3e épisode : Sans ma tradition orale, je ne suis rien

Voici le balado : Les voix perdues
1er épisode : À bien y penser, nous sommes tous des archivistes
2e épisode : L’intérêt ne peut être pris pour argent comptant
3e épisode : Sans ma tradition orale, je ne suis rien
4e épisode : Votre vécu compte

Sans ma tradition orale, je ne suis rien

Les Canadiens de deuxième génération issus de la diaspora sud-asiatique se servent de moyens novateurs et accessibles pour documenter notre riche histoire, créant ainsi des archives numériques sur nos propres ancêtres. Ces plateformes, qui occupent de plus en plus de place en ligne, concrétisent leur finalité même : montrer que l’histoire personnelle et commune est multidimensionnelle. C’est un mouvement inédit, quoique concerté, vers la démocratisation de l’histoire sud-asiatique et la transmission de récits vieillissants dans la marge.

Quelle forme l’avenir de l’archivage prendra-t-il? Alisha en parle avec Sonia Dhaliwal, bibliothécaire chargée des collections numériques et de données à l’Université de Toronto, à Scarborough. Tamara Khandaker, animatrice du balado d’information quotidienne du Globe and Mail, The Decibel, se joindra aussi à Alisha pour discuter des parallèles entre la tradition orale et la narration audio dans le paysage médiatique saturé d’aujourd’hui.

Transcription

ALISHA : Vous êtes à l’écoute de Les voix perdues, un balado visant à démythifier les archives et l’expérience sud-asiatique au Canada. Je m’appelle Alisha! Je travaille comme journaliste et éditrice à Toronto. Si vous étiez des nôtres au dernier épisode, vous vous souvenez sûrement qu’il portait sur le thème de la valeur et sur qui décide qu’une recherche en a ou pas. Vous comprenez également mieux d’où viennent les archives Gwillim et comment le Dr Casey Wood a fait une découverte inattendue : les dessins d’oiseaux indiens d’Elizabeth Gwillim. Aujourd’hui, nous parlerons de tradition orale. Avant de vous présenter nos invités, j’aimerais prendre quelques minutes pour vous expliquer comment les millénariaux sud-asiatiques dont je fais partie bousculent la notion de tradition orale. Sans les lettres des sœurs Gwillim restées longtemps dans l’oubli, nous n’aurions pas une image aussi précise de l’Inde telle qu’y ont vécu les sœurs Gwillim. En lisant ces lettres sous un nouveau jour, nous redéfinissons et transformons la tradition orale. Heureusement, une bonne partie de mon histoire familiale m’a été transmise grâce à la tradition orale de mes ancêtres. J’ai déjà mentionné des comptes Instagram et des balados où la définition de la notion d’archive est entièrement repensée. L’un d’eux, The Brown History, est un collectif de production participative créé en mars 2019 par Ashun Zafar, de Toronto. Il cherchait à humaniser l’Histoire, à vitaliser des anecdotes à moitié oubliées, des albums de famille en disparition et des histoires de trésor. Après plus de 1000 exposés et près de deux années plus tard, la plateforme compte maintenant plus d’un demi-million de membres qui se sont tous donné pour tâche de raconter et de relayer des histoires méconnues. Voici un exemple tiré de ce compte que j’aime beaucoup.

[la musique s’estompe, puis s’accentue]

VOIX HORS CHAMP : Voici mon Didu et ma Nana bhai. Ils se sont rencontrés à une époque de grandes tensions religieuses entre les hindous et les musulmans au Bangladesh. Un des frères de ma grand-mère s’est fait arrêter pendant une émeute. Elle a dû s’adresser à mon grand-père pour payer la caution parce qu’à l’époque, mon grand-père était l’officier sous-divisionnaire de Meherpur, dans le district de Kushtia de la division de Khulna, au Bangladesh. En fait, ses fonctions s’apparentaient à celles de maire. Ma grand-mère s’est présentée avec son père pour faire libérer son frère. Mon grand-père l’a trouvée très séduisante et lui a demandé de sortir avec lui. Au début, elle ne voulait pas parce qu’il était musulman et elle, hindoue, mais elle a fini par accepter. Ils sont tombés amoureux et se sont vus en secret jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser. Il a demandé sa main à son père, mais après le non catégorique de la famille, ils se sont enfuis pour se marier. La famille a fini par accepter mon grand-père et a renoué avec ma grand-mère. Mais son frère, celui qui avait été arrêté, l’a rayée de sa vie et a refusé de lui parler jusqu’à sa mort. Le mariage de mes grands-parents a duré jusqu’au décès de ma Nana bhai en 2017. J’adore cette histoire et j’aime me la rappeler chaque fois que je le peux.

[la musique s’estompe, puis s’accentue de nouveau]

ALISHA : Une production participative d’archives de souvenirs sud-asiatiques, n’est-ce pas merveilleux? Le plus beau, c’est que les gens s’approprient leur histoire personnelle et créent des communautés en ligne articulées autour de leur passé. La diffusion de nos histoires et de nos photographies nous permet de rassembler les vestiges de notre passé culturel et sociétal. Ces récits oraux nous enracinent dans ce passé que beaucoup d’entre nous tentent encore de cerner. Mon instruction et mon éducation ont laissé d’énormes trous dans ma compréhension des idées, des gens et des mouvements qui ont façonné la culture sud-asiatique. The Brown History sur Instagram a aidé tellement d’autres personnes comme moi à assembler les pièces de notre histoire. Il y a quelques semaines à peine, j’y ai vu une pleine page d’un journal de 1940 consacrée à un des premiers mariages sud-asiatiques célébrés à Vancouver; 200 invités y assistaient, la moitié étant des Blancs. C’était un mariage sikh, mais selon l’article, les mariés étaient hindous. Ça peut sembler anodin comme erreur, mais c’est plus sérieux que ça. En 1940 et encore aujourd’hui dans ce pays, les histoires des gens de couleur ont été rapportées d’après le regard des Blancs. Les lettres des sœurs Gwillim témoignent exactement de cela.

VOIX HORS CHAMP: L’armée indienne est formée de soldats hindous et musulmans qui ont toujours montré un fort attachement envers les Anglais. Ils ont suivi toutes leurs règles et combattu loyalement. Les hindous croient que le toucher du cuir les salit et tout le monde sait que les musulmans abhorrent le porc.

ALISHA : Les observations de Mary à propos de l’armée sont en phase avec ses racines anglaises celles de son époque. Ses lettres, qui sont à l’image de son ignorance et de son rang en société, permettent de voir toute l’importance de projets comme le balado The Brown History. Les photos que je préfère sur ce compte Instagram ont été soumises et commentées par les enfants et petits-enfants d’hommes et de femmes semblables à mes grands-parents ayant traversé les océans. En regardant de vieilles photos, j’en ai trouvé deux de ma grand-mère que je pensais soumettre à The Brown History. La première la montre vêtue d’un sari, nouvellement arrivée à Edmonton dans les années 1960 et en route pour l’école.

GRAND-MÈRE D’ALISHA : Cette photo me ramène à une période très, très dure à Edmonton. J’y suis arrivée en 1965. Au bout quatre ans, j’ai obtenu ce nouvel emploi d’enseignante. Je portais mon sari. Dans ce temps-là, nous étions juste quatre ou cinq familles à Edmonton. Les habitants, les élèves et tous les autres n’avaient jamais vu de personnes à la peau brune et surtout pas vêtues d’un sari. Quand je suis arrivée à l’école pour y enseigner, on croyait que je portais un pyjama. C’est le souvenir que j’en garde. J’avais 30 ans à l’époque. C’était tout nouveau pour moi surtout à cause de la langue, parce qu’en Inde, contrairement à ici, on doit enseigner dans la langue de mon pays, pas en anglais. Tout était nouveau : le pays, la langue, la culture. C’était un peu difficile, mais j’ai fait de mon mieux pour m’intégrer dans ce nouveau milieu pour gagner ma vie. J’ai fait de mon mieux et j’ai réussi.

ALISHA : La deuxième photo est vraiment spéciale pour moi. Elle nous montre ma Nani et moi au Centre Rideau à Ottawa, avec le père Noël.

GRAND-MÈRE D’ALISHA : Bien, quand nous sommes partis d’Edmonton pour Ottawa, nous avons trouvé la ville très belle, il y faisait un peu moins froid. Nous nous sommes adaptés très vite et puis tu es née, ma première petite-fille. Ottawa sera toujours très, très importante pour nous parce que le premier petit-enfant est très important, un trésor. Et maintenant, je regarde cette photo. Nous t’avions mis de jolis vêtements et nous étions allés voir le père Noël. Nous avons pris cette photo. Je me souviens très bien, tu riais très fort. Cette photo me rappelle toute cette époque quand j’étais jeune. Maintenant, j’ai vieilli, j’ai plus de 80 ans et je vois la deuxième génération grandir et s’intégrer à la culture canadienne. Nous sommes simplement une famille canadienne moderne. Nous nous sommes adaptés, nous fêtons toutes les fêtes canadiennes si gaies et si joyeuses parce que tous mes enfants, nous tous, nous aimons ça. C’est mon chez-moi. Je suis fière de dire que ma deuxième génération a une bonne vie ici, bien différente de celle de ma génération et je suis très heureuse de les voir grâce à la technologie. Et quand je te vois, je suis heureuse.

ALISHA : Les plateformes comme le balado The Brown History pourraient diffuser des histoires comme celle-là pour ma Nani. De plus en plus présentes sur Internet, elles concrétisent la raison même de leur création : que l’histoire personnelle et diffusée est multidimensionnelle. C’est un mouvement inédit, quoique concerté, vers la démocratisation de l’Histoire et la transmission de récits vieillissants dans la marge. Comment faisons-nous la part des choses entre ce qui vaut la peine d’être diffusé et préservé ou non? J’en ai parlé à Sonia Dhaliwal, bibliothécaire chargée des collections numériques et de données à l’Université de Toronto, à Scarborough.

[la musique s’estompe]

SONIA : Je dirais qu’en fait, ce que les archivistes et les bibliothécaires tentent de faire, c’est de rendre l’information accessible au plus grand nombre, mais d’une manière un peu différente. Les archivistes s’attardent davantage aux types de documents d’archives plutôt uniques, à des ressources documentaires résidentes, et leur structuration est un peu différente. De leur côté, les bibliothécaires collectent l’information et la diffusent au plus grand nombre possible. Là où ils se rencontrent, c’est au niveau des nombreux usages numériques et parce qu’ils changent constamment, ils sont très nombreux. En adoptant un peu des méthodes des uns et des autres, on facilite la création de bases de données solides donnant aux usagers accès aux collections numériques dont ils ont besoin pour leurs travaux de recherche.

ALISHA : Vous savez, en tant que Sud-Asiatique qui est née et a grandi au Canada, j’aimerais tellement trouver des endroits ou des ressources où je pourrais m’informer sur mes ancêtres. Je ne sais peut-être pas où regarder, mais les gens comme vous font ce genre de travail.

SONIA : Mon travail au quotidien semble parfois porter sur les métadonnées de ces collections et nous amène à réfléchir sur ce qu’il faut faire avec les métadonnées multilingues, alors que la norme veut que tout soit en anglais. Comment nomme-t-on les gens dans le doublage comparativement à l’anglais? Vous savez le modèle classique des deux prénoms et du nom de famille n’existe pas forcément en tamoul. Alors, quand vous créez des métadonnées, comment se fait la traduction si vos métadonnées doivent être dans ces deux langues. Il faut aussi reconnaître la langue d’origine des collections, parce que c’est une partie intégrante de leur histoire. Il faut absolument comprendre le rôle joué par les archives dans le maintien, la création et l’entretien des infrastructures coloniales. Je crois qu’il est important pour la littératie archivistique de tenir compte de la façon dont les archives ont réellement servi les besoins de la gouvernance et des politiques coloniales. Aujourd’hui, le contenu de ces documents d’archives est en quelque sorte le legs de ce qui a été fait à ces peuples. Bien souvent, les archives coloniales ne fournissent qu’une seule perspective. Alors, dans notre travail de décolonisation des archives, nous devons étudier le point de vue qui y est exprimé, un aspect important que les gens doivent connaître quand ils consultent et étudient des documents d’archives. Je crois que toute cette situation m’a montré que mon histoire m’a été transmise dans un cadre pédagogique très occidental.

ALISHA : Croyez-vous que ce que vous avez vécu avec votre propre histoire a façonné la démarche que vous avez adoptée dans votre travail?

