந்துவிட்டார். அன்றிலிருந்து நான் என் சொந்த துக்கத்தை சமாளித்து வருகிறேன், ஏனென்றால் எவ்வளவு, எத்தனை வாய்வழி கதைகள் மற்றும் பதிலளிக்கப்படாத கேள்விகள் இப்போது என்னிடமிருந்து என்றென்றும் எடுத்துச் செல்லப்பட்டன என்பதை நான் உணர்ந்தேன், ஏனென்றால் என் பரம்பரையில் உள்ள அந்த நபர்களிடம் இனி என்னால் எந்தக் கேள்விகளையும் கேட்க முடியாது. பட்டதாரி பள்ளியில் துயரத்திற்கான எனது ஆலோசனை வகுப்பில் இதைப் பற்றி ஒரு கட்டுரை எழுதினேன். எனவே இந்த உரிமையில்லாத அல்லது சலுகையில்லாத துயரம் இருக்கிறது. எனவே இந்த உரிமையில்லாத துக்கம் உண்மையில் ஒரு மறைக்கப்பட்ட துக்கம் மட்டுமே. இந்த துக்கம் தான் சமூகத்திலோ அல்லது பொது வெளியிலோ உண்மையில் புரிந்துகொள்ளப்படாமலோ, பேசப்படாமலோ, விவாதிக்கப்படாமலோ அல்லது வெளிப்படையாகக் காணப்படாமலோ இருக்கிறது. புலம்பெயர்ந்தவர்களின் பிள்ளைகள் பலர் இந்த மாதிரியான உரிமையற்ற துயரத்தை அனுபவித்து வருகிறார்கள். நீங்கள் மிதப்பதைப் போலவும், உங்கள் சொந்த வரலாற்றுடன் இணைக்கப்படாதவர்களாகவும் இருப்பது மிகவும் உண்மையான விஷயம். இதற்குக் காரணம், ஒருவேளை பெற்றோர்கள், தாத்தா பாட்டி, உங்களின் உறவினர்களின் அணுகல், மொழித் தடைகள் காரணமாக இருக்கலாம். என் அப்பா உறவில், என் அப்பாவின் அம்மா உயிருடன் இருந்தபோதும் கூட, மொழித் தடை இருந்ததால், என்னால் அவருடன் சரியாக உரையாட முடியவில்லை. உள்ளுக்குள் எனக்கு அவமானமாக இருக்கிறது. ஆகவே, என் அகம் சார்ந்த அவமானம் என்னிடமிருந்து பிரித்த விஷயங்கள் தந்த இந்த வருத்தத்துடன் இப்போது நான் சரிசெய்து கொள்கிறேன். நான் 30 வயதின் ஆரம்பத்தில் இருக்கிறேன். ஆனால் எனது விடலைப் பருவம் மற்றும் இளமைப் பருவத்தின் பெரும்பகுதியில், நான் எனது கலாச்சாரத்தை புறக்கணித்தேன், எனது பூர்வீகத்தை நான் புறக்கணித்தேன், எனது குடும்ப உறவை நான் அணுகவில்லை, எனது குடும்பத்திலேயே மேற்கில் பிறந்த முதல் நபர் நான்தான். நான் யார் என்பதற்கு இந்த வெவ்வேறு காரணிகள் மற்றும் தாக்கங்கள் அனைத்தையும் நான் கடந்து வந்தேன். இப்போது எனக்கு வயதாகிவிட்டது, திருமணமாகிவிட்டது, எதிர்காலத்தில் ஒரு குடும்பத்தைத் தொடங்கப் போகிறேன், என்னுடைய உள்முகமான அவமானம் என்னிடமிருந்து எவ்வளவு எடுத்தது மற்றும் அது எப்படி இருந்தது என்பதை நான் சரிகட்டுகிறேன். எனவே, இந்த உறுதியான ஆதாரங்களின் பற்றாக்குறை, மீண்டும், காலனித்துவம் காரணமாக, அழிக்கப்பட்டதன் காரணமாக, விஷயங்களை எழுத வேண்டாம் என்றும், வாய்வழி கதைசொல்லல், கதைசொல்லல் மூலம் மட்டுமே விஷயங்களை கூறப்பட வேண்டும் என்று நம்மில் பலர் கற்பிக்கப்பட்டுள்ளதால், நிறைய விஷயங்கள் காணப்படவில்லை. நீங்கள் சொன்னது போல், நம்மில் பலர் காணாமல் போன துண்டுகளை கண்டுபிடிக்க முயற்சிக்கிறோம். யாரேனும் எப்போதாவது ஒரு புதிரைச் செய்துவிட்டு, அதில் மூன்று முதல் ஐந்து துண்டுகளை நீங்கள் தொலைத்துவிட்டீர்கள் என்றால், அது மிகவும் ஏமாற்றமளிக்கும் விஷயமாகிவிடும், இதை எப்போது முடிக்க முடியும்? உண்மையில் இதை நான் எப்படி முடிக்கப்போகிறேன் என்பது மிகவும் குழப்பமான உணர்வாக இருக்கும். அலிஷா எனது அடையாளத்தையும், எனது 20களில் நான் எந்தளவுக்கு பரிணாம வளர்ச்சியடைந்துள்ளேன் என்பதையும் நான் நினைக்கும் போது, தனித்து நிற்கும் ஒன்று நெகிழ்திறன்தான். நான் வளரும்போது, தீவிரமாக எடுத்துக் கொள்ள இரண்டு மடங்கு கடினமாக உழைக்க வேண்டியிருக்கும் என்று என்னிடம் சொல்லப்பட்டது என்று நினைக்கிறேன். எனக்கு பொன்னிற முடி இல்லாததால் ஒரு அறைக்குள் நான் பேச வேண்டியிருந்தது. எனக்குக் கிடைத்த இந்த பெற்றோரின் அறிவுரைகளில் பலவும் என்னைச் சூழ்ந்திருந்த முறையான அடக்குமுறையின் விளைவாகவும், என் பெற்றோர்கள் பார்த்ததையும் அவர்கள் போராடிய விஷயங்களை அடிப்படையாகக் கொண்டதுதான் என நான் நினைக்கிறேன். ஆனால், இவ்வளவு நெகிழ்ச்சியுடன் இருப்பதில் ஏதோ ஒரு பிரச்சனை இருக்கிறது என்று நினைக்கிறேன். சொல்லப்பட்ட இந்த விஷயங்களை பற்றிய உங்கள் எண்ணங்கள் என்ன, நாம் அதை பின்பற்றி செல்ல வேண்டுமா அல்லது அவற்றை நாம் கடந்து செல்ல வேண்டுமா என்பதுதான், ஏனென்றால் எனது கருத்து முக்கியமானது மற்றும் எனது கதை சொல்லத் தகுந்தது என்பதை மற்றவர்களுக்கு நிரூபிக்க முயற்சிப்பது எனக்கு எப்போதும் ஒருவிதமான சோர்வைத் தருகிறது. சஹாஜ் ஆம், இது நிச்சயம் பிரச்சனைக்குரிய விஷயம்தான். நாங்கள் சொன்னது போல் நம்மில் பலருக்கு இத்தகைய கதைகள் சொல்லப்படுகின்றன, நமக்கு ஏன் இத்தகைய கதைகள் சொல்லப்படுகிறது