SONIA : J’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire ou le passé de ma famille pendant mon enfance, mais d’une manière très fragmentée au fil des souvenirs racontés par mes grands-parents de temps à autre. Je crois que la seule époque à laquelle ils font référence, c’est celle de l'Empire britannique et des années qui ont suivi. Pendant mes études de premier cycle, j’ai suivi un cours sur l’histoire de l’Asie du Sud moderne, qui était donné par un Canadien blanc, mais par un homme pleinement conscient qu’il est un Blanc qui donne un cours sur l’histoire de peuples à la peau brune. Beaucoup d’élèves de la classe étaient des Canadiens d’origine sud-asiatique de la deuxième génération, qui souhaitaient en savoir plus sur leur culture, sur leurs origines. Je crois que cela a été une expérience extrêmement positive. J’ai beaucoup apprécié la franchise de cet enseignant qui a reconnu être un Blanc qui enseigne leur histoire à des jeunes sud-asiatiques qui désirent en apprendre plus sur elle. Par la suite, une des conversations qui a vraiment été révélatrices pour moi, c’est quand j’ai parlé à ma mère d’un de ses cours qui avait porté sur ce qui était appelé la « mutinerie indienne » de 1857, je crois, je peux me tromper de date. Ma mère m'a regardée et m’a demandé : « De quoi parles-tu? Quelle mutinerie? Je crois que tu parles plutôt de la première guerre d’Indépendance ». J’ai dû m’arrêter et réfléchir à ce que je venais de dire et à l’angle sous lequel ce fait historique m’avait été enseigné. Quand on parle de mutinerie, on adopte un point de vue très eurocentrique. Ma mère elle en a pris connaissance à l’école, en Inde, et en parle comme de la première guerre d’Indépendance, ce que ce soulèvement était en réalité, non? C’était la première fois que le peuple de l’Asie du Sud se rebellait contre la Compagnie britannique des Indes orientales et ses agissements. Quant à moi, c’était la première fois que j’ai reconnu que la perspective a son importance tout comme l’identité de celui qui filtre l’information et sa manière de le faire, mais aussi ma façon de l’assimiler et d’en tire ma propre opinion. Là où la tradition orale peut rendre ce récit unidimensionnel beaucoup plus dynamique, c’est en montrant le retentissement qu’il a eu sur la vie au quotidien grâce aux récits des gens qui les ont vécus, non? À quoi ressemblait leur vie pendant la mutinerie et que soudainement ce n’est plus la Compagnie britannique des Indes orientales qui influence l’Asie du Sud de nos jours? C'est comme si le gouvernement britannique avait repris le dessus. Ou un événement comme la partition, c’est énorme, non? Il n’y a pas seulement eu celle entre le Pakistan et l’Inde, mais aussi celle entre le Bangladesh et l’Inde n’est-ce pas? Mais on entend seulement parler d’une des deux ou du moins, j’ai surtout entendu parler de celle entre le Pakistan et l’Inde toute mon enfance alors que l’autre frontière aussi a aussi été créée. Et c’est encore partout le cas aujourd’hui et très certainement dans la tradition orale de ma famille que c’est celle qui a le plus d’importance pour notre famille et pour notre situation immédiate dans l’histoire de l’Inde. Mais je crois que s’il y avait un moyen de faire connaître plus d’expériences vécues, je crois que ça ajouterait vraiment plus de couches et de textures à ce que l’Inde ou l’Asie du Sud est réellement.

ALISHA : Je suis d’accord. Je ressens souvent beaucoup d’affinité avec les histoires sud-asiatiques diffusées dans les médias sociaux, et ça m’amène à réfléchir aux miennes ou du moins à les replacer dans leur contexte d’une manière qui ne m’était pas accessible avant.

SONIA : Je crois que nos parents immigrants peuvent très certainement avoir une image très nostalgique du pays qu’ils ont quitté. Je le vois avec mes propres parents. L’Inde de leurs souvenirs n’existe plus du tout aujourd’hui. Ils dépeignent la vie idyllique qu’ils ont eue là-bas, mais même quand ils y retournent, ils ont beaucoup de mal à s’y reconnaître parce qu’un des villages où ils ont grandi n’existe plus. Il a été absorbé par la grande ville et l’autre est en bonne voie de l’être aussi. La maison d’enfance de ma mère n’appartient plus à la famille. Presque tout est différent. Je crois aussi que leurs souvenirs sont souvent figés dans le temps. Il peut donc être difficile pour la deuxième génération qui visite l’Asie du Sud d’aujourd’hui de plus en plus moderne et qui subit maintenant beaucoup plus d’influences internationales d’essayer de rassembler les morceaux d’histoires racontées par leurs parents et de les intégrer à ce qu’ils y voient maintenant parce qu’il n’y a pas toujours de lien entre les deux.

ALISHA : Je suis tout à fait d’accord. C’est d’ailleurs quelque chose qui me travaille. Je tiens tellement à visiter l’Inde du Nord, d’où ma famille est originaire, mais les lieux ont l’air tellement différents. Je ne crois pas que la famille de mon père soit encore propriétaire de la maison où il a grandi. Il est allé au pensionnat dans l’Himalaya. Cette école existe toujours, mais je suis sûre qu’elle est très différente de celle que mon père a connue étant enfant. Vous savez, les réseaux sociaux, Instagram et les influenceurs de l’industrie du voyage diffusent des images idéalisées de l’Inde qui sont de toute évidence fortement filtrées. Et je me demande ce qui reste des endroits qui sont probablement figés dans la mémoire de mon père ou même de mes grands-parents? Et du reste de la parenté? Ils ne sont probablement pas aussi curieux, non? Après tout, ils sont chez eux. Alors, que moi, j’arrive avec oh mon Dieu, ce désir ardent de comprendre d'où je viens. Je présume que le jour où j’irai en Inde, ce sera un voyage très compliqué et chargé d’émotions. Grâce aux recherches comme les collections d’art, le projet Gwillim ou grâce aux sœurs Gwillim qui se retrouvent dans les universités, notre perception devient tout à fait légitime parce qu’après tout, c’est une collection réunie par une université, alors c’est forcément la bonne documentation à consulter ou à diffuser. Ce cadrage eurocentrique est-il intentionnel?

SONIA : Je crois que oui parce que le point de départ, il est là. Les archives ont servi les besoins de la gouvernance coloniale et contiennent des registres qui ont documenté tout cela. Quant à savoir si c’est encore censé être ainsi, et c’est une chose qui me confronte aussi, parce que je crois que la plupart des archivistes s’efforcent de ne pas l’être, mais je me demande si le travail va suffisamment loin en ce sens parfois. Je crois qu’il y a toujours beaucoup de discussions sur ce qui peut changer, ce qui peut être fait différemment et sur la façon de joindre d’autres communautés, mais je ne suis pas sûre que les gens sachent comment faire. On en revient au fait que la profession elle-même n’est pas très diversifiée; il y a très peu de personnes autochtones, noires et de couleur parmi les archivistes ou les bibliothécaires. Même si l’intention est là, comment la décolonisation du milieu peut-elle se concrétiser quand les personnes qui en sont chargées ne comprennent même pas comment s’y prendre parce qu’elles n’ont pas la même expérience, ni le même vécu qu’une Sud-Asiatique ou qu’un Canadien d’origine sud-asiatique ou de qui que ce soit d’autre. Elles n’ont pas conscience de ce que ressent une personne de couleur vivant dans une société essentiellement blanche, n’est-ce pas?

[la musique s’accentue]

ALISHA : Ce que j’aime du travail de Sonia, c’est cette idée de l’appropriation. Le fait de relier une archive à un collaborateur pour qu’il raconte sa propre histoire et de lui tailler une place dans l’histoire est une réelle validation. Grâce aux médias sociaux, bien sûr, monsieur et madame Tout-le-Monde peuvent raconter leur histoire de leur propre perspective; leurs récits et leur culture ne sont plus filtrés. Les musées classiques peuvent se comparer à des plateformes dirigées par un petit groupe de personnes ayant droit de veto sur les pièces qui seront exposées et sur la façon dont elles le seront. Les médias sociaux, en revanche, sont plus faciles à consulter. Il est vrai que les algorithmes dictent le contenu final de notre fil d’actualité, mais il peut être moins intimidant d’y diffuser des choses, puisque ces applications nous exhortent à le faire. Prenons Twitter, par exemple. Il a facilité et accéléré la collecte des actualités, et a complètement transformé notre façon à nous, les journalistes, d’écrire sur les différentes communautés. Bien souvent, nous pouvons même prendre connaissance des témoignages et des expériences en temps réel. Imaginez ce que ce serait si les sœurs Gwillim avaient publié des passages de leurs lettres sur Twitter. Pour que la voix des personnes à la peau brune se fasse entendre davantage, il nous faudrait des plateformes où diffuser nos histoires telles quelles, sans filtre. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Nous avons besoin de la collaboration d’éditeurs, de journalistes et de directeurs de salle de nouvelles de tous horizons. Je souhaitais en parler avec une autre journaliste et baladodiffuseuse, alors j’ai clavardé avec Tamara Khandaker qui anime le balado Nothing Is Foreign à la CBC.

ALISHA : Beaucoup de gens, beaucoup de vieux de la vieille en journalisme disent que les journalistes et animatrices de balado que nous sommes toutes les deux sont en train d’écrire l’Histoire, une expression que je n’ai jamais aimée, mais je crois qu’en 2021, l’industrie a pris un tournant vers la narration audio. Dans un contexte plus large, dans ce balado et dans toute la série, nous avons abordé le rôle joué par les libraires et les archivistes dans la documentation de l’Histoire et comment ils la rendent actuelle et accessible aujourd’hui. À votre avis, comment les professionnels de ces industries, en dehors des médias, voient-ils la méthode journalistique que nous employons pour documenter l’histoire dans le monde de baladodiffusion que nous connaissons de nos jours?

TAMARA : C’est difficile de répondre à cette question et d’y répondre uniquement sous l’angle audio, parce que la première chose qui me vient à l’esprit, c’est qu’ils vont probablement dire qu’une bonne partie de cette documentation a d’abord eu lieu sur les médias sociaux, que beaucoup d’historiens étaient des gens ordinaires qui étaient témoins de certaines choses et en ont parlé sur Twitter ou pris des vidéos et les ont diffusées, que les sources où puiser de l’information se sont multipliées, probablement trop même et que beaucoup plus de gens ont eu le sentiment qu’ils pouvaient participer à la conversation menant à la documentation de l’histoire. Ils ajouteront peut-être qu’une bonne part de ce que nous connaissons de ce qui s’est passé ou de ce qui se passe nous vient de remarques formulées par des gens en qui nous avons confiance et que la relation établie entre le consommateur et le producteur de contenu a pris une grande importance. Je crois qu’il s’agit d’un trait caractéristique de notre mode actuel de consommation des actualités et de documentation de l’Histoire, et je crois que cela s’applique à l’audio, comme les balados. L’auditeur attend de l’animateur qu’il crée une relation avec lui, qu’il fasse preuve d’ouverture et même de vulnérabilité. C’est ce qui fait que les gens y reviennent. Ils veulent avoir l’impression d’écouter un ami leur expliquer les actualités, ce que j’aime beaucoup parce que je ne saurais pas comment faire autrement. Je ne crois pas que j’aurais été une bonne lectrice de nouvelles classique. Je crois qu’il y a de plus en plus d’engouement, ou même d’appétit, pour que les actualités soient présentées sur un mode décontracté, sur un ton de conversation, moins magistral. Vous savez, de toute évidence, la narration audio au moyen de balados amène un autre changement énorme, à savoir l’identité des personnes qui la font. En Amérique du Nord, nos salles de nouvelles sont encore loin d'afficher la diversité qu’elles devraient avoir, même si on note une nette amélioration. Je crois que nous nous dirigeons vers des médias plus représentatifs et plus inclusifs.

ALISHA : Oui, je voudrais ajouter deux choses. Premièrement, je suis d’accord. Nous sommes apparemment en train de faire tomber les barrières pour ce qui est de nos sources et des intervenants qui font partie intégrante de nos reportages. Ce sont des gens qu’il suffit de contacter sur les médias sociaux pour mettre les choses en contexte, pour ajouter de la couleur. Et je crois que ce ton plus amical, plus de tous les jours comme vous dites, incite les gens à participer. Mais croyez-vous — et je suis d’accord avec cela — que nous allons dans la bonne direction côté diversité et inclusion? En tant que femme de couleur, croyez-vous qu’on attende davantage de vous que vous fassiez intervenir des voix nouvelles ou marginalisées dans vos reportages? En toute honnêteté, trouvez-vous injuste qu’on vous confie cette responsabilité?

TAMARA : La pression est forte, c’est sûr, du moins c’est une pression que je m’impose beaucoup à moi-même. C’est une responsabilité que je me suis donnée et je suis déçue quand je n’y arrive pas. J’ai l’impression de laisser tomber les gens quand je ne fais pas tout pour faire entendre de nouvelles voix sur la plateforme dont je dispose. Je ne sais pas si on peut parler d’une attente injuste. Si je tiens à travailler ainsi, c’est parce que c’est du meilleur journalisme dans un pays dont la population est aussi diversifiée et où vivent des gens ayant un bagage aussi varié et intéressant. Mais j’aimerais vraiment que mes collègues blancs en fassent plus à ce chapitre, qu’ils s’y efforcent davantage. Absolument.

ALISHA : Avez-vous déjà eu l’impression d’être la personne de couleur de service dans une salle de nouvelles? Ou s’il vous est arrivé d’être marginalisée pendant une réunion ou dans la façon dont la direction vous traitait, avez-vous déjà senti le besoin de mettre les choses au clair?

TAMARA : C’est arrivé. Mon visage à la peau brune a déjà été utilisé à des fins promotionnelles et d’une façon qui m’a mise très mal à l’aise. D’une façon tellement évidente, vous savez, pour afficher la diversité des employés de leur salle de nouvelles. J’ai abordé la question avec délicatesse en disant que le discours sur la diversité et cette publicité étaient loin d’être subtils, et que mon visage est en lui-même très parlant. Pas besoin d’en faire plus pour le souligner. Ce sont ces choses-là qui nous poussent à constamment nous questionner. Pourquoi m’a-t-on demandé à moi de couvrir cet événement? Pourquoi a-t-on demandé mon aide pour une affectation en particulier? Et là, vous vous demandez : « Devrais-je y aller ou pas? » ou « Est-ce que je fonce? », surtout si cette affectation concerne des personnes de couleur. Je sais que je m’y connais plus que d’autres en raison de mon propre vécu, alors c’est peut-être une bonne chose finalement. Bref, oui, je crois que c’est une expérience très répandue parmi les personnes de couleur qui travaillent en journalisme.

ALISHA : Alors, où est la frontière entre faire partie du groupe qui est le sujet de votre reportage et auprès duquel vous recueillez de l’information et être chargée de cette affectation en raison du manque de compréhension du terrain de la part de vos collègues blancs? Je ne sais pas, j’en ai souvent discuté avec mes amis au fil des ans. Je crois qu’il y a un genre de règle tacite parmi les reporters et les éditeurs selon laquelle il faut modérer les reportages pour plaire au plus grand nombre. C’est quelque chose qui est souvent et particulièrement reproché aux médias traditionnels, mais vous savez, tout le monde n’est pas d’accord avec moi. Ils croient qu’il y a tellement plus de créneaux de marché aujourd’hui dans notre industrie, par exemple des chaînes d’information produites, ou dont le contenu est rédigé, par des personnes de couleur, par la diaspora sud-asiatique surtout. Alors, évidemment, il y a de nombreux mouvements d’amélioration sur les ondes en ce sens. Mais êtes-vous d’avis qu’il y a quelque chose de vrai dans cette volonté de modérer le contenu pour plaire à un plus vaste auditoire?

TAMARA Oui, bien sûr. Je crois que c’est la raison pour laquelle le débat absurde sur l’objectivité dans les médias canadiens perdure, non? Je sais pertinemment quand quelque chose est raciste, mais la question à savoir si je peux la qualifier de telle n’est toujours pas réglée parce que certaines personnes ne seraient pas d’accord. Et mon objectivité en tant que reporter serait alors remise en question. Quand j’interviewe des personnes de couleur, j’ai très envie d’avoir une conversation très franche avec elles et de leur poser très honnêtement des questions tirées de ma propre perspective, celle d’une personne qui voit comment le racisme entre en ligne de compte dans tellement d’événements que je couvre. Mais je vais me retenir parce que je sais au fond de moi qu’on dira que je manque d’objectivité ou que des gens les rejetteront parce qu’ils seront perçus comme subjectifs. Il m’est déjà arrivé d’aborder un sujet de reportage d’un angle racial. Mon éditeur ne savait pas trop quoi faire avec cette information ou n’y comprenait rien. Alors, je me disais d’accord, j’imagine que ce n’est pas pour le grand public. Je laisse tomber et ça s’arrête là. Effectivement, je ne crois pas que le débat racial a atteint le niveau que j’aurais souhaité au Canada.

ALISHA : C’est seulement après l’université que j’ai réalisé à quel point j’avais besoin de partir à la recherche des récits de ma communauté, des récits qui n'étaient ni entendus ni transmis, et qui en plus, étaient menacés de tomber dans l’oubli. J’ai découvert un compte de média social appelé Sikh Archive, qui va dans le même sens que The Brown History, mais avec un petit plus. Leur site Web nous apprend qu’une application sur Google Agenda servira bientôt à faire connaître des événements importants ayant eu lieu à la même date dans le passé au moyen de notifications poussées. Personne, moi comprise, ne prétend être un expert de l’histoire ou de la culture sud-asiatique; nous sommes autant des consommateurs que des producteurs de ce contenu. Qu’est-ce que notre dépendance vis-à-vis de la mémoire nous révèle sur la nature même de la tradition orale? Évidemment, un grand nombre de ces projets d’archives numériques s’appuient sur une recherche factuelle et archivistique, mais certaines choses restent vraies simplement en raison de la façon dont les gens s’en souviennent et qui doit être mise à l’honneur et normalisée. Beaucoup des projets diffusés sur les médias sociaux dont j’ai parlé sont ce que j’appelle des projets de mémoire. Ils ne peuvent pas remplacer le travail des historiens ou d’autres méthodes officielles de consignation, mais ces photos et ces publications ne peuvent pas être soumises à une analyse par des chercheurs non plus. Les archives diffusées sur les médias sociaux créent un appétit pour l’Histoire en dehors des cercles savants et on doit s’en féliciter. La tradition orale, qu’elle soit transmise par des archives numériques ou par des activités journalistiques, est une méthode ancienne et légitime pour transmettre et façonner notre histoire. Dans cette série, je me suis demandé quel rôle joue la mémoire dans la reconstitution du passé. Notre mémoire collective peut devenir dépositaire de comptes-rendus différents, de versions de l’histoire plus proches de la vérité. C’est exactement ce à quoi nous devons aspirer.

ALISHA : Merci d’avoir été à l’écoute de Les voix perdues : une histoire inédite de la diaspora sud-asiatique, un balado de l’Université McGill, animé et rédigé par moi-même, Alisha, et produit en collaboration avec editaudio. Mes remerciements vont particulièrement à Ana, Richard, Steph, Lauren, Toolika, Sophie, Kanika et tous les autres, dont ma grand-mère! Dans notre prochain et dernier épisode, nous aborderons la question des archives dans leur ensemble et nous verrons comment de nouveaux espaces peuvent générer de nouvelles possibilités d’archives.

 