என்றால், நமது பெற்றோர் அல்லது நமது தாத்தா பாட்டி அல்லது நமது முன்னோர்கள் இந்த கதைகளை அனுபவித்திருக்கிறார்கள், நீங்கள் சொன்னது போல், இதற்கு காரணம் என்னவென்றால் குறிப்பிட்ட மக்கள் மீது நடத்தப்படும் அமைப்பு ரீதியான ஒடுக்குமுறை, நெகிழ்திறன் தேவைப்படுகிற கட்டமைப்பு அமைப்புகள் மற்றும் ஓரங்கட்டப்பட்ட மக்கள். இவற்றை கடந்து வருவது நம்மில் பலரை வலிமையாக்குகிறது, உண்மையில் நம்மை அதிக உற்பத்தித் திறன் கொண்டதாக ஆக்குகிறது, உண்மையில் நம்மை மிகவும் விரும்பக்கூடியவர்களாகவும், திறமையானவர்களாகவும், இவை அனைத்தையும் செய்யக்கூடியவர்களாகவும் ஆக்குகிறது. மீண்டும், இந்த அமைப்பு ரீதியான ஒடுக்குமுறையும் அமைப்புகளும் நடைமுறையில்தான் இருக்கின்றன. இதனைத் தகர்ப்பது நமது மன ஆரோக்கியத்தின் மீதான நமது சுய மதிப்பின் மீதான நமது சுய கருத்தையும் பாதிக்கிறது என்கிற விஷயத்தை மாற்றியமைத்து, அவற்றைப் புரிந்து கொள்ள வேண்டும். தொடர்ந்து நம்மை நாம் நிரூபிக்க வேண்டிய மனிதர்கள் அல்ல. அதனால்தான் இந்த முழு உரையாடலும், சொந்தம் என்ற உணர்வுக்காக வலிக்கிறது, ஏனென்றால் நீங்கள் சொந்தம் என்ற உணர்வைக் கண்டால், உங்களைப் போலவே தோற்றமளிக்கும் ஒரு சமூகத்தை அல்லது உங்களுடன் தொடர்புபடுத்தி பார்க்கும் மக்களை நீங்கள் கண்டால், உங்கள் மனதில் ஒரு அமைதியை உணர ஆரம்பித்துவிடுவீர்கள். இந்த அமைதிதான் உங்களை நிதானப்படுத்துகிறது, ஏனென்றால், மற்றவர்களுடன் தொடர்பு கொள்ள வேண்டிய அவசர உணர்வை நீங்கள் இனி அனுபவிக்க மாட்டீர்கள், உங்கள் அனுபவங்களுடன் தொடர்புபடுத்தக்கூடிய பிறரைக் கண்டுபிடிக்க அவசரப்படமாட்டீர்கள். எனவே அதிகாரம் பெற்று இதனைத் தகர்க்கும் இந்த யோசனை நமது சுய உணர்வை அழிக்கிறது, இருப்பது மற்றும் வாழ்வது என்பதை விட செய்யணும், செய்யணும், செய்யணும் என்ற இந்த யோசனையைச் சுற்றியே நம் சுய கருத்தை உருவாக்கத் தொடங்குகிறோம். எனவே அதிகாரம் பெற்று இதனைத் தகர்க்கும் இந்த யோசனை நமது சுய உணர்வை அழிக்கிறது, இருப்பது மற்றும் வாழ்வது என்பதை விட செய்யணும், செய்யணும், செய்யணும் என்ற இந்த யோசனையைச் சுற்றியே நம் சுய கருத்தை உருவாக்கத் தொடங்குகிறோம். அதனால்தான் உங்களைப் போன்ற சமூகங்களைக் கண்டுபிடிப்பது, பல்வேறு இடங்களில் இருக்கும் ஒரு மனிதனாக ஓய்வெடுக்கவும், நமது சொந்த தகுதியை உருவாக்கவும் நமக்கு அனுமதி அளிக்கிறது. நாம் முழுமையாக இருப்பது போல் உணராவிட்டாலும் கூட. [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா ஆமாம், எனக்கு இது மிகவும் தொடர்புடையதாகத் தெரிகிறது, ஏனென்றால் நான் இளங்கலை முடித்ததிலிருந்து தொடர்ந்து நினைக்கிறேன், எனக்கு எப்போதும் வேலை இருப்பதை உறுதிசெய்வது ஒரு வகையான எலிப் பந்தயமாக இருக்கிறது, நான் எப்போதும் என் வேலையில் என்னை நிரூபித்துக்கொண்டிருக்கிறேன், புதிய பொறுப்புகளை ஏற்றுக்கொள்கிறேன், சற்று இடைநிறுத்த சிறிது நேரம் கூட ஒதுக்காமல், பல செயல்திட்டங்களை எடுத்துக்கொண்டே இருக்கிறேன். ஏனென்றால் எனக்கு பல வருமான ஆதாரங்கள் தேவை, ஏனென்றால் என் பெற்றோர் என்னைப் பற்றி நல்லதாக உணர வேண்டும், என் மகள் X, Y, Z, செய்கிறாள் என்று அவர்கள் சொல்ல வேண்டும், அது நிலையானதாக இருக்க வேண்டும். இப்போது நினைத்துப் பார்க்கும்போது அதுவும் சுயமாக திணிக்கப்பட்டதாகவே நான் நினைக்கிறேன். ஆனால், என்னை நிரூபித்துக் கொள்ள நான் தொடர்ந்து வேலை செய்ய வேண்டும் என்ற உள்ளுணர்வில் இருந்துதான் இது வருகிறது. எப்படி இருக்கும்? என்பதுபோல் சில வரிகள் எழுதியிருந்தீர்கள். நான் உங்களிடம் கேட்கும் இறுதி கேள்வி இதுதான் என்று நினைக்கிறேன். நீங்கள் எழுதிய ஒரு விஷயம் எனக்கு ரொம்ப பிடிக்கும், அதை நீங்கள் ட்விட்டரில் எழுதினீர்கள் என்று நினைக்கிறேன். நீங்கள் எங்கு எழுதினீர்கள் என்று எனக்கு சரியாக நினைவில் இல்லை. விவரிக்க முடியாத வலி மற்றும் துக்கம் நம்பப்படுவதற்கு உரக்க ஒலிக்க வேண்டிய அவசியமில்லை என்றால் என்ன செய்வது? அவ்வாறிருந்தால் எப்படி இருக்கும்? என்பதுபோல் சில வரிகள் எழுதியிருந்தீர்கள். சஹாஜ் இது மிகவும் நல்ல கேள்வி. அது எப்படி இருக்கும் என்பதை நாம் அனைவரும் இன்னும் கண்டுபிடிக்க முயற்சிக்கிறோம் என்று நினைக்கிறேன். பொதுவாக, உங்கள் உண்மை முக்கியமானதாக நான் நினைக்கிறேன், மேலும் நான் அந்த வாக்கியத்தை எழுதிய விதத்தின் பின்னணியில் இது நிரூபிக்காமல் ஏற்றுக்கொள்ளப்படும் என்றும் நினைக்கிறேன். நான் எழுதிய அந்த வாக்கியம் நெகிழ்திறனைப் பற்றியது, BIPOC நிற மக்கள், ஓரங்கட்டப்பட்ட