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பகுதி 3: எனது வாய்மொழி வரலாறு இன்றி நான் இல்லை எனது வாய்மொழி வரலாறு இன்றி நான் இல்லை தெற்காசியாவிலிருந்து புலம்பெயர்ந்த இரண்டாம் தலைமுறைக் கனேடியர்கள் தங்களின் செழுமையான வரலாற்றைப் புதுமையான அணுகக்கூடிய வழிகளில் ஆவணப்படுத்துகின்றனர், இதன் மூலம் தங்கள் மூதாதையர்கள் வரலாற்றின் டிஜிட்டல் காப்பகங்களை உருவாக்குகின்றனர். இந்தத் தளங்கள் இணைய வெளியை அதிகமாக ஆக்கிரமித்து வருகின்றன, மேலும் அவர்களின் படைப்பின் மிக முக்கிய நோக்கமான அவர்களின் தனிப்பட்ட மற்றும் கூட்டு வரலாற்றை பல பரிமாணங்களில் அடையாளப்படுத்தி வருகின்றன. இது தெற்காசிய வரலாற்றை மக்கள்மயப்படுத்துவதற்கும், ஓரங்கட்டப்பட்ட பழைய கதைகளைப் பகிர்வதற்குமான பேசப்படாத ஆனால் ஒருங்கிணைக்கப்பட்ட இயக்கமாக உள்ளது. ஆவணக் காப்பகங்களின் எதிர்காலம் எவ்வாறு இருக்கும்? டொரண்டா பல்கலைக்கழகம், ஸ்கார்பரோவின் தரவு மற்றும் டிஜிட்டல் தொகுப்பு நூலகர் சோனியா தலிவாலுடன் அலிஷா பேசுகிறார். மேலும் இன்றைய செறிவுற்ற ஊடகப் பரப்பில் வாய்மொழி கதைசொல்லல் மற்றும் ஒலிவழிக் கதைசொல்லுக்கு இடையேயான ஒப்புமைகளைப் பற்றி பேசுவதற்கு அலிஷாவுடன் தி குளோப் மற்றும் மெயில்சின் தினசரி செய்தி பாட்காஸ்ட், தி டெசிபலின் தொகுப்பாளர் தமரா கந்தாக்கரும் இணைகிறார். தமிழாக்க உரை: அலிஷா நீங்கள் கேட்டுக் கொண்டிருப்பது மறந்துபோன குரல்கள்: கனடாவில் ஆவணக்காப்பகங்கள் மற்றும் தெற்காசிய அனுபவத்தை விளக்கும் ஓர் பாட்காஸ்ட். என் பெயர் அலிஷா! நான் டொராண்டோவில் பத்திரிக்கையாளராகவும் எடிட்டராகவும் பணி செய்கிறேன். நீங்கள் கடைசி எபிசோடில் எங்களுடன் இணைந்திருந்தால், மதிப்பு மற்றும் எந்த ஆராய்ச்சி மதிப்புமிக்கது என்பதை யார் தீர்மானிக்கிறார்கள் என்று நான் பேசியதை நினைவுபடுத்திப் பாருங்கள்? இதனை நீங்கள் தொடர்ந்து பின்தொடர்ந்து கொண்டிருக்கிறீர்கள் எனில், டாக்டர். கேசி வுட் மற்றும் இந்தியாவிலிருந்து எலிசபெத் க்வில்லிம் பறவை வரைபடங்களை அவர் திடீரெனக் கண்டுபிடித்தத்திலிருந்து, அவை க்வில்லிமின் காப்பகத்திற்கு வந்தது வரையிலான விவரங்களை நன்கு புரிந்துகொண்டிருப்பீர்கள். இன்று நாம் வாய்மொழி வரலாறு குறித்து பேசப் போகிறோம். நமது விருந்தினர்களை அழைப்பதற்கு முன்பாக தெற்காசிய மில்லினயல்கள் (என்னையும் சேர்த்து) வாய்மொழி வரலாறு என்ற சிந்தனையை எப்படி தலைகீழாக மாற்றிக் கொண்டிருக்கிறார்கள் என்று உங்களிடம் கூற விரும்புகிறேன். க்வில்லிமின் கடிதங்கள் பெரும்பாலானோரால் மறக்கப்பட்டதாக இருந்தன, அவை இல்லாமல், க்வில்லிம் சகோதரிகள் வசித்த இந்தியாவைப் பற்றிய ஆழமான புரிதல் நமக்குக் கிடைத்திருக்காது. இந்தக் கடிதங்களைப் புதிய வெளிச்சத்தில் பார்ப்பதன் மூலம், வாய்மொழி வரலாற்றின் பொருளையே நாம் மறுவரையறை செய்து படிமலரச் செய்கிறோம். நல்வாய்ப்பாக, எனது மூதாதையர்களின் வாய்மொழி மரபு காரணமாக எனது சொந்த வரலாற்றில் பல கடத்தப்பட்டு வந்துள்ளன. காப்பகங்களின் முழு வரையறையையும் மறுசிந்தனைக்கு உட்படுத்தும் சில இன்ஸ்டாகிராம் கணக்குகள் மற்றும் பாட்காஸ்ட்களை நான் குறிப்பிட்டிருந்தேன். இவற்றில் ஒன்றுதான் பிரவுண் ஹிஸ்டரி பாட்காஸ்ட். இது மார்ச் 2019 இல் தொடங்கப்பட்ட பல நபர்களிடமிருந்து பெறப்பட்ட கூட்டு முயற்சி ஆகும். இதன் நிறுவனர் டொரண்டோவைச் சேர்ந்த அசூன் ஜாபர் வரலாறு, பாதி நினைவிலிருக்கும் நிகழ்வுகள், மங்கி வரும் குடும்பப் புகைப்படங்கள், பொக்கிசக் கதைகளை மானுடமயப்படுத்த விரும்பினார், 1000-க்கும் மேற்பட்ட சமர்ப்பிப்புகளுடன் கிட்டத்தட்ட இரண்டாண்டுகளுக்குப் பிறகு, இப்போது இத்தளம் அரை மில்லியனுக்கும் அதிகமான மக்களைக் கொண்ட ஒரு சமூகமாக உள்ளது, அவர்கள் அனைவரும் அறியப்படாத கதைகளையும் வாழ்க்கையையும் சொல்லும் திரும்பச் சொல்லும் பணியில் ஈடுபட்டுள்ளனர். எடுத்துக்காட்டாக அவற்றில் நான் மிகவும் விரும்பும் ஒரு கதை இதோ. [இசை மங்கி, மீண்டும் மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] வாய்ஸ் ஓவர் இவர்கள் என்னுடைய தீதுவும் நானா பாயும் ஆவர். அவர்கள் வங்கதேசத்தில் இந்துக்களுக்கும் முஸ்லிம்களுக்கு இடையே அதிகமான பதற்றம் நிலவிய காலகட்டத்தில் சந்தித்தனர். ஒரு குறிப்பிட்ட கலவரத்தின் போது, எனது பாட்டியின் சகோதரர்களில் ஒருவர் கைது செய்யப்பட்டார். எனவே அவரது பிணைக்காக எனது தாத்தாவை அவர் சந்திக்க வேண்டி நேர்ந்தது, ஏனெனில் அந்த நேரத்தில், எனது தாத்தா வங்கதேசத்தில் குல்னா மாவட்டத்தில் மெஹ்ராபூர், குஸ்தியாவின் உட்கோட்ட அதிகாரியாக இருந்தார். அடிப்படையில், அவர் மேயருக்கு இணையான பதவியில் பணியாற்றிக் கொண்டிருந்தார். எனது பாட்டி தனது சகோதரரை விடுவிப்பதற்காக தனது அப்பாவுடன் சென்றிருந்தார். எனது தாத்தா அவர் மிகவும் அழகாக இருப்பதாக நினைத்தார் எனவே அவர் கிளம்புவதற்கு முன்பாக நாம் வெளியே சந்திக்கலாமா எனக் கேட்டார். எனது தாத்தா முஸ்லிம் என்பதால் எனது பாட்டி இது தவறு என ஆரம்பத்தில் நினைத்தார். எனது பாட்டி இந்து. ஆனால் அவரை மீண்டும் பார்த்த பிறகு ஒப்புக் கொண்டார். அவர்கள் இருவரும் காதலில் விழுந்தனர், எனது பாட்டி திருமணம் செய்ய சம்மதிக்கும் வரை இரகசியமாகச் சந்தித்துக் கொண்டனர். எனது பாட்டி தனது தந்தையின் சம்மதத்தைக் கேட்டார், ஆனால் அவரது குடும்பத்தினர் கடுமையாக எதிர்த்ததால், இருவரும் ஓடிப் போனார்கள். சிறிது காலத்திற்குப் பின்னர் அவர்கள் சமாதானமாகி எனது பாட்டியையும் தாத்தாவையும் ஏற்றுக் கொண்டனர். எனினும், கைது செய்யப்பட்டிருந்த அவரது சகோதரர், பாட்டியுடனான உறவை முற்றிலும் துண்டித்துக் கொண்டார், தனது மரணம் வரை அவர் தனது சகோதரியுடன் பேசவில்லை. எப்படியிருந்தாலும், எனது தாத்தா பாட்டி, 2017 -இல் எனது நானா பாயின் இறப்பு வரை பிரியாமல் இருந்தனர். நான் இந்தக் கதையை மிகவும் விரும்புகிறேன், என்னால் முடிந்த போதெல்லாம் அதனை நினைவு கூறுகிறேன். [இசை மங்கி, மீண்டும் ஒலிக்க ஆரம்பிக்கிறது] அலிஷா தெற்காசிய நினைவுக் காப்பகங்களைப் பலரிடமிருந்து சேகரிக்கும் கூட்டு முயற்சி, எவ்வளவு அழகாக உள்ளது? இதில் நான் மிகவும் விரும்புவது என்னவென்றால் மக்கள் தங்களின் சொந்த வரலாற்றின் மீது உரிமை எடுத்துக் கொண்டு தங்கள் கடந்த காலத்தைச் சுற்றி இணையச் சமூகங்களை உருவாக்குகின்றனர். கதைகள் மற்றும் புகைப்படங்களைப் பகிர்வதன் மூலம் நாம் பகிரப்பட்ட சமூகம் மற்றும் கலாச்சாரத்தின் கடந்த கால எச்சங்களை ஒன்றிணைக்க முடியும். இந்த வாய்மொழி வரலாறு நம்மில் பலர் முழுமையாகப் புரிந்து கொள்ளச் சிரமப்படும் கடந்த காலத்தில் நம்மை வேரூன்ற வைக்கிறது. எனது கல்வியும் வளர்ப்பு முறையும் தெற்காசியாவின் கலாச்சாரத்தை வடிவமைக்கும் சிந்தனை, மக்கள், இயக்கங்கள் பற்றிய எனது புரிதலில் பெரும் இடைவெளிகளை ஏற்படுத்துகின்றன. பிரவுண் ஹிஸ்டரி இன்ஸ்டகிராம் எங்கள் வரலாறுகளின் பகுதிகளை ஒன்றிணைப்பதற்கு எனக்கும் இன்னும் பலருக்கும் உதவியது. சில வாரங்களுக்கு முன், 1940 ஆம் ஆண்டின் செய்தித்தாளின் முழுப் பக்கப் பதிப்பைப் பார்த்தேன், அதில் வான்கூவரில் நடைபெற்ற தெற்காசிய திருமணங்களுள் ஒன்று காட்டப்பட்டிருந்தது. 200 விருந்தினர்கள் கலந்துகொண்டிருந்தனர், அதில் பாதி பேர் வெள்ளை இனத்தவர்கள். அது சீக்கியத் திருமணம் என்றாலும், அந்தக் கட்டுரை அவர்களை இந்துக்கள் எனக் குறிப்பிட்டது. இது அந்தத் திருமணத்தைக் குறித்த ஒரு சிறு பிழையாகத் தெரியலாம், ஆனால் உண்மையில் அது மிகப் பெரிய ஒன்றாகும். 1940லிலும் சரி இன்றும் சரி, இந்த நாட்டில் பழுப்பு நிற மக்களின் வரலாறு வெள்ளையினத்தவர் பார்வையில் மட்டுமே சொல்லப்படாமல் வடிவமைக்கப்பட்டிருக்கின்றன. க்வில்லிம் சகோதரிகளின் கடிதங்களும் இதையே சுட்டிக் காட்டுகின்றன. வாய்ஸ் ஓவர் இந்திய இராணுவத்தில் பாதி இந்துக்களும் பாதி முஸ்லிம்களும் இருந்தனர். இவர்கள் இந்தக் காலம் வரை ஆங்கிலேயருடன் அதிக பிணைப்பில் இருந்தனர். எல்லா ஒழுங்குமுறைகளுக்கும் அமைதியாகக் கட்டுப்பட்டனர். நமது போர்களில் விசுவாசத்துடன் போரிட்டனர். தோல்களைத் தொட்டதால் தங்களை மாசுபடுத்திக் கொண்டதாக இந்துக்கள் நினைத்தனர். முஸ்லிம்கள் பன்றிகளை வெறுக்கின்றனர் என்பது அனைவருக்கும் தெரியும். அலிஷா இராணுவத்தைப் பற்றிய மேரியின் உற்றுநோக்கல்கள் அவரது ஆங்கிலப் பின்னணிக்கு ஏற்ப உள்ளது. அவர் அந்தக் காலத்தைச் சேர்ந்தவராக இருந்தாலும், இந்தக் கடிதங்கள் சமூகத்தைக் குறித்த அவரது அறியாமையையும் நிலையையும் நினைவூட்டுவதாக உள்ளன. இதுபோன்ற கடிதங்கள் பிரவுண் ஹிஸ்டரி பாட்காஸ்ட் போன்ற திட்டங்களின் முக்கியத்துவத்தைப் புரிந்துகொள்ள நமக்கு உதவுகின்றன. இன்ஸ்டகிராம் கணக்கில் எனக்குப் பிடித்த புகைப்படங்களில் சில பிரவுண் ஹிஸ்டரி புகைப்படத் தொகுப்பில் சமர்ப்பிக்கப்பட்டவையாகும். எனது தாத்தா பாட்டியைப் போல இருக்கும் ஆண்கள் பெண்களின் பழைய புகைப்படங்கள் இந்தக் கணக்கில் புகைப்படங்களைப் சமர்ப்பித்த அவர்கள் குழந்தைகள் மற்றும் பேரக்குழந்தைகளால் எழுதப்பட்ட கடல் கடந்த அவர்களின் பயணத்தைக் கூறும் தலைப்புகளையும் உள்ளடக்கியுள்ளன. நான் எனது படுக்கையின் கீழ் இருக்கும் பழைய புகைப்படங்களைப் பார்த்துக் கொண்டிருந்த போது, நான் எனது பாட்டியின் புகைப்படங்கள் இரண்டைக் கண்டெடுத்து சமர்ப்பிக்க நினைத்தேன். முதலாவது புகைப்படம் 60களில் எட்மண்டில் வசிக்கும் போது எடுக்கப்பட்ட அவரது படம். அவர் கனேடிய மண்ணிற்குப் புதியவராக இருந்தார், சேலை அணிந்து பள்ளி செல்வதற்குத் தயாராக தனது டிரைவேயின் முன் நின்று கொண்டிருந்தார். அலிஷாவின் பாட்டி நான் இந்தப் புகைப்படத்தில் எட்மண்டில் மிகவும் மோசமான காலகட்டத்தைப் பார்க்கிறேன். நான் 1965 இல் எட்மண்டிற்கு வந்திறங்கினேன், நான்கு ஆண்டுகளுக்குப் பிறகு இந்தப் புதிய பூமியில் புதிதாக ஆசிரியர் வேலை கிடைத்தது. அப்பொழுது நான் எனது சேலையை அணிந்துகொண்டிருக்கிறேன். அந்த நேரத்தில், எட்மண்டில் நான்கு அல்லது ஐந்து குடும்பங்கள் மட்டுமே இருந்தன, இங்கிருந்த மக்கள், மாணவர்கள் மற்றும் வேறெவரும் எந்த பழுப்பு நிறத்தவரையும் பார்த்ததில்லை குறிப்பாக சேலை அணிந்தவர்கள். எனவே நான் பள்ளிக்குச் சென்று அவர்களுக்குக் கற்பித்த போது, நான் பைஜாமா அணிந்திருப்பதாக அவர்கள் நினைத்தனர். அது தான் எனக்கு ஞாபகத்தில் உள்ளது. அப்போது எனக்கு 30 வயது இருக்கும். இது எனக்கு முற்றிலும் புதிய அனுபவமாக இருந்தது, முதலாவதாக மொழி, ஏனெனில் இந்தியாவில் நான் கற்பித்தாலும் அப்போது அங்கே ஆங்கில வழிக் கல்வி இருக்கவில்லை, நீங்கள் உங்கள் சொந்த தேசிய மொழியில் கற்பிப்பீர்கள். ஆனால் இங்கே ஆங்கிலத்தில் கற்பிக்க வேண்டும். எனவே அது புதிய பூமி, புதிய மக்கள், புதிய கலாச்சார அனுபவமாக இருந்தது. கொஞ்சம் சவாலாக இருந்தாலும், இந்தப் புதிய சூழலில் பொருந்திக் கொண்டு வாழ என்னால் முடிந்த அளவு முயற்சித்தேன். எனது சிறந்த முயற்சியால் அதனைச் செய்தும் முடித்தேன். அலிஷா இரண்டாவது புகைப்படம் எனக்கு மிகவும் பிரியமானது. இதில் நானும் எனது நானியும் ஓட்டாவாவின் ரைடியூ மையத்தில் சாண்டா கிளாசுடன் இருக்கிறோம். அலிஷாவின் பாட்டி, நான் எட்மண்டிலிருந்து ஒட்டாவாவிற்கு வந்த போது, ஒட்டாவா அழகிய இடமாகவும், சிறிது கதகதப்பாகவும் இருந்தது, நான் மிக வேகமாக அதற்கேற்ற மாதிரி மாறிக் கொண்டோம். எனது முதல் பேத்தியாக நீ பிறந்தாய். ஒட்டாவா நமது வாழ்வின் மிக, மிக முக்கிய இடமாக எப்போதும் இருக்கும். ஏனெனில் முதல் பேரக்குழந்தை என்பது மிக முக்கியமானதாகும், அதைப் பெறுவதே அதிர்ஷ்டம். இப்போது இந்தப் படத்தைப் பார்க்கும் போது, அந்தக் கிறிஸ்துமஸ் நேரத்தில் நாங்கள் உன்னை மிகவும் அழகுபடுத்தி, புதிய ஆடைகள் அணிவித்து சாண்டாகிளாசிடம் கூட்டிச் செல்வோம். அங்கே புகைப்படம் எடுப்போம். அதுதான் இந்த புகைப்படம். எனக்கு ஞாபகம் உள்ளது, நான் உன்னை அங்கே சாண்டா கிளாசிடம் கூட்டிச் சென்றேன், நீ மிகவும் சத்தமாக சிரித்துக் கொண்டிருந்தாய். இந்தப் புகைப்படம் அந்த நாட்களை நினைவுபடுத்துகிறது. நான் இளமையாக இருந்தேன், இப்போது எனக்கு கொஞ்சம் வயதாகிவிட்டது, 80 வயதிற்கு மேலாகிறது, இப்போது எனது இரண்டாம் தலைமுறை வளர்ந்து கனேடியக் கலாச்சாரத்துடன் கலப்பதை நான் பார்க்கிறேன். நாம் ஓர் நவீன கனேடியக் குடும்பம், நாம் எல்லாவற்றிற்கும் மாறிக் கொள்கிறோம், நாம் எல்லாக் கனேடிய திருவிழாக்களையும் கவலையின்றி மகிழ்ச்சியுடன் கொண்டாடுகிறோம், ஏனெனில் எனது குழந்தைகளும், அனைவரும், அதனை விரும்புகிறார்கள். இது தான் எனது வீடு. அங்கே இருந்த நமது முதல் தலைமுறைக்கு முற்றிலும் மாற்றமாக எனது இரண்டாம் தலைமுறை வளர்ந்து இங்கே பொருந்திக் கொள்வதைக் கண்டு நான் பெருமை கொள்கிறேன், நான் அவர்களைக் காண்பதில் மகிழ்ச்சியடைகிறேன். இதெல்லாம் தொழில் நுட்பம் அது இன்னும் வளர்கிறது. நான் உங்களைப் பார்க்கிறேன். நான் அதில் மகிழ்ச்சி அடைகிறேன். அலிஷா பிரவுண் ஹிஸ்டரி பாட்காஸ்ட் போன்ற தளங்களில் எனது நானி கூறியதைப் போன்ற கதைகள் உள்ளன, இந்தக் கதைகளில் இணையத்தை அதிகம் ஆக்கிரமித்து வருகின்றன, அவற்றின் படைப்பின் மிக முக்கிய நோக்கமான தனிப்பட்ட மற்றும் கூட்டு வரலாற்றை பல பரிமாணங்களில் அடையாளப்படுத்தி வருகின்றன. இது வரலாற்றை மக்கள்மயப்படுத்துவதற்கும், ஓரங்கட்டப்பட்ட பழைய கதைகளைப் பகிர்வதற்குமான பேசப்படாத ஆனால் ஒருங்கிணைக்கப்பட்ட இயக்கமாகும். சமூகம் பகிர்வதற்கு நினைவுகூர்வதற்கு முக்கியமானதாகக் கருதுபவற்றிற்கு ஏற்ப நாம் எப்படி மாறி வருகிறோம்? நான் இது பற்றி சோனியா தாலிவாலுடன் பேசினேன். அவர் டொரண்டோ பல்கலைக்கழகம், ஸ்கார்புரோவில் தரவு மற்றும் டிஜிட்டல் தொகுப்பு நூலகராக இருக்கிறார். [இசை மெல்ல மெல்ல மங்குகிறது] சோனியா ஆவணங்களைக் காப்பெடுப்பவர்களுக்கும் நூலகர்களும் செய்யும் விஷயங்களின் முடிவு தகவல்களை மிகவும் பரவலாகக் கிடைக்கச் செய்வதே என்று நான் கூறுவேன். அதனை நோக்கி எப்படிச் செல்கிறோம் என்பதில் தான் நாம் சிறிது வேறுபடுகிறோம், காப்பெடுப்பவர்கள் தனித்துவமான பதிவேட்டு வகைகள், நினைவு வளங்கள் சார்ந்த பொருட்கள் ஆகியவற்றில் அதிகம் கவனம் செலுத்துகிறார்கள், மற்றும் நிறுவனங்கள் இதில் சிறிது வேறுபடுகின்றன. அதேநேரம் நூலகங்கள் தகவல்களைச் சேகரித்து அதனை முடிந்த வரை பரவலாகப் பரப்புவதை நோக்கியதாகவே எப்போதும் உள்ளன. இதில் குறுக்கீடு எங்கே நடக்கிறதென்றால், எனக்குத் தெரிந்த வகையில் டிஜிட்டல் நடைமுறைகளில் தான் அதிகம் நடக்கிறதென்று நான் கூறுவேன். ஏனெனில் அவை எப்போதும் மாறிக் கொண்டே இருக்கின்றன, மேலும் அதிக அளவில் உள்ளன. எனவே ஒவ்வொரு தொழில்முறையிலிருந்தும் நடைமுறைகளைப் பின்பற்றுவது என்பது மிக வலுவான வகைப் பின்னணியை உருவாக்க உதவுகிறது எனவே பயனர்கள் டிஜிட்டல் தொகுப்புகளை அணுகவும் அவர்களின் எந்தவொரு ஆராய்ச்சி நோக்கங்களுக்காக அவற்றைப் பயன்படுத்தவும் முடியும். அலிஷா கனடாவில் பிறந்து வளர்ந்த ஒருவராக ஒரு தெற்காசியராக, எனது வம்சாவளியைப் பற்றி மேலும் அறிந்துகொள்வதற்கான இடங்கள் மற்றும் பிற வளங்களைக் கண்டறிய நான் விரும்புகிறேன் என்று உங்களுக்குத் தெரிந்திருக்கும், ஒருவேளை எங்கே தேடுவது என்று எனக்குத் தெரியாமல் இருக்கலாம், ஆனால் உங்களைப் போன்ற நபர்கள் இதுபோன்ற வேலையைச் செய்து வருகிறீர்கள். சோனியா எனது அன்றாட வேலை சில நேரங்களில் இந்தத் தொகுப்புகளின் மெட்டா டேட்டாவில் உதவுவதாக இருக்கும், அதில் நாங்கள் இப்போது பன்மொழி மெட்டா டேட்டாவைச் செய்வது எப்படி என்று சிந்தித்து வருகிறோம், குறிப்பாக மெட்டா டேட்டா தரநிலைகளே அனைத்தும் ஆங்கிலத்தில் இருப்பதாக கருதிக் கொண்டிருக்கும் போது. ஆங்கிலத்தில் அவற்றிற்கு பெயர் வைத்தல் மற்றும் இரண்டு பெயர் வைப்பதல் என பெயர் வைக்கும் முறைகள் கூட மாறுபடுகின்றன? உங்களுக்குத் தெரியுமா, முதல், நடுப் பெயர், கடைசிப் பெயர் என்ற வழக்கமான பெயர் வைக்கும் முறை தமிழர்களிடம் இல்லை. எனவே தமிழிலும் ஆங்கிலத்திலும் மெட்டா டேட்டாவை உருவாக்கும் போது நீங்கள் அதனை எப்படி மொழிபெயர்ப்பீர்கள். தொகுப்புகளின் மூல மொழியை அங்கீகரிப்பதும் முக்கியமானதாகும். ஏனெனில் அது அதன் வரலாற்றின் ஒரு பகுதியாகும். காப்பகங்கள் உண்மையில் காலனியாதிக்கக் கட்டமைப்புகளை நிறுவ, உருவாக்க, பராமரிக்க முக்கியப் பங்கு வகித்தன என்பதைப் புரிந்து கொள்வது இங்கே முக்கியமானதாகும். காப்பகங்கள் உண்மையில் காலனியாதிக்க அரசாங்கங்கள், காலனியாதிக்கக் கொள்கைகளுக்கு உதவ எப்படிப் பயன்படுத்தப்பட்டன, அவற்றின் கூறுகளாக எப்படி இருந்தன என்பதை காப்பகங்கள் பற்றிய பாடங்களில் உள்ளடக்குவது அவசியம் என நான் நினைக்கிறேன். அவற்றில் இப்போது இருக்கும் பதிவேடுகள், மக்களுக்குச் செய்யப்பட்டதன் மிச்சங்களே ஆகும். காலனியாதிக்க காப்பகங்களில் பெரும்பாலும் ஒரு தரப்பின் கண்ணோட்டம் மட்டுமே கொண்டுள்ளன. எனவே காப்பகங்களின் காலனியாதிக்கப் பார்வையை நீக்கும் முயற்சிகளில் அந்தக் காப்பகங்களின் நிலையையும் ஆராய வேண்டும். எனவே, மக்கள் காப்பகங்களுக்குச் செல்லும் போதும் காப்பகப் பதிவேடுகளை ஆராயும் போது இதனை அறிந்திருக்க வேண்டியது அவசியம் என நான் நினைக்கிறேன். எனது வரலாற்றை மேற்கத்தியக் கல்விக் கட்டமைப்பிற்குள் இருந்து