சமூகங்களுக்கு எதிராக கட்டமைக்கப்பட்ட மற்றும் அடுக்கப்பட்ட இந்த அமைப்புகளைப் பற்றி பேசுகிறது. நான் ஏதோ ஒரு விஷயத்திலேயே மூழ்கி கிடக்காமல், மற்றவர்களையும் மூழ்கச் சொல்லாமல், இவ்வாறுதான் எனது வாடிக்கையாளர்களிடமும் பணிகளை மேற்கொள்கிறேன். "ஆஹா, நான் மிகவும் நெகிழ்திறனுடன் இருக்கிறேன்," அல்லது "ஆஹா, அந்த நபர் மிகவும் நெகிழ்திறனுடன் இருக்கிறார்," என்பதற்குப் பதிலாக, அவர்கள் வாழும் அந்த அமைப்புகளில் உள்ளவர்களைப் பற்றி நாம் உண்மையில் சிந்திக்க வேண்டும். மேலும், அந்த நபர் ஏன் தொடர்ந்து நெகிழ்திறனை தட்ட வேண்டும்? நாம் ஏன் தொடர்ந்து வலுவாக இருக்க வேண்டும் என்று நினைக்கிறோம்? உங்களுக்கு தெரியும், மென்மையாக இருப்பது, நிதானமாக இருப்பது மற்றும் ஓய்வு, இவை அனைத்தும் பலம், இவை அனைத்தும் மனிதர்கள் தைரியமாகவும் இயல்பாகவும் வாழ்வதற்கான விஷயங்கள். ஆனால், நாம் வாழும், நமக்கு எதிராக அடுக்கப்பட்ட அமைப்புகளால் நம்மில் பலரால் அந்த நிலைகளை அடைய முடியவில்லை. ஆகவே, நம்புவதற்கு குரல் சத்தமாக இருக்க வேண்டிய அவசியமில்லை என்று நான் நினைக்கும் போது, அதை நிரூபிக்க வேண்டிய அவசியமின்றி, நாம் கேட்கக்கூடிய, ஏற்றுக்கொள்ளக்கூடிய, நம் அனுபவங்கள் எதுவாக இருந்தாலும் அவற்றை நம்பக்கூடிய இடங்களைக் கொண்டிருப்பதுதான் அர்த்தம் என்று படுகிறது. அலிஷா இது சுவாரஷ்யமாக இருக்கிறது. நம்புவதற்கு நமது குரல் சத்தமாக ஒலிக்க வேண்டிய அவசியமில்லை என்று நீங்கள் கூறுகிறீர்கள். நான் இருக்கும் தொழிலை நான்தான் தேர்வு செய்தேனா என்று அடிக்கடி நினைத்து பார்த்திருக்கிறேன், ஏனென்றால் இந்தத் தொழிலில் உங்கள் குரலை நீங்கள் பயன்படுத்த வேண்டும், உண்மையில் இந்த மாதிரி அல்லது சில நேரங்களில் அது எழுதப்பட்ட வார்த்தையின் சக்தியாக இருக்கும். ஆனால் இதில் எனது பங்கு என்னவென்று நான் நினைக்கிறேன் என்றால், நான் எப்போதும் தொடர்பு மூலம் ஏதாவது ஒன்றை நிரூபிக்க வேண்டும், மேலும் அது மிகவும் பொதுப்படையான ஒரு வழியாக இருக்கிறது. சில சமயங்களில் நான் ஒரு பத்திரிக்கையாளராகத் தேர்ந்தெடுத்ததற்குக் காரணம் என்னவென்று எனக்குத் தெரியாது. ஆனால் இதை பற்றி சிந்திப்பதற்கு சுவாரஸ்யமாக இருக்கிறது. சஹாஜ் நானும் அப்படித்தான், சரியா? நான் ஏழு வருடங்கள் ஊடகத்துறையில் பணிபுரிந்தேன், பின்னர் மனநலத் துறைக்கு மாறினேன். ஆனால் பின்னர் மனநலத் துறைக்கு மாறினாலும் நான் ஒரு பெரிய சமூக ஊடக தளத்தைத் தொடங்க வேண்டியதாயிருந்தது, அங்கு நான் தினமும் எனது குரலைப் பயன்படுத்துகிறேன். அது எங்கிருந்து வருகிறது என்பது குறித்து நான் அடிக்கடி சரிக்கட்டி கொள்கிறேன். அமைதியாகவும் பொறுமையாகவும் எனக்கு வாழத் தெரியவில்லை. என்னைப் பொறுத்தவரை, தங்களுக்கு ஆதரவாக வாதிடுவதற்கு வசதியாக இல்லாதவர்களுக்காக இது மிகவும் வாதிடுகிறது மற்றும் போதுமான கவனம் செலுத்தப்படாத சொல்லப்பட வேண்டிய கதைகளை இத்தளம் பகிர்கிறது. [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா பேசும் சக்தி இல்லாதவர்களின் மன ஆரோக்கியத்திற்காக சஹாஜ் பேச முடியும் என்பதை கேட்பதற்கே மிகவும் உற்சாகமாக இருக்கிறது. அதேபோல, காப்பக உலகில், இங்கு யாருக்கு அதிகாரம் உள்ளது என்பதை ஆராய்ந்து, அதைப் பயன்படுத்துவதற்கு அவர்களைப் பொறுப்பேற்கச் செய்ய வேண்டும். கடந்த காலத்தைப் பற்றிய நமது விளக்கத்தில் மேலும் பலதரப்பட்ட குரல்களை எவ்வாறு கொண்டு வருவது என்பது பற்றிய ஆழமான பிரதிபலிப்புக்கு க்வில்லிம் காப்பகத்தை தொடக்கப் புள்ளியாக நாம் பயன்படுத்தலாம். எந்த ஊடகங்கள் மற்றும் வரலாறுகள் மதிப்புமிக்கவை மற்றும் பாதுகாக்கத் தகுந்தவை என்று கருதுவதற்கு நாம் யாரைத் தேர்ந்தெடுக்கிறோம்? எனது பாரம்பரியம் மற்றும் எனது முன்னோர்களின் வரலாறுகள் பற்றிய எனது சொந்த புரிதலை நான் எவ்வாறு காலனித்துவ நீக்கம் செய்வது? இப்போது, இந்த க்வில்லிம் காப்பகத்தை நான் எவ்வாறு பிரித்தேன் என்பது பத்திரிக்கையில் எனது பணியின் மூலம் தெரிவிக்கப்பட்டுள்ளது, இது தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்த பிற நிபுணர்களுடன் கனடிய ஊடகங்களில் நிறமுள்ள பெண்களாக அவர்களின் அனுபவங்களைப் பற்றி பேச அனுமதித்தது, அவர்களுக்கும் க்வில்லிம் புராஜெக்ட்டுக்கும் எந்த சம்பந்தமும் இல்லை, ஆனால் பயன்படுத்தப்படாத குரல்களைப் பரப்புவது மற்றும் பகிர்வது பற்றி அவர்கள் எப்படி நினைக்கிறார்கள் என்பதைப் பற்றி அவர்களிடம் பேசுவது நீண்ட கலந்துரையாடலாக செல்லலாம். இது தூசி படியும் மற்ற ஆராய்ச்சிகளை எவ்வாறு அணுகக்கூடியதாக மாற்றுவது என்பதைப் பற்றி நூலகர்களும் கல்வியாளர்களும் சிந்திக்கத் தொடங்குவதற்கு உதவும். எனவே நிச்சயமாக, நான் ஆர்த்தி படேலுடன் பேச வேண்டியிருந்தது. அவர் தீதிஹுட்டின் இணை நிறுவனர் ஆவார். 