கற்கும் முழுச் சூழ்நிலையையும் ஒரு வகையில் நான் கடந்து வந்திருக்கிறேன். அலிஷா உங்கள் சொந்த வரலாற்றின் மீதான உங்கள் தனிப்பட்ட அனுபவம் உங்கள் வேலை அணுகுமுறையை வடிவமைப்பதில் உங்களுக்கு உதவியதாக நீங்கள் நினைக்கிறீர்களா? சோனியா நானும் பெரும்பாலானவர்களைப் போல எனது சொந்த குடும்ப வரலாறு அல்லது எனது குடும்பப் பின்னணி பற்றி அங்கொன்றும் இங்கொன்றுமாக எனது தாத்தா பாட்டி சொன்னதை வைத்து துண்டு துண்டாகவே அறிந்துகொண்டு வளர்ந்தேன். எனது குடும்பத்தினர் பிரித்தானியக் காலகட்டம் மற்றும் அதற்குப் பிந்தைய வரலாற்றை மட்டுமே பேசுகிறார்கள் என நான் நினைக்கிறேன். எனது இளங்கலைப் படிப்பில், நவீன தெற்காசிய வரலாறு என்ற வகுப்பில் படித்தேன், அது வெள்ளையின கனேடிய நபரால் கற்பிக்கப்பட்டது, பழுப்பு நிறத்தவர் வரலாற்றைக் கற்பிக்கும் ஓர் வெள்ளையினத்தவர் என்று அனைவரும் அறிந்திருந்தனர். மேலும் அந்த வகுப்பில் இங்கேயே பிறந்த வளர்ந்த இரண்டாம் தலைமுறை தெற்காசிய கனேடியர்கள் பலர் இருந்தனர், அவர்கள் தங்களின் கலாச்சாரம், தங்கள் மக்கள் எங்கிருந்து வந்தார் என்று சிறிதளவு கற்றுக் கொள்ள முயற்சித்துக் கொண்டிருந்தனர். அது மிகவும் நேர்மறை அனுபவமாக இருந்ததாக நான் நினைக்கிறேன். ஏனெனில் அந்தப் பேராசிரியர் நான் இங்கே தங்களது வரலாற்றை அறிய வந்திருக்கும் சில நபர்களுக்கு பழுப்பு நிறத்தவர் வரலாற்றைக் கற்பிக்க முயற்சிக்கும் ஓர் வெள்ளை இனத்தவர் என்பதை அடையாளப்படுத்திக் கொள்வதில் வெளிப்படையாக இருந்ததை நான் பாராட்டுகிறேன். ஒருமுறை வீட்டிற்கு வந்து எனது அம்மாவுடன் பேசிக் கொண்டிருந்த உரையாடல் எனக்கு நினைவில் உள்ளது, எங்களது விரிவுரையில் இடம் பெற்றிருந்த 1857 -இல் நடந்த இந்தியக் கலகம் பற்றி எனது அம்மாவுடன் பேசிக் கொண்டிருந்தேன் – அப்போது நான் கூறிய தேதி தவறாக இருந்திருக்க வேண்டும் என நினைக்கிறேன். எனது அம்மா என்னைப் பார்த்து, “எதைப் பற்றி நீ பேசுகிறாய்? என்ன கலகம்? நீ முதல் இந்திய சுதந்திரப் போரைக் குறிப்பிடுகிறாய் என நான் நினைக்கிறேன்” என்று கூறினார். நான் அதனைக் குறித்து என்ன சொன்னேன் அந்த நிகழ்வு பற்றி எனக்கு என்ன கற்பிக்கப்பட்டது என்று சிந்திக்க வேண்டியிருந்தது. உங்களுக்குத் தெரியுமா, அதனை கலகம் என்று கூறுவது ஐரோப்பியர்களை மையப்படுத்திய நிலையாகும், அதேநேரம் அதே நிகழ்வை இந்தியாவில் பள்ளிக்குச் செல்லும் போது கற்றுக் கொண்ட எனது அம்மாவிற்கு, அது முதல் இந்திய சுதந்திரப் போர், அது தான் உண்மையான நிலைப்பாடு இல்லையா? அது தான் தெற்காசிய மக்கள் கிழக்கிந்தியக் கம்பெனிக்கு எதிராகவும் அவர்கள் செய்து கொண்டிருந்தவற்றிற்கு எதிராகவும் கிளர்ந்தெழுந்த முதல் நிகழ்வாகும். இது தான் நிலைப்பாட்டையும் முக்கியமானதாகக் கொள்ள வேண்டும் மற்றும் தகவல் யாருடையது, அது எப்படி வடிகட்டப்படுகிறது, அது என்ன பங்கு வகிக்கிறது, அதனை எப்படி வகைப்படுத்துவது என்பதை புரிந்துகொள்ள வேண்டும் என்பது போன்ற கருத்துக்களை எப்படி வெளிப்படுத்த வேண்டும் என உணர்ந்து கொண்ட நேரம் என நான் நினைக்கிறேன். வாய்மொழி வரலாறு உண்மையில் இந்த ஒரு பரிமாணப் பார்வை பன்முகப்படுத்த முடியும், அங்கு வாழ்ந்த மக்களின் கதைகளின் வழியாக அன்றாட வாழ்க்கையில் அதன் தாக்கத்தை காட்ட முடியும், இல்லையா? கலகத்தின் போது வாழ்ந்த தங்களின் அனுபவங்களை, திடீரென அப்படி நிகழும் போது எப்படி இருந்தது என்பதைப் பற்றி மக்களுடன் பேசும் போது, இப்போது கிழக்கிந்திய கம்பெனி தெற்காசியாவின் மீது தாக்கம் செலுத்தவில்லை. பிரிட்டன் அரசாங்கம் தாக்கம் செலுத்தி வருகிறது என்பதை நீங்கள் அறிந்துகொள்ளலாம். அல்லது பிரிவினை போன்ற ஒரு விஷயத்தை எடுத்துக் கொள்ளுங்கள், சரியா? பிரிவினை நிகழ்ந்தது இந்தியா/பாகிஸ்தான் எல்லையில் மட்டும் அல்ல, வங்கதேசம்/இந்தியா எல்லையிலும் தான் பிரிவினை நிகழ்ந்தது, சரிதானே? ஆனால் நாம் உண்மையில் ஒரு பக்கத்தை மட்டுமே கேட்கிறோம் – அல்லது, நான் இந்தியா/பாகிஸ்தான் பற்றி மட்டுமே பெரும்பாலும் கேட்டு வளர்ந்திருக்கிறேன். அதே நேரம் மற்றொரு புற எல்லையும் இருந்தது. உங்களுக்குத் தெரியுமா, நமது குடும்பத்தின் வாய்மொழி வரலாறு, இந்திய வரலாற்றினை நமது குடும்பம் மற்றும் நமது உடனடிப் பின்னணியில் பார்ப்பதைப் போல, மறுபுற எல்லையின் உண்மைகளும் இன்றும் உணரப்பட்டு வருகின்றன. இதுபோன்ற வாழ்க்கை அனுபவங்களைப் பகிர்வதற்கு ஏதேனும் வழி இருந்தால், இந்தியா அல்லது தெற்காசியா என்றால் உண்மையில் என்ன என்பதைப் பற்றிய கூடுதல் அடுக்குகளையும் படிநிலைகளையும் சேர்ப்பதற்கு அது உதவும் என நான் நினைக்கிறேன். அலிஷா நான் நிச்சயம் ஒப்புக் கொள்கிறேன், நான் சமூக ஊடகங்களில் பார்க்கும் பிற தெற்கு ஆசியக் கதைகளுடன் அடிக்கடி நெருக்கமான பிணைப்பை உணர்கிறேன், மேலும் இது எனது சொந்த வரலாற்றை மீள் சிந்தனை செய்ய அல்லது குறைந்தபட்சம் இதற்கு முன்பு கிடைத்திராத வகையில் சூழ்நிலைப்படுத்திப் பார்க்க எனக்கு உதவுகிறது. சோனியா நிச்சயமாக புலம்பெயர்ந்த பெற்றோர்களுக்கு அவர்கள் விட்டு வந்த இடத்தைப் பற்றிய மிகவும் ஏக்கமான பார்வை இருக்கும் என நான் நினைக்கிறேன். எனது பெற்றோர்கள் கூட அவர்கள் அங்கே வாழ்ந்தபோது இருந்த இந்தியாவைப் பற்றி பேசுவதைப் போல, இன்றைக்கு இந்தியா இல்லை. அவர்கள் மிகவும் கச்சிதமான வாழ்க்கையை விவரிக்கின்றனர். ஆனால் அவர்கள் திரும்பச் சென்றால் கூட அவர்களுக்கு முயற்சி செய்து பொருந்திக் கொள்வது அங்கே கடினமாக உள்ளது ஏனெனில், எனது பெற்றோர்கள் வளர்ந்த கிராமங்களில் ஒன்று மற்ற கிராமங்களைப் போல இப்போது இல்லை, அது நகரத்தின் ஒரு பகுதியாகிவிட்டது, மற்றொரு கிராமமும் அதை நோக்கிச் சென்று கொண்டிருக்கிறது. எனது அம்மாவின் குடும்பத்தினரிடம் எனது அம்மா வளர்ந்த வீடு இல்லை. எனவே இப்போது இருப்பதும் அதுவும் ஒன்றல்ல. அவர்களின் நினைவுகள் காலத்தோடு உறைந்துவிட்டன என நான் நினைக்கிறேன். எனவே இரண்டாம் தலைமுறையினரைப் போல் அங்கே திரும்பச் செல்வது அவர்களுக்குக் கடினமாக இருக்கும் ஏனெனில் தெற்காசியா – மிகவும் நவீனமாகி வருகிறது, அங்கே உலகளாவிய தாக்கம் அதிக அளவில் உள்ளது. எனவே உங்கள் குடும்பத்தினரிடமிருந்து நீங்கள் கேட்டவற்றையும் அங்கே நீங்கள் உண்மையில் பார்ப்பவற்றையும் ஒன்றாக இணைக்க முயற்சிப்பது ஒரு வகையில் கடினமாக இருக்கலாம், ஏனெனில் இரண்டும் எப்போதும் ஒன்றல்ல. அலிஷா ஆமாம், நான் முழுமையாக ஒப்புக் கொள்கிறேன். அது தான் எனது உள்ளத்தின் சிந்தனையிலும் உள்ளது என நினைக்கிறேன், ஏனெனில் எனது குடும்பத்தினர் வாழ்ந்த வட இந்தியாவைப் பார்க்க வேண்டும் என்ற ஆசை எனக்கு உள்ளது, ஆனால் அது மிகவும் வித்தியாசமாக உள்ளது. எனது அப்பா வளர்ந்த வீடும் அவரது குடும்பத்தினரிடம் இல்லை என நான் நினைக்கிறேன். அவர் இமயமலையில் இருந்த ஓர் உறைவிடப் பள்ளியில் படித்தார். அந்தப் பள்ளி இன்னமும் உள்ளது, ஆனால் அது அவர் சிறுவயதிலிருந்ததை மிகவும் விட வித்தியாசமாக இருக்கும் என நான் நினைக்கிறேன். உங்களுக்குத் தெரியுமா, சமூக ஊடகம் மற்றும் இன்ஸ்டகிராம், சுற்றுலாவை ஊக்குவிக்கும் வகையான விஷயங்கள் போன்றவை. இவை இந்தியாவின் கற்பனையான தோற்றத்தை வழங்குகின்றன. இது நிச்சயமாக கேமரா லென்ஸ்களால் வடிகட்டப்பட்டதாக உள்ளது. அதைப் போல, இந்த இடங்கள் எனது அப்பாவின், எனது தாத்தா பாட்டியின் நினைவுகளில் அப்போது அவர்கள் விட்டுவந்ததைப் போலவே உறைந்துவிட்டதாக நான் நினைக்கிறேன், அதில் மீதி என்ன இருக்கிறது தெரியுமா? அங்கே இருக்கும் உறவினர்களுக்கு அதே ஆர்வத்தைத் தூண்டுவதாக இல்லை அல்லவா? ஏனெனில் அவர்களுக்கு வெறும் வீடு தானே. அதேவேளை, எனக்கு, “கடவுளே,” நான் எனது பின்னணியைப் பற்றி புரிந்துகொள்வதற்கு அதிகம் முயற்சிக்கிறேனோ என்றுள்ளது. எனவே நான் இந்தியாவிற்குச் செல்லும் போதெல்லாம் எனக்கு அது உணர்வுகளுடன் கலந்த சிக்கலான பயணமாக உள்ளது என நான் நினைக்கிறேன். கலைத் தொகுப்புகள், க்வில்லியம் திட்டம் அல்லது க்வில்லியம் சகோதரிகள் போன்ற ஆராய்ச்சிகள் பல்கலைக்கழகங்களில் உள்ளதால், பிழையற்றதாக மாறி, இந்தத் தொகுப்புகள் பல்கலைக்கழகத்தில் உள்ளது என்பதால் படிப்பதற்கு அல்லது பகிர்வதற்கு நிச்சயம் சரியானதாகத் தான் இருக்கும் என்ற உணர்வு நமது புரிதலில் ஏற்பட்டு விடுகிறது. இந்த ஐரோப்பிய மையப்படுத்திய கட்டமைப்பு உள்நோக்கம் கொண்டதா? சோனியா ஆம், உள்நோக்கம் கொண்டது என்றே நினைக்கிறேன், ஏனெனில் அது எங்கே தொடங்கியது என்று உங்களுக்குத் தெரியும் தானே? ஆவணக் காப்பகங்கள் காலானியாதிக்க அரசாங்கங்களால் பராமரிக்கப்பட்டு வந்தன மேலும் அவை குறித்த அனைத்தையும் ஆவணப்படுத்தி வைத்திருந்தன. அது இன்னுமும் அந்த முறையிலேயே இருக்க வேண்டுமா – அதற்குத் தான் நான் போராடி வருகிறேன் ஏனெனில் பெரும்பாலான ஆவணக் காப்பகங்கள் அவ்வாறு இருக்கக்கூடாது என முயற்சிக்கின்றன. ஆனால் அந்த முயற்சி வெகுதூரம் செல்வதற்குப் போதுமானதா என்று எனக்குத் தெரியவில்லை. எதனை மாற்றலாம் – எதனை வேறு வகையில் செய்யலாம் பிற சமூகங்களை எப்படி அணுகலாம் என்பது பற்றி எப்போதும் கலந்துரையாடல்கள் நடைபெற்றுக் கொண்டே இருக்கின்றன, ஆனால் அதனை எப்படிச் செய்வது என்று அவர்களுக்குத் தெரிந்திருக்கும் என்று நான் நினைக்கவில்லை. இந்தத் தொழில் மிகவும் பன்முகத்தன்மை வாய்ந்ததாக இல்லை என்பது இதற்கு ஒரு காரணமாக இருக்கக்கூடும், ஏனெனில் மிகவும் குறைவான BIPOC காப்பெடுப்பவர்கள் அல்லது நூலகர்கள் மட்டுமே உள்ளனர். இவற்றின் நோக்கம் காலனித்துவச் சூழலில் இருந்து நீக்க வேண்டும் என்பதாக இருந்தாலும், அதனைச் செய்ய முயற்சிப்பவர்கள் அதனைச் செய்வது எப்படி என்பதை அறிந்திருக்கவில்லை, அவர்கள் அந்த வாழ்க்கையை வாழ்ந்த தெற்காசிய பெண்ணாக அல்லது தெற்காசிய கனேடியராக அல்லது மற்றவர்களாக இல்லை, எனவே வெள்ளை இனத்தவரின் உலகில் வாழும் வெள்ளை இனத்தவர் அல்லாதவர்களிடம் இருக்கும் விழிப்புணர்வு அவர்களிடம் இல்லை, சரிதானே? [இசை மெல்ல மெல்ல ஓங்கி இசைக்கிறது] அலிஷா சோனியாவின் வேலையில் நான் விரும்புவது சொந்த உரிமை உணர்வை வழங்கும் சிந்தனையாகும். பங்களிப்பாளர்களுக்கு அவர்களின் தனிப்பட்ட கதைகளைச் சொல்வதற்காக காப்பகங்களை விரிவுபடுத்துவதால், அவர்களிடம் வரலாற்றின் மீது ஏற்படும் ஆசை உண்மையில் அங்கீகாரம் அளிப்பதாகும். நிச்சயமாக, சமூக ஊடங்களின் மூலம் சாதாரண மக்களும் தங்களின் பார்வையிலிருந்து வரலாற்றைச் சொல்ல முடிகிறது மேலும் அவர்களின் கதைகளும் கலாச்சாரங்களும் எவராலும் கட்டுப்படுத்தப்படுவதில்லை. செங்கல் மற்றும் சாந்தினால் கட்டப்பட்டுள்ள அருங்காட்சியகங்கள் தற்போது ஒரு சிறு குழுவினரால் கட்டுப்படுத்தப்படும் பழைய தளங்களாகி விட்டன, அதில் எதனைக் காட்சிப்படுத்த வேண்டும் எப்படி காட்சிப்படுத்த வேண்டும் என்பதை முடிவெடுப்பதற்கான கட்டுப்பாடு அந்தக் குழுவினரிடமே உள்ளது. மறுபுறம் சமூக ஊடகங்கள் பயன்படுத்த எளிதானவை. ஆம், நீங்கள் உங்கள் காலக்கோட்டில் எதைப் பார்க்கிறீர்கள் என்பதை அல்காரிதம்கள்தான் தீர்மானிக்கின்றன. ஆனாலும் ஏதேனும் ஒன்றைப் பகிர்வதை குறைந்த அச்சுறுத்தல் கொண்டதாக உள்ளது ஏனெனில் இந்தத் தளங்கள் பகிர்வதற்கு ஊக்குவிப்பதாக உள்ளன. எடுத்துக்காட்டாக டிவிட்டரை எடுத்துக் கொள்வோம். டிவிட்டர் செய்தி சேகரிப்பதை எளிதானதாகவும் உடனடியானதாகவும் மாற்ற உதவியுள்ளது மேலும் என்னைப் போன்ற ஊடகவியலாளர்கள் வெவ்வேறு சமூகங்களைப் பற்றி செய்தி அறிவிக்கும் முறையையே முற்றிலும் மாற்றியுள்ளது. நாம் நிகழ்நேரத்தில் மக்களின் நேரடிக் கருத்துக்களையும் அனுபவங்களையும் பெரும்பாலும் கேட்க முடிகிறது. கற்பனை செய்து பாருங்கள், க்வில்லிம் சகோதரிகள் தங்களின் கடிதங்களில் எழுதிய விஷயங்களை டிவிட் செய்தால் எப்படி இருக்கும். பழுப்பு நிற மக்களின் குரல்களை அதிகம் கேட்கச் செய்வதற்கு, நமது கதைகளை வடிகட்டப்படாத மூல வடிவத்தில் பகிரக்கூடிய தளங்கள் நமக்குத் தேவை. ஆனால் இது சொல்வதற்கு எளிதானது ஆனால் செய்வதற்குக் கடினமானது. இதற்கு நமக்கு வாழ்வின் அனைத்து நிலைகளிலிருந்தும் ஆசிரியர்கள், பத்திரிக்கையாளர்கள், செய்தியறைத் தலைவர்களின் கூட்டுழைப்பு தேவைப்படுகிறது. நான் இது பற்றி மற்றொரு பத்திரிக்கையாளர் மற்றும் பாட்காஸ்டர் உடன் பேச விரும்பினேன். எனவே இதுபற்றி தமரா கந்தாக்கருடன் உரையாடினேன். அவர் CBC பாட்காஸ்ட் “நத்திங் இஸ் பாரின்” -இன் தொகுப்பாளராக உள்ளார். அலிஷா பாட்காஸ்ட் தொகுப்பாளர்களாக, பத்திரிக்கையாளர்களாக நாம் இருவரும் வரலாற்றின் முதல் வரைவுகளை எழுதிக் கொண்டிருக்கிறோம் என பல நபர்கள் —பல பழைய கால பத்திரிக்கையாளர்கள் பலர் கூறுகின்றனர். அந்தக் கூற்று எனக்கு பிடித்தமானது இல்லை. ஆனால் 2021 இல், இத்துறையின் சிந்தனை முற்றிலும் மாறியது. ஒலிக் கதைசொல்லலை நோக்கி அது சுழலத்தொடங்கியது. எனவே விரிவான பின்னணியில், இந்த பாட்காஸ்ட் முழுவதும், இந்தத் தொடர் முழுவதும் வரலாற்றை ஆவணப்படுத்துவதிலும் அணுகக்கூடியதாக்குவதிலும் இன்று நூலகர்கள் மற்றும் காப்பெடுப்பவர்கள் வகிக்கும் பங்கு என்ன என்று நாம் பேசி வருகிறோம். எனவே உங்களது பார்வையில், இந்த வகைத் துறைகள் பற்றி என்ன நினைக்கிறீர்கள் மற்றும் இப்போது நாம் செய்து கொண்டிருப்பதைப் போல ஒலி பாட்காஸ்ட் மூலம் வரலாற்றைப் பத்திரிக்கையாளர்களாக நாம் ஆவணப்படுத்துவது குறித்து, ஊடகத்துறை சாராத மக்கள் என்ன கூறுவார்கள் என்று நீங்கள் நினைக்கிறீர்கள்? தமரா இது பதிலளிப்பதற்குக் கடினமானது அதுவும் ஒலி வடிவில் பதிலளிப்பதற்குக் கடினமான கேள்வி, ஏனெனில் எனது சிந்தனைக்கு வரும் முதலாவது விஷயம் பெரும்பாலான ஆவணப்படுத்துதல்கள் சமூக ஊடங்களில் நடப்பதாக அவர்கள் கூறக்கூடும். அதாவது பெரும்பாலான வரலாற்று ஆய்வாளர்கள், செய்திகளைப் பார்த்து டிவிட் செய்த அல்லது வீடியோ மற்றும் புகைப்படம் எடுத்த, அதனைப் பதிவிட்ட சாதாரண நபர்களைப் போன்றவர்களே. நீங்கள் உங்கள் தகவல்களைப் பெறக்கூடிய மூலங்களின் எண்ணிக்கை பரந்த அளவில் அதாவது மிக அதிகம் என எண்ணலாம். வரலாற்றை ஆவணப்படுத்தும் உரையாடல்களில் தாங்களும் பங்களிக்க முடியும் என அதிகமான நபர்கள் உணருகின்றனர். மேலும், உங்களுக்குத் தெரியும், என்ன நடந்தது அல்லது என்ன நடக்கிறது என்பது பற்றிய நமது புரிதலானது நாம் நம்பக்கூடிய நபர்களின் கூற்றிலிருந்து வந்தது, மேலும் உள்ளடகத்தைப் பெறக்கூடிய மற்றும் வழங்கக்கூடிய நபர்களுக்கு இடையேயான உறவு மிகவும் முக்கியமானதாக மாறிவிட்டது. அது தான் இப்போது நாம் செய்தியைப் பெறக்கூடிய வித்தியாசமான அம்சம் என்று நான் நினைக்கிறேன். மேலும் நாம் தற்போது வரலாற்றை ஆவணப்படுத்தக்கூடிய வழி. இது பாட்காஸ்ட் போன்ற ஒலி வழிகளுக்கும் பொருந்தும், கேட்பவர்களுடன் தொகுப்பாளர் ஓர் உறவை உருவாக்குவார் என்ற எதிர்பார்ப்பு உள்ளது, வெளிப்படைத்தன்மை மற்றும் பாதிக்கப்படக்கூடிய தன்மை போன்றவைக்கான எதிர்பார்ப்பும் உள்ளது. அது தான் மக்களைத் திரும்பவும் வரச் செய்கிறது. அவர்கள் ஒரு நண்பர் செய்தியைத் தங்களுக்கு விளக்குவதைக் கேட்பதைப் போல உணர விரும்புகின்றனர், இதுபோன்ற அன்பை வேறு வழிகளில் கொண்டுவருவதை எவ்வாறு என்று எனக்குத் தெரியவில்லை. நான் சிறந்த பாரம்பரிய பாட்காஸ்டராக ஆகியிருப்பேன் என்று நினைக்கவில்லை. எனவே, முறைசாரா வடிவில் ஒழுங்கின்றி அரட்டை அடிப்பதைப் போல செய்தி வழங்குவதைக் கேட்பதற்கான அதிகமான ஆர்வம் அல்லது விருப்பம் இருந்ததாக நான் நினைக்கவில்லை. உங்களுக்குத் தெரியுமா, பாட்காஸ்ட் வடிவில் ஒலி கதைசொல்லினால் ஏற்பட்ட மற்றொரு பெரிய மாற்றம் செய்தி வழங்குபவரின் ஒப்பனை. வட அமெரிக்காவின் செய்தி அறைகளில் இருக்க வேண்டிய பன்முகத்தை நிலையை நாம் இன்னும் அடையவில்லை. ஆனாலும் நிச்சயமாக சில முன்னேற்றங்கள் உள்ளன. நாம் மிகத் துல்லியமான பிரதிநிதித்துவப்படுத்தல், கூடுதல் உள்ளடக்கிய ஊடகம் என்ற நிலையை நோக்கி நகர்ந்து கொண்டிருக்கிறோம் என நான் நினைக்கிறேன். அலிஷா ஆம், அதைப் பற்றிய உங்கள் கருத்து. இரண்டு விஷயங்கள் உள்ளன. முதலாவது, நான் அதனை ஒப்புக் கொள்கிறேன், யார் மூலம் மற்றும் யார் மக்கள் மற்றும் யார் கதையுடன் இணைந்தவர்கள் என்ற வரைமுறையை நாம் உடைக்கிறோம் என நான் நினைக்கிறேன். இவர்களில் பெரும்பாலான நபர்கள் செய்திகளில் பின்னணி, மற்றும் சூழலைச் சேர்ப்பதற்காக நாம் எளிதில் குறுஞ்செய்தி மூலம் தொடர்பு கொள்ளக்கூடியவர்கள். அதுதான் மக்களை நீங்கள் கூறியதைப் போல மிகவும் நட்பான, தினமும் கேட்பதைப் போன்ற தொனியுடன் அதிகம் ஈர்க்க உதவுகிறது என நான் நினைக்கிறேன். ஆனால், பன்முகத்தன்மை மற்றும் உள்ளடக்குதலை நாம் முன்னேறுகிறோம் என்று நீங்கள் நினைக்கிறீர்களா. ஆனால் ஒரு நிறமுடைய பெண்ணாக, புதிய அல்லது ஓரங்கட்டப்பட்ட குரல்களை உங்கள் செய்திகளில் கொண்டு வர வேண்டுமென்ற சுமை உங்கள் மீது சுமத்தப்படுவதாக நினைக்கிறீர்களா? இன்னும் வெளிப்படையாக, இது உங்களின் மீது சுமத்தப்பட்ட நியாயமற்ற பொறுப்பு என நினைக்கிறீர்களா? தமரா நிச்சயம் அந்தச் சுமை இருப்பதாக நினைக்கிறேன். அல்லது குறைந்தபட்சம் அந்தச் சுமையை என் மீது நானே சுமத்திக் கொள்கிறேன். நான் அதற்கு மிகவும் பொறுப்பாக உணர்கிறேன். நான் அதனை் செய்யத் தவறும் போது வருத்தமடைகிறேன். ஏனெனில் என்னிடம் இதற்கான தளம் இருந்து, புதிய குரல்களை