'தீதி' என்றால் ஹிந்தியில் 'சகோதரி' என்று பொருள். எனவே தீதிஹுட் என்பது சகோதரத்துவம் ஆகும், இது கனடா முழுவதிலும் உள்ள படைப்புத் தொழில்களில் தெற்காசியப் பெண்களின் சேகரிப்பு ஆகும், ஊடகங்கள் முதல் இசை, திரைப்படம் மற்றும் காட்சி கலைகள் வரை என பல விதமான சேகரிப்புகள் இவை. ஆர்த்தி CBC -இல் பொழுதுபோக்கு மற்றும் கல்விக்கான மூத்த தயாரிப்பாளராகவும் பணிபுரிகிறார். அலிஷா ஆனால் எங்கள் ஆன்லைன் அடையாளங்களில் சமூக ஊடகங்கள் எவ்வாறு பங்கு வகிக்கின்றன என்று நினைக்கிறீர்கள்? எங்களைப் போன்ற இரண்டாம் தலைமுறை பிள்ளைகள் நிறைய போராட முடியும் என்று நான் நினைக்கிறேன்-அப்படியென்றால் அதன் உண்மையான அர்த்தம் என்ன? அது கொடுக்கும் வெளிச்சம் என்ன? தனிப்பட்ட முறையில் நான் என் பழுப்பு நிறத்தை அதிகம் தெரிய வைக்க முயற்சிப்பதாக நினைக்கிறேன். நிறைய வட்டாரங்களில் பழுப்பு நிறத்தவர் அதிகமாக இல்லாதிருப்பதை நான் பார்த்திருக்கிறேன். இல்லை, நான் இந்தியன், நான் பழுப்பு நிறத்தவர் என்பதை சமூகத்திற்கு நிரூபிக்க முயற்சிப்பதாக நான் பலமுறை நினைக்கிறேன். இப்போது எனக்கு வயதாகிவிட்டது, என் அடையாளத்தின் சில பகுதிகள் குறித்து நான் வெட்கப்படவில்லை, உண்மையில் நான் அந்த வகையான முன்னணியில் நிறைய வளர்ந்திருக்கிறேன் என்று நினைக்கிறேன். அதற்காக சமூக ஊடகங்களுக்கு நன்றி சொல்லலாம் என்று நினைக்கிறேன். உங்கள் கருத்து என்ன, ஆன்லைனில் நாம் எப்படி இருக்க விரும்புகிறோம் என்று வரும்போது, அது நமக்கு உதவியாக இருக்கிறது என்று நினைக்கிறீர்களா அல்லது நமக்குத் தடையாக இருக்கிறது என்று நினைக்கிறீர்களா? ஆர்த்தி இது மிகவும் சுவாரஸ்யமான கண்ணோட்டம் என்று நான் நினைக்கிறேன், அதுவும் குறிப்பாக அடையாளத்தைப் பற்றி பேசும்போது, ஏனென்றால் என் அனுபவத்தில் தெற்காசியர்கள் மத்தியில் இது மிகவும் மறைவாகவே இருந்தது என்று நினைக்கிறேன். மேலும் சுவாரஸ்யமான விஷயம் என்னவென்றால், சமூக ஊடகங்களிலும், அது அப்படியே இருந்தது. என்னைப் பொறுத்தவரை, நான் கொஞ்சம் கண்டிப்பான குடும்பத்தில் வளர்ந்தேன், அதில் பெற்றோர்கள், என்னை கிளப்புக்கு செல்லவோ, குடிக்கவோ, புகைபிடிக்கவோ அல்லது இவற்றில் எதனையும் செய்யவோ என்னை அனுமதிக்கவில்லை. நான் கிளப்பிற்கு செல்வேன், வெளியே செல்வேன், ஆனால் எனது வாழ்க்கையின் அந்த பகுதியை சமூக ஊடகங்களில் பகிர்ந்து கொள்ள மாட்டேன். மது அருந்துவதுதான் எனக்கு ஒரு பெரிய விஷயமாக இருந்தது, அது இப்போது எனக்கு மத ரீதியான விஷயமாக தெரியவில்லை. ஆனால் நான் வளரும் அந்த நேரத்தில், அது தடைசெய்யப்பட்ட ஒரு விஷயமாக பார்க்கப்பட்டது. எனக்கு இன்னும் நினைவிருக்கிறது, அந்த நாட்களில் நான் ஃபேஸ்புக்கில் இருந்தபோது, எனது நண்பர்கள் பல்கலைக்கழகம், பார்ட்டியில் இருந்து இத்தகைய வீடியோக்களை பதிவேற்றுவார்கள், அப்போது நான், "ஹேய், என்னை டேக் செய்யாதே, என்னை போஸ்ட் செய்யாதே" என்று சொல்வேன். பெரிய சமூகத்திற்காக, குறிப்பாக மதச் சமூகத்தின் ஒரு பகுதியாக நான் அப்படி என்னை காட்டிக்கொள்ள வேண்டியிருந்தது. மந்தீர் அல்லது கோயில் சமூகத்தை கொண்டிருப்பதன் மூலம், மக்கள் என்னை எப்போதும் கவனிப்பதாகவும், உற்று நோக்குவதாகவும் நான் உணர்ந்தேன். நீங்கள் தெற்காசியப் பெண்ணாக இருந்தால், நீங்கள் எப்போதும் கண்காணிக்கப்படுகிறீர்கள் என்ற ஒரு கருத்து இருந்தது. சமூக ஊடகங்கள் இன்னும் அதை பெரிதுபடுத்தி காண்பித்தன, ஏனென்றால் அதில் எனக்குத் தெரிந்தவர்கள் அல்லது என் வட்டாரத்தில் உள்ளவர்கள் மட்டுமல்ல, அதில் பல விஷயங்கள் வெளிப்படையாக இருந்தன. எனவே இதைப் பற்றி நான் யோசித்துக்கொண்டிருந்தபோது, பல்கலைக்கழகத்தில் படிக்கும்போது எனக்கு பேஸ்புக் கிடைத்ததைப் பற்றி யோசித்துப் பார்த்தேன். எல்லா விஷயங்களையும் எல்லோரிடமிருந்தும் மறைத்தேன், எனக்குத் தெரிந்த பழுப்பு நிறத்தவரான அத்தை அல்லது என் கண்களுக்கு குளிர்ச்சியாக இல்லாத வயதான உறவினர் அல்லது எல்லாரையும் பிளாக் செய்தேன். அப்போதுதான் அந்த அடையாளத்தை எனக்காக நான் காப்பாற்ற முடியும் என்று நினைத்தேன். ஏனென்றால், நீங்கள் யார், உங்கள் பழுப்பு நிறம் என்ன, உலகிற்கு நீங்கள் எதைக் காட்ட விரும்புகிறீர்கள், என்ன செய்யக்கூடாது என்பதைக் கண்டுபிடிப்பதில் நிறையப் போராட்டம் இருக்கிறது. ஆனால் அது இப்போது ஒரு பெரிய