முன்னே கொண்டு வருவதற்கு நான் முயற்சிக்கவில்லை எனில், நான் மக்களைக் கைவிடுவதைப் போல உணர்கிறேன். இதனை நியாயமற்ற சுமை என அழைப்பேனா என்று எனக்குத் தெரியவில்லை. அது என்னை வலிமையான பத்திரிக்கையாளராக்குவதற்காக நான் செய்ய விரும்பும் ஓர் விஷயம் என நினைக்கிறேன். ஆனால் பன்முகத்தன்மை கொண்ட ஒரு நாட்டில், பல்வேறு ஆர்வமிக்க பின்னணியில் இருந்து வரும் மக்கள் இருக்கிறார்கள் என்பது உங்களுக்குத் தெரியும். ஆனால், எனது நிறம் சாராத சகாக்கள், எனது வெள்ளையின சகாக்கள் அதைச் செய்வதில் சிறந்தவர்களாக இருக்க வேண்டும், இன்னும் கடினமாக முயற்சிக்க வேண்டும். நிச்சயமாக. அலிஷா செய்தியறைகளில் நீங்கள் உங்கள் சிறுபான்மையை நிலையைப் பயன்படுத்தி முன்னேறியதைப் போல் நடத்தப்படுவதாக உணர்ந்திருக்கிறீர்களா? அல்லது கூட்டங்களில் நீங்கள் ஒதுக்கப்பட்டிருந்தால், அல்லது தலைமைப் பொறுப்பிலுள்ளவர்களால் அவ்வாறு நடத்தப்பட்டிருந்தால் அதற்கு எதிர்வினையாற்ற வேண்டுமென எப்போதாவது உணர்ந்திருக்கிறீர்களா? தமரா நான் உணர்ந்திருக்கிறேன். சில விஷயங்களை ஊக்குவிப்பதற்காக எனது பழுப்பு முகம் பயன்படுத்தப்பட்டது என்னை அசௌகரியமாக உணரச் செய்தது. அது ஒரு வகையில் செய்தியறையின் பன்முகத்தன்மை காட்டுவதற்கான வெளிப்படைத்தன்மை வழிமுறையாகும். நான் இந்த விளம்பரம் மற்றும் பன்முகத்தன்மை குறித்த வாசகங்கள் இலேசாக இடையூறு செய்வதாக இருப்பதை மிக மென்மையாகச் சுட்டிக் காட்டினேன். ஒருவகையில் எனது முகமே அதனைக் கூறியிருக்கலாம். இதனைச் சுட்டிக்காட்டுவதற்கு இதனைத் தாண்டி நாம் செல்ல வேண்டியதில்லை. இதுபோன்ற விசயங்கள் தாம் நம்மை ஆச்சரியப்படுத்துகின்றன, எடுத்துக்காட்டாக, இந்தக் கதையை செய்தியாக்கும்படி என்னிடம் ஏன் கேட்கப்படுகிறது? அல்லது குறிப்பிட்ட வேலையில் உதவுமாறு என்னிடம் ஏன் கேட்கப்படுகிறது? பின்னர் நீங்கள் ஆச்சரியப்படுகிறீர்கள், நான் இதிலிருந்து வெட்கப்படுகிறேனா? அல்லது இதன் பக்கம் அதிகம் சாய்கின்றேனா? மற்றும் குறிப்பாக நிறம் சார்ந்த சமூகங்கள் குறித்த செய்தி வழங்கும் படிக் கேட்கப்படும் இடங்களில் அதிலிருந்து நான் விலகுகிறேனா. இந்த விஷயங்களில் சிலவற்றில் எனது சொந்த வாழ்க்கை அனுபவங்களின் காரணமாக நான் ஒரு வல்லுநர் போன்றவன் என்பது எனக்குத் தெரியும். எனவே அது ஒரு நல்ல விஷயமாக இருக்கலாம். சுருக்கமாகக் கூறினால், பத்திரிக்கைத் துறையில் பணியாற்றும் நிறம்சார் சமூகங்களைச் சேர்ந்த பெரும்பாலான மக்களுக்கு இது ஒரு பொதுவான அனுபவம் என நான் நினைக்கிறேன். அலிஷா எனவே நீங்கள் செய்தி சேகரிக்கும் குழுவைச் சேர்ந்த நபர் என்பதற்கும் உங்கள் வெள்ளையின சக ஊழியரின் புரிதல் போதாமையால் சுமைக்கு உள்ளாவதற்கும் இடையேயான கோடு எங்கே உள்ளது? இது பற்றி பல ஆண்டுகளாக நிறைய நண்பர்களுடன் நான் ஆலோசித்துள்ளேன். ஆனால் பரந்த பார்வையாளர்களைக் கவருவதற்காக செய்தியாளர்கள் மற்றும் ஆசிரியர்கள் தங்கள் செய்தியாக்கங்களின் வீரியத்தைக் குறைக்க வேண்டுமென்ற பேசப்படாத மனநிலை இருப்பதாக நான் நினைக்கிறேன். நிச்சயமாக, பாரம்பரிய ஊடகம் என்று வரும்போது சில நபர்கள் அதனை விமர்சிக்கின்றனர். உங்களுக்குத் தெரியும், எல்லோரும் நம்முடன் உடன்படுவதில்லை. மிக அதிகளவில் சார்புநிலை ஊடக உள்ளடக்கம் இருப்பதாகவும், நிறம் கொண்டவர்களால் குறிப்பாக தெற்காசிய புலம்பெயர் மக்களால் உருவாக்கப்பட்டு, எழுதித் தயாரிக்கப்படும் செய்தி ஊடகங்கள் இருப்பதாகவும் அவர்கள் நினைக்கிறார்கள். எனவே நிச்சயமாக சிந்தனை அளவில் பல்வேறு மேம்பாட்டு அலைகள் உள்ளன. ஆனால் பரந்த பார்வையாளர்களுக்காக நாம் தொனியைக் குறைக்க வேண்டும் என்ற இந்தச் சிந்தனையில் ஏதேனும் உண்மை உள்ளது என நீங்கள் நினைக்கிறீர்களா? தமரா ஆம், நிச்சயமாக, அதனால் தான் கனேடிய ஊடங்களில் இந்த முட்டாள்தனமான சார்பிலா நிலை குறித்த விவாதங்கள் இன்னமும் நடந்து கொண்டிருக்கின்றன என்று நினைக்கிறேன், சரிதானே? எடுத்துக்காட்டாக, ஒரு விஷயம் இனவெறி சார்ந்தது என்று எனக்குத் தெரிகிறது, ஆனால் சிலர் அதனை ஏற்றுக் கொள்ளமாட்டார்கள் என்பதால் அதனை நான் இனவெறி என்று அழைக்கலாமா என்ற கேள்வி இன்னமும் உள்ளது. இல்லையெனில் எழுந்தால் பத்திரிக்கையாளராக எனது சார்பிலாநிலை கேள்விக்குட்படுத்தப்படும். உங்களுக்குத் தெரியுமா, நிறம் சார்ந்த மக்களை நான் நேர்காணல் செய்யும் போது, இனம் குறித்து உண்மையில் வெளிப்படையான உரையாடலை மேற்கொள்வதற்கும் நான் அளிக்கும் செய்திகள் பலவற்றிலிருந்து இனம் என்பது ஒரு முக்கியக் காரணியாக உள்ளது என்பதை உணர்ந்த ஒருவனாக எனது பார்வையிலிருந்து நேர்மையான கேள்விகளை எழுப்புவதற்கும் நான் அடிக்கடி தூண்டப்படுகிறேன். ஆனால் நான் அதன் தொனியைக் குறைத்துக் கொள்வேன், ஏனெனில் அது சார்பிலா நிலையாகப் பார்க்கப்படாது அல்லது சிலர் அதனை ஒருபக்கச் சார்பானது என நிராகரிப்பார்கள் என்று எனது மூளைக்குத் தெரியும். நான் இனம்சார்ந்த கோணத்திலுள்ள ஒரு செய்தியை முன்வைக்கும் அனுபவமும் எனக்கு உள்ளது. எனது ஆசிரியருக்கு அந்தத் தகவலைக் கொண்டு என்ன செய்வது என்று தெரியாது அல்லது அவர்களால் அதைப் புரிந்துகொள்ள முடியாது. அப்போது சரி இந்தச் செய்தி முதன்மைப் பார்வையாளர்களுக்கானது இல்லை என நான் புரிந்துகொள்வேன். எனவே அந்த யோசனையைக் கைவிட்டு விடுவேன். மேலும் அது நடக்காது. ஆனால் நிச்சயமாக கனடாவில் இனம் குறித்த உரையாடல் இருக்க வேண்டிய அளவை அடைந்துவிட்டோம் என நான் நினைக்கவில்லை. அலிஷா எனது சமூகத்தின் கதைகளை, இதுவரை கேட்டிராத அல்லது பகிரப்படாத கதைகளை தேடுவதை நான் எந்த அளவிற்கு விரும்புகிறேன் என்பதை பல்கலைக்கழகத்தை விட்டு வெளியேறும் வரை நான் உணர்ந்திருக்கவில்லை. மற்றும் அந்த கதைகள் தொலைந்துபோகும் ஆபத்திலிருந்தன. சீக் ஆர்கைவ் என்ற சமூக ஊடகக் கணக்கைக் கண்டறிந்தேன். அவர்களும் பிரவுண் ஹிஸ்டரி கணக்கைப் போன்ற வேலையைத் தான் செய்கின்றனர், ஆனால் சிறிய மாற்றத்துடன். அவர்கள் இந்த நாளில் நடந்த முக்கிய நிகழ்வுகளை புஷ் அறிவிப்புகள் வழியே தங்களின் உறுப்பினர்களுக்குத் தெரிவிக்கும் கூகுள் காலண்டர் செயலியை உருவாக்கி வருவதாக அவர்களின் இணையத்தளம் தெரிவித்தது. இது என்னைச் சிந்திக்கத் தூண்டியது, எவரும் தன்னை தெற்காசிய வரலாற்றில் அல்லது கலாச்சாரத்தில் வல்லுநர் எனக் கூறவில்லை, நான் உட்பட, நாம் அனைவரும் இந்த உள்ளடக்கத்தின் தயாரிப்பாளர்களாகவும் நுகர்வோர்களாகவும் உள்ளோம். நினைவுகளைச் சார்ந்திருக்கும் நமது நிலை வாய்மொழி வரலாற்றின் இயல்பைப் பற்றிக் கூறுவது என்ன? நிச்சயமாக இந்த டிஜிட்டல் ஆவணக்காப்பு முயற்சிகள் பலவற்றிற்கு உண்மைகள் மற்றும் காப்பக ஆராய்ச்சிகள் ஆதரவாக உள்ளன. ஆனால் மக்கள் அதனை நினைவில் வைத்திருக்கும் வழிமுறையினாலேயே சில விஷயங்கள் உண்மைகளாக உள்ளன, அதனைக் கொண்டாட வேண்டும் இயல்பானதாக மாற்ற வேண்டும். நான் குறிப்பிட்ட சமூகத் திட்டங்களில் பெரும்பாலானவை இவ்வாறு உள்ளன, நான் அவற்றை நினைவுத் திட்டங்கள் என அழைக்க விரும்புகிறேன். அவை வராற்று ஆய்வாளரின் பணிகள் அல்லது பிற அதிகாரப்பூர்வ பதிவேட்டு முறைகளுக்கு மாற்று அல்ல. இந்தப் புகைப்படங்களையும் பதிவுகளை ஆராய்ச்சி சார் ஆய்வுக்கும் உட்படுத்த முடியாது. இந்த சமூக ஊடகம் சார்ந்த ஆவணக் காப்பகங்கள் ஆய்வாளர் வட்டங்களைத் தாண்டி வரலாற்றின் மீதான ஆர்வத்தை உருவாக்க உதவுகின்றன. அதுவும் கொண்டாடப்பட வேண்டிய ஒன்றாகும். வாய்மொழி கதைசொல்லல் என்பது டிஜிட்டல் காப்பகம் அல்லது பத்திரிக்கைக்காக எதற்காக இருந்தாலும் அது நமது வரலாற்றைப் பகிர்வதற்கான மற்றும் நமது வரலாற்றை வடிவமைப்பதற்கான சரியான மற்றும் பழமையான வழிமுறையாகும். இந்தத் தொடர் முழுவதும், கடந்த காலத்தைக் கட்டமைப்பதில் நமது நினைவுகளின் பங்கு என்னவென்று என்னை நானே கேட்டுக் கொண்டிருக்கிறேன்? நமது கூட்டு நினைவுகள் மாற்று செய்திக் களஞ்சியமாக, உண்மைக்கு நெருக்கமான ஒரு வரலாற்றுப் பதிப்பாக இருக்க முடியும் என்பது தெளிவாகிறது. அதற்காகத் தான் நாம் முயற்சிக்க வேண்டும். அலிஷா நீங்கள் தொலைந்து போன குரல்களை கேட்டதற்கு நன்றி: இது தெற்காசிய புலம்பெயர்ந்தோரின் சொல்லப்படாத கதை. இப்பாட்காஸ்ட்டை வழங்கியது McGill பல்கலைக்கழகம். எடிட்ஆடியோவுடன் இணைந்து தயாரித்து, இதனை உங்களுக்கு தொகுத்து வழங்குவது நான், அலிஷா. அனா, ரிச்சர்டு, ஸ்டெப், லாரன், தூலிகா, சோபி, கனிகா, எனது பாட்டி மற்றும் பலருக்கு சிறப்பு நன்றிகள்! நமது அடுத்த மற்றும் கடைசி எபிசோடில், புதிய அம்சங்கள் புதிய வாய்ப்புகளுக்கு எப்படி வழிவகுக்கும் என்பது பற்றி சிந்திப்பதற்காக, ஆவணக் காப்பகங்களை உற்று நோக்க இருக்கிறோம்.