விஷயமாக மலர்ந்திருக்கிறது என்று நினைக்கிறேன். நாம் இதுவரை இருந்ததை விட மிகப் பெரிய தெற்காசிய சமூகத்தின் ஒரு பகுதியாக இருக்கிறோம் என்று நான் நம்புகிறேன். உங்கள் பெற்றோர் வளர்ந்த கிராமங்கள் அல்லது உங்கள் பெற்றோர் பின்பற்றும் மதம் அல்லது சிலருக்கு, ஜாதி அல்லது நமது பெற்றோருக்கு தான் வளர்ந்த சமூகம் எதுவாக இருந்தாலும், அந்த சமூகத்தின் பெரும்பகுதியின் மீது எப்போதுமே உண்மையில் கவனம் செலுத்துகிறோம். ஆனால் தீதிஹுட் அல்லது தெற்காசிய சமூகங்கள் கூட, இப்போது அது மிகவும் பெரியதாக உள்ளது, இப்போது நாம் மிகவும் வித்தியாசமான மட்டத்தில் உள்ளவர்களுடன் இணைந்திருக்கிறோம், குறிப்பாக அடையாளம் மற்றும் அடையாளத்துடன் போராடுவது போன்ற விஷயங்களைப் பற்றி நாம் சிந்திக்கும்போது, செய்தி அறையில் அல்லது டேட்டிங்கிற்கு வெளியே நீங்கள் யார் என்பதை சமநிலைப்படுத்த முயற்சிக்கும்போது, இவ்வாறு எதுவாக இருந்தாலும் நாம் மிகவும் வித்தியாசமான மட்டத்தில் உள்ளவர்களுடன் இணைந்திருக்கிறோம். அந்த சமூகம் இயற்கையாக வளராத வகையில் வளர இது அனுமதிக்கிறது. எனவே என்னைப் பொறுத்தவரை, இதை பார்ப்பதற்கு சுவாரஸ்யமாக இருக்கிறது, நான் என்ன நினைக்கிறேன் என்றால் - நான் எப்போதும் என் அடையாளத்தை நிறைய மறைத்துவிட்டேன். இப்போது எனக்கு இதுதான் நான் என தெரிகிறது. ஆனால் ஒரு ஸ்டீரியோடைப்பிக்கல் குஜராத்தி நபர் எப்படி இருப்பார் என்று எனக்குத் தெரியவில்லை, ஏனென்றால், இப்போது என் வாழ்க்கையின் எல்லா வகையான பகுதிகளிலும் எனக்கு தாக்கங்கள் உள்ளன. ஆனால் சமூக ஊடக அம்சம் தெற்காசியராகர்கள் உடனும் பெரிய, பலதரப்பட்ட சமூகத்தை உருவாக்க அனுமதித்துள்ளது. அலிஷா வேலையைத் தாண்டி பார்த்தோமேயானால், தீதிஹுட், இது நீங்களும் உங்கள் இணை நிறுவனர்களும் உருவாக்கிய நம்பமுடியாத நெட்வொர்க் என்று நினைக்கிறேன். தனிப்பட்ட முறையில் தீதிஹூட் பற்றி எனக்கு மிகவும் பிடித்தமான விஷயம் என்னவென்றால், அனைத்து பழுப்பு நிற பிள்ளைகளும் மருத்துவர்கள் மற்றும் வழக்கறிஞர்கள் மற்றும் பொறியாளர்கள் என்ற பரப்புரையை பொய்யாக்கி, அவர்கள் கையெழுத்து எழுதுபவர்கள், கிராஃபிக் டிசைனர்கள் மற்றும் எழுத்தாளர்களாகவும் இருக்கிறார்கள் என்று பறைசாற்றுகிறது. மேலும், நம்மில் பலர் அத்தகைய வேலையைச் செய்கிறோம். எனவே நாம் அனைவரும் இவ்வாறு இருப்பதைப் பார்ப்பதற்கு மகிழ்ச்சி அளிக்கிறது. ஆர்த்தி நான் எப்போதும் அனுபவித்திடாத மிகப்பெரிய விஷயம் ஒன்று இருக்கிறது. நான் 10 ஆண்டுகளுக்கு முன்பு பட்டம் பெற்றேன் மற்றும் தீதிஹுட்டின் இணை நிறுவனர்கள், நாங்கள் அனைவரும் ஒன்றாக டொராண்டோவில் உள்ள பத்திரிகை பள்ளிக்குச் சென்றோம், அது மிகவும் வித்தியாசமான நகரமாகும். ஆனால் பிறகு நாங்கள் பத்திரிகை துறையில் இறங்கியதும், அதன் உண்மைத்தன்மை எங்கள் புராஜெக்ட்டில் பிரதிபலிக்கவில்லை, ஊழியர்களுக்கும் சரி மாணவர்களுக்கும் சரி. எனவே எங்களைப் பொறுத்தவரை, உதவுவதற்கு இப்போது இதை உருவாக்குவோம் என்று எதுவும் இல்லை. பல வருடங்களாக, வருடக்கணக்காக உட்கார்ந்து எடுத்த யோசனைதான் இது. நாங்கள் இதை கூடுதலாக அறிமுகப்படுத்தியபோது, அந்த நேரத்தில், மிகப்பெரிய விஷயம் என்னவென்றால், நாங்கள் ஏற்கனவே அந்த தொழில்துறையில் வேலை செய்து கொண்டிருந்தோம், குறிப்பாக நிக்கியும் நானும், நாங்கள் பல நிகழ்ச்சிகளுக்கு சென்றோம், மாநாடுகளுக்குச் சென்றோம், செய்தி நிகழ்ச்சிகளுக்குச் சென்றோம், அங்கே அதே மக்களை மீண்டும் மீண்டும் பார்த்தோம், ஆனால் எங்களுக்குள் உரையாடல்கள் எதுவுமே இல்லை. அது வேடிக்கையாக இருந்தது, ஏனென்றால் எனக்கு முந்தைய தலைமுறையினர், வயதான தெற்காசியப் பெண்களிடம் நான் பேசும்போது, அவர்கள் தீதிஹூட் பற்றி அதே கருத்துக்களை வழங்கினர், ஏனென்றால் அது அவர்களுக்குப் பிடித்திருந்தது. ஆனால் அவர்கள் என்னிடம் அதிகம் சொன்ன விஷயம் என்னவென்றால், நாங்கள் இந்தத் துறையில் இருந்தபோது, எல்லாம் போட்டியாக இருந்தது, ஒரு செய்தி அறையில் எங்களில் ஒருவர் மட்டுமே இருக்க முடியும், நாங்கள் அனைவரும் ஒருவருக்கொருவர் வேலைக்காக போராடுவோம், செய்திக்காக போராடுவோம், அது இனி இல்லை. மேலும் அது பல சமூக ஊடகங்களுடன் தொடர்புடையதாக இருக்கிறது. இந்த வித்தியாசமான படைப்புத் தொழில்கள் மற்றும் நெட்வொர்க்கிங் அனைத்திலும் உள்ள ஒருவருக்கொருவர் உதவுதல், இன்டர்ன்ஷிப் மற்றும் இடங்கள் மற்றும் வேலை வாய்ப்புகளைப் பெறுதல் மற்றும் சமூகத்திற்கு உதவுதல் ஆகியவற்றுக்கு இடையேயான இடைவெளியைக் குறைக்க இதனால் முடிந்தது, ஏனென்றால் இதன் முழு யோசனையும் சமூகத்தைப் பற்றியும், சமூகம் என்றால் என்ன என்பதை பற்றியும், அந்த சமூகத்தை எப்படி பராமரிப்பது என்பதை பற்றியுமாக இருக்கிறது. எனவே நமக்கு இருக்கும் ஒரு பெரிய கேள்வி என்னவென்றால், நாம் அனைவரும் ஏன் ஒருவருக்கொருவர் பேசிக்கொள்வதில்லை? அந்த தடையை உடைப்பது ஏன் மிகவும் கடினமாக இருக்கிறது? நாம் இப்போது போட்டியில் இல்லை. ஒன்றுக்கும் மேற்பட்ட தெற்காசிய நபர்களைக் கொண்ட செய்தி அறைகள் அல்லது ஸ்டுடியோக்களில் நாம் இருக்கிறோம். அதுவும் சில நேரங்களில், எப்போதும் இல்லை. ஆனால் இப்போதும் ஏன் அது கடினமாக உள்ளது? அந்தத் தடையை உடைப்பதில் நிறைய விஷயங்கள் இருக்கிறது என்பதை நிறைய யோசித்து புரிந்து கொண்டேன். உண்மையில் சமூகத்திற்குச் சென்று அவர்களுக்கு என்ன வேண்டும் என்று கேட்கிறார்கள். தீதிஹூட்டை தொடங்குவதற்கு முன், நாங்கள் உண்மையில் 20 தெற்காசிய நபர்களை சந்தித்து, இதை பற்றிச் சொல்லி, இதுபோன்ற ஒன்றை உருவாக்கினால், இந்த சமூகத்திலிருந்து உங்களுக்கு என்ன வேண்டும் என்று கேட்டோம்? அப்போதுதான் எங்களுக்கு நல்ல கருத்து ஒன்று கிடைத்தது. அப்போதுதான், தீதிஹுட் என்பதன் சொந்த நோக்கத்தை கூட நாம் நிறைய மாற்ற வேண்டியிருந்தது, மேலும் இது முக்கியமான சமூக கட்டமைப்பு என்று நான் நினைக்கிறேன், ஏனென்றால் நீங்கள் ஒரு சமூகத்தை உருவாக்கும்போது, சமூகம் என்ன விரும்புகிறது என்பதை நீங்கள் அறிந்து கொள்ள வேண்டும். நான் இங்கே சும்மா உட்கார்ந்து கொண்டு, ஆமாம், நெட்வொர்க்கிங் நன்றாக இருக்கிறது என்று சொல்ல முடியும். இந்த தீதிகள் அனைவருக்கும் இப்போது வேலைகள் உள்ளன. ஆனால் இதன் குறிக்கோள் அதுவல்ல, சமூகம் எதை விரும்புகிறது என்பதைக் கண்டுபிடிப்பதே இதன் குறிக்கோள். அதைத்தான் நாங்கள் செய்தோம். நிகழ்வுகளுக்கு நான் சென்றிருக்கிறேன், அங்கு இருக்கும் மக்கள் ஒரே மாதிரியாக புலம்புவார்கள், ஏனென்றால் அவர்களுக்கு இதுபோன்ற எதுவும் இல்லை. அந்த விஷயத்தில் இது மிகவும் நன்றாக இருக்கிறது. அதுவே, எனக்கு மிகவும் நிறைவான விஷயம். ஏனென்றால், நான் எப்போதும் ஒன்றை பற்றி நகைச்சுவையாக பேசுவேன், தெற்காசியர்களை ஒரே அறையில் பார்ப்பது என்றால் அது திருமணமாகத்தான் இருக்கும் என்று. அலிஷா எனவே ஒரு புள்ளிவிவரத்துடன் உரையாடலை முடித்துக் கொள்ளலாம். ஆனால், நிச்சயமாக, சில StatsCan விஷயங்களைப் பார்க்கும்போது, தெற்காசிய மக்கள் கனடாவின் நிற மக்கள்தொகையில் கால் பகுதி வகிக்கின்றனர். இது கனடாவின் மக்கள் தொகையில் 5.6% ஆகும். இது ஒரு குறிப்பிடத்தக்க எண்ணிக்கை. எனவே நாம் எல்லா இடங்களிலும் இருக்கிறோம், ஆனால் சரியாக—நீங்கள் நெட்வொர்க்கிங் நிகழ்ச்சிகளுக்குச் செல்லும்போது அல்லது நீங்கள் ஒரு செய்தி அறையில் அல்லது ஆய்வகத்தில் இருக்கும்போது பார்க்கலாம். நமக்கு மேலே உள்ள தலைமுறையை நாம் மாற்றினோம், அந்தக் கதையைப் பெற, அந்த பதவியைப் பெற அவர்கள் செய்தி அறையில் ஒரு பெண்மணியாக இருந்தனர். எனவே வெளிப்படையாக, இது போன்ற ஒற்றுமை உணர்வு எனக்கு மிகவும் நன்றாக இருக்கிறது, ஏனென்றால் நான் உங்களை விட சில ஆண்டுகள் இளையவர், அதன் விளைவுகளை நானே நிச்சயமாக உணர்கிறேன். எனவே நாம் முன்னோக்கிப் பார்க்க வேண்டும் என்று நான் நினைக்கிறேன், அந்த ஊசியை முன்னோக்கித் தள்ள உதவ விரும்பும் பத்திரிகையாளர்கள் நாம் இருப்பதாய் உறுதி படுத்தி கொள்ள வேண்டுமென்று நான் நினைக்கிறேன், நமது சமூகங்கள் உரையாடல்களைத் தாண்டி அடுத்த ஏணிப்படியாக இருக்க முடியுமா? ஆர்த்தி தெற்காசியர்களை ஒவ்வொரு சமூகத்தின் உறுப்பினர்களாகப் பார்ப்பது மிகப்பெரிய விஷயம் என்று நான் நினைக்கிறேன். தெற்காசிய நாட்டவர்களிடம் எதையாவது பேசும்படி கேட்பதற்கு நான் பலமுறை யோசிக்கிறேன், அது ஜக்மீத் சிங்கின் இனம், அவரது மதம் எப்படி தேர்தல் அல்லது அரசியலில் குறிப்பிட்டதாக இருக்கிறது என்பதை பற்றியதாகக் கூட இருக்கலாம். நான் நினைப்பது போல் நாம் இந்த யோசனையை விரிவுபடுத்த வேண்டும். நான் ஏன் இதை பற்றி பேசுகிறேன் என்றால், எனது தொழில் வாழ்க்கையின் பெரும்பகுதியில் நான் வாழ்க்கைமுறையில் பணியாற்றினேன், அதில் பெரும்பாலோர் வெள்ளையர்களாக இருந்தனர். நிபுணர்களை சேர்க்க வேண்டும் அல்லது ஒரு கதையை கவர் செய்ய வேண்டும் என்பது போன்ற விஷயங்களைப் பற்றி நாங்கள் பேசும்போது, தெற்காசியர்களை ஒரு நிபுணர்களாக நாங்கள் நினைக்கவில்லை. என்னைப் பொறுத்தவரை, அது எனக்குப் பெரிய விஷயம். ஏனென்றால், தெற்காசியர்கள் எல்லா இடங்களிலும் இருக்கிறார்கள். அவர்கள் குழந்தை வளர்ப்பு நிபுணர்களாக இருக்கிறார்கள். ஆம், தெற்காசிய மருத்துவர்களும் வழக்கறிஞர்களும் அங்கே இருக்கிறார்கள் என்பது எங்களுக்குத் தெரியும். ஆனால் ஃபிட்னஸ் துறையிலும் தெற்காசியர்கள் வேலை செய்கிறார்கள், தெற்காசியர்கள் செல்வாக்கு செலுத்துபவர்களாகவும் இருக்கிறார்கள், தொழில்நுட்பத் துறையிலும் அவர்கள் பணிபுரிகிறார்கள், இப்படி எல்லா இடங்களிலும் தெற்காசியர்கள் இருக்கிறார்கள். எனவே நாம் மக்களுடன் பேசுகிறபோது இந்த எண்ணத்தை விரிவுபடுத்த வேண்டும். நாம் ஏன் அவர்களிடம் குறிப்பாகப் பேசுகிறோம், அவர்கள் தெற்காசியராக இருப்பதால் அல்ல, அவர்கள் தங்கள் தொழிலில் நிபுணத்துவம் பெற்றவர்கள் என்பதால்தான். சமூகத்துடன் பேசுவது இன்னொரு பெரிய விஷயம் என்று நினைக்கிறேன். தெற்காசியப் பிரதிநிதித்துவத்தைக் கொண்டு வருவதைப் பற்றி நான் பேசும்போது நான் விரும்பும் இந்த உதாரணத்தை நான் எப்போதும் நினைத்துப் பார்க்கிறேன். சில ஆண்டுகளுக்கு முன்பு பிராம்ப்டனில் நீரில் மூழ்கி நிறைய மரணங்கள் நிகழ்ந்தன. பிராம்ப்டனில் தெற்காசிய மக்கள்தொகை அதிகம் என்பது பெரும்பாலான மக்களுக்குத் தெரியும். BIPOC பத்திரிகையாளர்கள் மற்றும் ஊடக அமைப்புகளைப் பற்றிய மாநாட்டுக்கு சென்றது எனக்கு ஞாபகம் இருக்கிறது. பெரும்பாலானவை பல ஆண்டுகளுக்கு முன்பு இருந்த பழைய இன செய்தித்தாள்கள் போன்று இருந்தன. இந்த கதை வந்தது மற்றும் மிகவும் முக்கிய, மிகப் பெரிய நிறுவனங்கள் எப்படி இதை கவர் செய்தது என்பதைப் பற்றி நாங்கள் பேசிக் கொண்டிருந்தோம், அதாவது பிராம்ப்டனில் என்ன நடக்கிறது, அது பாதுகாப்பான இடம் அல்ல என்பது பற்றி பேசிக்கொண்டிருந்தோம். அன்று அங்கிருந்த தெற்காசிய நிருபர் ஒருவர் நிறைய தெற்காசிய மக்களுக்கு நீச்சல் தெரியாது என்றார். நீரில் மூழ்கிய குழந்தைகள் அல்லது நீரில் மூழ்கியவர்கள் பலர் நீச்சல் வீரர்கள் இல்லை என்பதை அவர் கண்டுபிடித்துவிட்டார், மேலும் அவர்களில் பலர் எந்த வயதிலும் நீச்சல் வகுப்புகளில் கலந்து கொள்ளவில்லை என்று அவர் தெரிவித்தார். மீண்டும் சொல்லிக்கொள்கிறேன், அனைத்து தெற்காசிய மக்களுக்கும் நீச்சல் தெரியாது என்று கூறவில்லை, ஏனென்றால் தெற்காசிய மக்களால் நீந்த முடியும். ஆனால் அவர் அந்த சமூகத்துடன் பேசியதால் அவர் அந்த விஷயத்தை கண்டுபிடித்தார், உண்மையில் அந்தக் கதை அப்படித்தான் பிரதிபலித்தது. சில சமயங்களில் - தெற்காசியர்களுடன் பேசும்போது அது எப்பொழுதும் மிகவும் கலாச்சார ரீதியாக இருக்கும், பெருநாள் வருகிறது அல்லது இது வரப்போகிறது என இப்படித்தான் பேசுகிறோம். மேலும் தெற்காசியர்களுடன் பேசி அவர்கள் இந்த ஆண்டு என்ன கொண்டாடுகிறார்கள் என்பதைத் தெரிந்து கொள்ள பார்க்கிறோம். அதுவும் பரவாயில்லை. ஒவ்வொரு விடுமுறையையும் இயல்பாக்குவது போல் அதை இயல்பாக்குவது நல்லது என்று நான் நினைக்கிறேன். ஆனால், இந்தச் சமூகத்தில் பேசப்படாமல் இருக்கும் வேறு சில பிரச்சனைகள் உள்ளன, அது கல்வியைப் பற்றியதாக இருக்கலாம், ஒருவேளை வாழ்க்கை முறை இதழியல் போன்றவற்றில் ஏதாவது பிரச்சனை இருக்கலாம். பல ஆண்டுகளாக எனக்கு நினைவிருக்கிறது, வாழ்க்கை முறை துறையில் திருமண சீசன் மிகப்பெரியது, ஆனால் தெற்காசிய திருமணத் தொழில்கள் போன்றவற்றின் கவரேஜ் மிகக் குறைவு. என்னைப் பொறுத்தவரை, புள்ளிவிவரங்கள் எனக்குத் தெரியாது, ஆனால் எனக்கு இது மிகவும் விலையுயர்ந்த மற்றும் மிகப்பெரிய திருமணத் தொழில். கவுன்கள் அல்லது ஆடைகள் அல்லது அரங்குகளின் ரவுண்ட்அப்கள் போன்றவற்றைச் செய்யும்போது இதைப் பற்றி நாம் ஏன் சிந்திக்கக்கூடாது? நாம் இன்னும் அவற்றை சேர்க்க வேண்டும் என நினைக்கவில்லை போல, ஆனால் அது தெற்காசியம் மட்டுமல்ல, மற்ற எல்லா வகையான கலாச்சாரத்திலும் இது இருக்கிறது. எனவே சமூகத்துடன் பேச வேண்டும். ஏனென்றால், நீங்கள் நினைக்கும் போதெல்லாம், சமூகம் இப்போது எதைக் கையாளுகிறது என்று பத்திரிக்கையாளர்கள் நினைக்கிறார்களோ, அது உண்மையில் நாம் அவர்களுடன் பேசும்போது அது வேறுபட்டு இருக்கலாம். அது மிகவும் முக்கியம். நீங்கள் தெரிந்து கொள்ள வேண்டும், அது சம்பந்தப்பட்ட மக்கள் இருக்கிறார்கள், இந்த மக்கள் மத்தியில் என்ன பிரச்சனைகள் உள்ளன என்பதை நாம் தெரிந்து கொள்ள வேண்டும். இது பத்திரிகை துறைக்கு அப்பாற்பட்டது. நான் நினைப்பது போல், உண்மையில் இது அனைத்திற்கும் இவை வணிகப் பக்கமாகும், ஏனென்றால் திருமணத் தொழில் முழுவதுமாக 'வேறு பாட்காஸ்ட் அல்ல, ஆனால் அது வணிகமயமாக்கப்பட்டது மற்றும் மேற்கத்தியமயமாக்கப்பட்டது, ஆம், உங்களால் அந்த அட்டையை கண்டுபிடிக்க முடியவில்லை. எனவே இண்டிகோவைப் போல, முன்னேறி உங்கள் பணத்தைச் சம்பாதித்துக்கொள்ளுங்கள், ஏனென்றால் அது போன்ற பொருட்களை விற்றால் நீங்கள் நிறைய பணம் சம்பாதிப்பீர்கள். [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா திருமண அட்டையின் இந்த உதாரணத்தில் நான் விரும்புவது என்னவென்றால், இது மிகவும் எளிதில் கவனிக்கப்படக் கூடிய ஒன்று. ஆனால் மற்றொரு நினைவூட்டும் விஷயமாக, அந்த பிரதிநிதித்துவம் நமது அன்றாட வாழ்க்கையில் நாம் எடுக்கும் சிறிய முடிவுகளுக்குத் தந்திரமாக இருக்க வேண்டும். இது சில்லறை வணிகத் தொழிலுக்கு அப்பாற்பட்டது. ஒரு பழுப்பு நிற பத்திரிகையாளராக இருப்பது உங்கள் மீள்திறனைப் பொறுத்தது என்பதை எனது சொந்தத் துறையில் நான் அடிக்கடி பார்க்கிறேன். சில நேரங்களில் அந்த அறையில் இருக்கும் ஒரே பழுப்பு நிற நபராக இருப்பதன் மூலம் வெளிவருகிறது. மற்ற சமயங்களில் பெரும்பான்மையான கதைகள் பிட்ச் செய்யப்பட்ட போது, போராட்ட இடத்தில் இருந்து பேசச் சொன்னது அது வெளிவரும். பழுப்பு நிறத்தவராக மட்டுமே இருந்து ஒரு பத்திரிகையாளராக இருப்பதற்கான வாய்ப்பு எங்களுக்கு ஒருபோதும் வழங்கவில்லை. பத்திரிக்கை துறையின் கைவினை மற்றும் வரலாறு பற்றிய ஆய்வு பெரும்பாலும் கைகோர்த்து செல்கிறது. இது வெளியே சொல்லப்படாமலேயே இவ்வாறு செல்கிறது. ஆனால் நான் இந்த பாட்காஸ்டை உருவாக்கி வருவதால், தெற்காசிய வரலாறு எதிர்காலத்திற்காக ஆவணப்படுத்தப்படும் பல புதிய வழிகளை நான் எதிர்கொண்டேன். வெளிநாட்டில் வசிக்கும் இந்தியர்களுக்கான ஸ்க்ரோல் குளோபல் என்ற செய்தி நிறுவனம், தெற்காசிய அமெரிக்கன் டிஜிட்டல் காப்பகத்தின் மகிழ்ச்சிகரமான திட்டத்தைப் பற்றி தெரிவித்துள்ளது. தொற்றுநோயின் உச்சத்தில் நாடு முழுவதும் உள்ள இந்தியர்களிடமிருந்து ஊரடங்கு கடிதங்களை அந்த அமைப்பு சேகரித்தது. அந்தக் கடிதங்கள் அவர்களின் எதிர்கால வாழ்க்கைக்காக எழுதப்பட்டன. இந்த கடிதங்களை இன்னும் ஒரு வருடம் கழித்து அவர்களின் வீட்டு வாசலுக்கு திருப்பி அனுப்புவதே இந்தத் திட்டம், இதன் ஒரு பகுதியை அவர்கள் லெட்டர்ஸ் ஃப்ரம் சிக்ஸ் என்று அழைக்கிறார்கள். ஆறு அடி தூரத்தைக் குறிப்பிட்டு, கோவிட் பரவுவதைத் தடுக்க இவ்வாறு இதற்கு பெயர் வைத்துள்ளோம். தொற்றுநோய் காலத்தில் தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்தோர் தங்கள் வாழ்க்கை அனுபவங்களை ஆவணப்படுத்தவும் பகிர்ந்து கொள்ளவும் ஊடகவியலாளர்கள், காப்பக வல்லுநர்கள் மற்றும் அருங்காட்சியக வல்லுநர்கள் ஒன்றிணைந்தனர். நேர்மையாக சொல்ல வேண்டும் என்றால், நான் அந்தக் கடிதங்களில் சிலவற்றைப் படிக்க விரும்புகிறேன். ஆனால் உண்மை என்னவென்றால், நாடு முழுவதும் உள்ள சில தெற்காசியர்களுக்கு தொற்றுநோய்களின் வாழ்க்கை எப்படி இருந்தது என்பதை ஓவியமாக வரைவதற்கு இந்த கடிதத் திட்டம் உதவும். McGill பல்கலைக்கழகத்தில் க்வில்லிம் காப்பகத்தை ஆய்வு செய்வது எனக்கு நிறைய நம்பிக்கையை அளித்துள்ளது. இந்தக் காப்பகத்தின் பரந்த தன்மை இதுவரை தெற்காசியர் என்ற கண்ணாடியின் மூலம் ஆய்வு செய்யப்படவில்லை. நான் பேசிய பெரும்பாலான ஆராய்ச்சியாளர்கள் மற்றும் நூலகர்கள், க்வில்லிம் திட்டம் காலனித்துவத்தைப் பற்றிய அவர்களின் புரிதலையும், இந்தப் பணியின் அடிப்படையில் உருவாக்கப்பட்ட மேற்கத்திய அணுகுமுறையை எவ்வளவு பாதித்தது என்பதையும் என்னிடம் சொன்னார்கள். தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்த நாடுகளில் உள்ள பல்வேறு சமூகங்களை பற்றி எங்கள் உரையாடல்களை விரிவுபடுத்துவதற்கு மேற்கொள்ளப்படும் நுணுக்கம் மற்றும் சிக்கல் தன்மைக்காக நான் நிச்சயமாக ஒரு புதிய பாராட்டைப் பெற்றுள்ளேன். இதைக் கேட்பதன் மூலம் நீங்களும் அவ்வாறே உணருவீர்கள் என்று நினைக்கிறன். எங்களின் வரலாறுகளை குறைக்கக்கூடிய தொகுப்புகளாக சுருக்க முடியாது. தவிர, நாம் ஏன் குறைக்க வேண்டும்? எத்தனையோ சொல்லப்படாத கதைகளும், தொலைந்து போன குரல்களும் கேட்கப்படுவதற்கு காத்திருக்கின்றன. அலிஷா நீங்கள் தொலைந்து போன குரல்களை கேட்டதற்கு நன்றி: இது தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்தோரின் சொல்லப்படாத கதை. இப்பாட்காஸ்ட்டை வழங்கியது McGill பல்கலைக்கழகம். எடிட்ஆடியோவுடன் இணைந்து தயாரித்து, இதனை உங்களுக்கு தொகுத்து வழங்குவது நான், அலிஷா. அனா, ரிச்சர்ட், ஸ்டெஃப், லாரன், சோஃபி, கனிகா, டூலிகா மற்றும் பிறருக்கு எங்களின் சிறப்பு நன்றியைத் தெரிவித்துக் கொள்கிறோம்.

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